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26 juillet 2015 7 26 /07 /juillet /2015 05:32
GUERRE ET PAIX

JE NE REGRETTE RIEN DE MA JEUNESSE. (Illustration : la BAKE KUJIRA, fantôme d'une baleine transmué en esprit vengeur ("Mononoke"), qui apparaît, lors de nuits pluvieuses, suivie d'oiseaux effrayants et d'étranges poissons, et apporte aux villages côtiers de baleiniers devant lesquels elle a surgi la mort et la désolation, est-elle en lien avec la baleine franche suitée tuée le 24 décembre 1878 - annexe 1 -?) En tout cas, elle évoque étrangement le cheval pâle de l'Apocalypse de St Jean, aussi bien que Moby Dick, le cachalot blanc couronné d'un essaim d'oiseaux, escorté de requins qui le protègent de l'assaut des hommes... Comme sa congénère japonaise, ce dernier finit englouti par l'Océan et accède à la Paix après avoir accompli sa tâche résolutrice. Ses compagnons aériens et aquatiques, à son diapason, deviennent paisibles et inoffensifs...

http://hyakumonogatari.com/2013/05/10/bakekujira-and-japans-whale-cults/

Comme il va en être question au 5ème Congrès International de Gestion de la Vie Sauvage qui s'ouvre ce jour à Sapporo (Hokkaïdo), l'actuel retour des tigres et des léopards dans l'extrême orient russe et le Nord Est chinois ("Mandchourie") offre la perspective d'un 21ème siècle plus pacifique que les précédents. L'état de santé de cette région a été et sera déterminante pour celui du continent eurasien dans son entièreté, ce qu'avaient intimement compris les naturalistes explorateurs Vladimir Arseniev et Nicolas Baïkov au début du siècle dernier. La crise de l'Empire Chinois (dirigé par une dynastie "mandchoue") au 19ème siècle, avait constitué un séisme géopolitique, qui provoqua la mise en contact, précisément dans cette zone, des deux "plaques tectoniques" russe et japonaise. Il en résulta directement, au siècle dernier, un tsunami de près d'un demi siècle : la guerre civile eurasienne. Ces évènements cumulés provoquèrent des modifications profondes des cartes politiques de l'Europe et de l'Asie, et la mort de plusieurs centaines millions de personnes. Dans les années 90 du siècle dernier, la Russie avait failli prendre le même chemin que la Chine un siècle et demi auparavant, avec des conséquences prévisibles comparables (affrontement direct américano - chinois). Les choses semblent évoluer différemment. Pour le bien de tous.

INDICATION AU LECTEUR : les numéros entre parenthèses correspondent aux pages de ce blog publiées cette année et référencées en fin d'article.

RUSSIE PRODIGUE. Tigres et léopards de l'Amour, qui passèrent près de l'anéantissement au siècle dernier (4), commencent à reconstituer leurs populations en Russie (6,18) et en Chine (5, 11, 12, 15). Des initiatives vigoureuses pour solidifier leur avenir se mettent en place (17), qui concernent aussi les cultures "traditionnelles" vivant au contact des félins depuis des siècles (14, 21). Le rapport au grand prédateur s'est significativement bonifié (3, 7, 10) et le climat relationnel général en est modifié pour tous (2). Une véritable culture du tigre et du léopard, historiquement asiatique, prend son essor en Russie (19, 23) et revivifie sur de nouvelles bases celles, chinoise, coréenne, japonaise, profondément péjorées au siècle dernier (4, 9, 10, 13).

ECLAIRAGE HISTORIQUE.

1. AVANT LA TEMPÊTE : LA PALISSADE DE BOIS DE SAULE (Chine toungouse, Manchourie profuse) . Il y a 400 ans, les toungouses s'émancipent du pouvoir politique chinois, et quelques décennies plus tard, en deviennent les maîtres. Les nouveaux dirigeants, soucieux de préserver le berceau de leur communauté ainsi qu'une formidable "réserve de chasse" interdisent aux hans toute activité agricole dans la région. En plus des mesures législatives, ils érigent une palissade géante en bois de saule, tridentée. La section méridionale fait obstacle aux paysans chinois, la section orientale aux mongols, et la section septentrionale aux russes, vaincus et repoussés en 1650. Tigres et léopards s'épanouissent ainsi dans un environnement n'ayant rien à envier à celui du Pleistocène, sur un espace qui englobe alors ce qui correspond aujourd'hui à la péninsule coréenne, le Nord Est Chinois, une fraction de la Mongolie, et l'extrême orient russe. Pour l'essentiel, la situation perdure jusqu'au début du XIXème siècle.

2. L'EFFONDREMENT ET LE CHOC RUSSO - JAPONAIS. En proie à des troubles intérieurs croissants, le pays est victime, à partir de 1840, de la rapacité européenne, anglaise en premier lieu (guerre de l'opium). Il sombre alors dans le chaos pour trois décennies, entraînant la mort de plus de 100 millions de personnes (Richard 1992). Les russes s'emparent de la Mandchourie. Dans le même temps, les Japonais, qui vivaient en autarcie depuis 250 ans (période Edo), subissent eux aussi l'agression étrangère, américaine en premier lieu (notamment en lien avec les exigences de l'industrie baleinière américaine - détail dans l'annexe en fin d'article -), et optent pour une "Modernité" de réaction et de résistance. Cette transformation "réussit", s'appuyant sur une tradition multiséculaire de violence (Elisseeff 2001). Leur victoire sur la Chine, lors de la guerre de 1894 - 1895, sera politiquement fatale à cette dernière, qui s'effondrera et se morcèlera pendant un demi siècle (Chang & Halliday 2006). Japonais et Russes, officiellement alliés en 1902, s'affrontent alors directement en Mandchourie. L'écrivain et journaliste Nicolas Tandler a présenté une vision de cette guerre (1904 - 1905) inédite pour les occidentaux. L'agression fut japonaise (en violation de l'accord signé deux ans auparavant,comme ce que sera 37 ans plus tard le cas de la part de l'Allemagne) , fortement soutenue par américains et anglais (ces derniers faillirent entrer en guerre directe avec la Russie après une incident maritime réel ou supposé). Au fur et à mesure de leur progression (malgré une défense acharnée des russes), les japonais subiront les attaques sanglantes des mandchous et des chinois. L'armée japonaise perdit 22000 (!) officiers. Elle était exsangue lors de la signature du traité de paix. Peu avant, une révolte nationaliste anti gouvernementale provoqua un incendie gigantesque et la mort de 60 000 personnes à Tokyo... Les français, officiellement alliés des russes, signèrent l'entente cordiale avec la Grande Bretagne en 1905...Video sur "Le blogue noir de Broceliande" du 13 avril 2016. La victoire (très relative par rapport à leurs objectifs réels) des nippons, après la bataille navale de Tsushima, est politiquement fatale au tsarisme. Les Etats Unis se réjouissent de la victoire nippone (qu'ils considèrent toujours comme un "archipel du Commodore Perry" voir plus bas). En 1915, le naturaliste russe Constantin Satounine reconnaît symboliquement la domination japonaise sur la péninsule coréenne en baptisant le tigre qui y vit "Panthera tigris Mikado" en hommage à l'Empereur nippon... Le Japon prend, la même année, le contrôle de Petropavlovsk , au Kamtchatka, jusqu'en 1927, annexe la Corée (qu'il contrôle depuis deux décennies) en 1910, occupe l'extrême orient russe (dont Vladivostok, comptant plus de Chinois que de Russes en 1920) et une partie de la Transbaïkalie, d'aout 1918 à Octobre 1922 (dont il se retire contraint et forcé par ses "alliés" euro - américains). En 1931, il s'empare de la Mandchourie chinoise ( incluant l'espace de 900 000 Km2 contrôlé de facto par les russes, constituant ainsi un état tampon d'une superficie de 1 400 000 km2 ) et une fraction de la Mongolie. Il conservera l'ensemble jusqu'en aout 1945 (L'Histoire 2015). De décembre 1937 à fin 1939, 2000 pilotes de chasse soviétiques détruisent un millier d' appareils nippons en Chine, et bombardent Formose, occupée par le Japon (Chang & Halliday 2006). Au cours de cette période, les Japonais décident de réenvahir l'extrême orient russe et la Transbaïkalie. Ils échouent une première fois en juillet - aout 1938, lors de la bataille du lac Khanka, puis entre mai et septembre 1939, lors de celle de Khalkin Gol, qui provoquera des pertes par dizaines de milliers dans chaque camp et remettra en cause les choix stratégiques des perdants. Le Japon renonce alors, en effet, à ses projets septentrionaux, et les deux pays signent un accord de neutralité réciproque en avril 1941, non remis en cause par les Japonais après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne deux mois plus tard... (L'Histoire 2015), qui ont de toute façon fort à faire en Chine : pour l'URSS, les tranchées de la guerre sino - japonaise furent ce deuxième front dont elle a si longtemps demandé l'ouverture à l'ouest aux américains et aux anglais. Pour la victoire commune, Chinois et Soviétiques payèrent un tribut humain d'au moins 47 millions de morts, dont 20 millions de chinois, et peut être même jusqu'à 62 (35 millions de Chinois, 27 millions de Soviétiques). Les années 50 et 60 furent fatales à la Mandchourie sauvage, détruite de fond en comble par la folie maoïste.

3. ARSENIEV ET BAÏKOV, DEUX AMIS, DEUX FRERES, DEUX VISIONNAIRES. Saluons ici le travail unique, complet et inappréciable de Michel Jan à leur sujet, dans Arseniev (2007) et Baïkov (2002, 2004). Nés la même année (1872), très bons amis, Vladimir Arseniev et Nicolas Baïkov ont tous deux apporté un témoignage capital sur les bouleversements intervenus à partir du début du siècle dernier dans l'extrême orient russe, mais pas seulement cela. Arseniev évolue dans l'extrême - orient russe, Baïkov dans le Nord Est chinois, cette "Mandchourie" qui est une "Chine russe", en quelque sorte, à l'époque. Arseniev illustre son propos à travers le personnage de Dersou Ouzala, chasseur Nanaï (appartenant au groupe toungouse, le même que celui de la dynastie chinoise évoquée plus haut). Baïkov le fait à travers "le Grand Van", un tigre de Mandchourie. Dersou est révolté par la dévastation du milieu naturel et le massacre des animaux sauvages, principalement du fait de chinois. Ayant tué accidentellement un tigre, puissante divinité locale, il se retrouve en grand désarroi psychique, craignant une malédiction qu'il aurait lui même provoquée (dans une culpabilité paralysante qui évoque "étrangement" la culture japonaise, et par delà celle du Pacifique Nord). Il finit par être assassiné par ceux (des bandits chinois) qui détruisent son univers... La nouvelle décrit en fait une forme "d'invasion barbare" de la Russie orientale par des populations chinoises et coréennes déprédatrices, qui peuvent de plus compter parmi eux de nombreux espions japonais. A ce titre, Arseniev demande aux autorités de son pays d'expulser chinois et coréens pour protéger nanaïs et oudeghes, mais rien ne se passe à son époque. Par contre, entretenant des liens d'amitié avec le consul du Japon, il finit par être accusé d'intelligence avec l'ennemi et meurt en 1930 juste avant son arrestation. Sa veuve, elle, sera fusillée. Quand le conflit militaire russo - japonais prend d'importantes proportions à partir de 1937, chinois et coréens seront massivement "transférés" dans d'autres régions ou en Asie centrale : alors qu'ils représentaient 13% de la population de l'extrême orient russe en 1911 ( proportion en constante augmentation par la suite), ils en constituent moins de 1% en 1939. Pour sauver son royaume, le Grand Van lutte surtout contre les russes, qui ont mis en place la ligne du transmandchourien. L'une de ses "victimes" répond curieusement au nom d'Arseniev. Chasseur sans dieu ni maïtre, il ressemble de façon troublante à Vladimir Markov, mort sous la dent d'un tigre vengeur le 3 décembre 1997, dont John Vaillant (2011) contera l'hallucinante histoire vraie. Dans son combat, le tigre est activement soutenu par d'autres animaux sauvages, mais aussi par les chasseurs autochtones qui le remercient d'avoir brisé l'invincibilité des russes. Qui plus est, c'est le transmoudchourien lui même que le tigre veut détruire. Or, c'est précisément l'existence de ce train qui provoquera le conflit russo - japonais. Mais les chasseurs russes finissent néanmoins par abattre l'animal. Le trappeur chinois Toune - Line fait absolument tout, dans cette nouvelle, pour inverser, lui aussi, le cours des choses. Mais aucun des deux ne parvient à empêcher la destruction de la Mandchourie, puis celle de l'Eurasie. Chevaliers sans peur et sans reproche frappés par le Destin, ils révèlent, l'un comme l'autre, la culture russe et le sens de la tragédie grecque de Baïkov. De ce point de vue, Toune - Line figure un Dersou Ouzala idéalisé. A Harbin, ville fondée par les russes, Baïkov officier du tsar aura ensuite subi les bolcheviks, l'occupation japonaise, les maoïstes... Il quittera la ville en 1956 avec sa famille, pour Brisbane, en Australie, où il décèdera deux ans plus tard (voir sur la vie de cette communauté russe : Michel Jan 2006). Le réalisateur japonais Akira Kurosawa, après une période de vie difficile, passera un an et demi en Union Soviétique pour porter à l'écran, en 1975, l'ouvrage d'Arseniev, rendant ainsi hommage aux Nanaïs particulièrement éprouvés lors de l'occupation japonaise (la confiscation de leurs armes leur enlevant le pain de la bouche), comme le furent cruellement les Seediq formosans à l'automne 1930, comme l'étaient les Aïnous depuis le 15ème siècle à Hokkaïdo ( Howell 1995, Walker 2001b) puis à Sakhaline, et comme Miyazaki rendra hommage, en 1997, aux Emishi, aborigènes du Japon oriental, persécutés à partir du VIIIème siècle par un pouvoir central converti à la culture chinoise... L'une des scènes les plus belles, poignantes et haletantes du film est celle de la tempête de neige dans les roseaux du lac Khanka où grâce à sa dextérité et sa vigueur, Dersou sauve la vie d'Arseniev, à l'endroit même où les japonais seront repoussés en 1938... La théorisation de l'ascendance préhistorique du tigre de Mandchourie, telle qu'établie par Baïkov, influencera directement Pierre Benoit dans son roman "Le désert de Gobi", publié en 1941 (voir annexe 2). Le dessinateur coréen Ahn Soo Gil (mort en 2005), a rendu, à partir des années 90, un hommage vibrant au Grand Van (affublant même parfois ce dernier d'une sorte de crinière qui lui donne une apparence proche de celle d'un lion des cavernes - voir aussi annexe 2 -). Bien qu'illustrant le calvaire des tigres coréens pendant l'occupation japonaise (4), il sera prépublié au Japon (Weekly Morning de Kodansha) dès 1994 et connaîtra une popularité sans égale et ininterrompue depuis lors dans ce pays. Aujourd'hui, alors que la Russie agit concrètement pour les Nanaïs et les tigres (10, 14), la Corée poursuit sa reconstruction culturelle sur des bases actualisées à travers le film Dae - Ho ("Le Grand Tigre") qui montre (là encore dans le cadre de l'occupation japonaise) l'inévitable alliance entre l'homme et le tigre pour préserver leur souveraineté et leur liberté (voir aussi annexe 2). A un siècle de distance, peut - être le Grand tigre de Mandchourie, Toune - Line, Dersou Ouzala, Vladimir Arseniev et Nicolas Baïkov n'auront pas lutté ni souffert en vain.

4. LA CREVETTE, LE CHAT, LA BALEINE (ou pourquoi la guerre du Pacifique est un point de détail accidentel dans l'histoire de la deuxième guerre mondiale). Historiquement, les coréens comparent leur péninsule à une crevette entourée de baleines, ce qui est très illustratif sur le plan géopolitique, sachant que la première est la proie préférentielle des secondes. Par contre, en 1942, certains japonais considéraient qu'ils étaient comme un chat ayant obtenu une baleine en guise de poisson à dévorer (Samuel Guex dans L'Histoire 2015). De fait, le chat avait englouti la crevette coréenne et, au moins en partie, la baleine chinoise. Vivant "à l'ombre de la Chine" depuis le 8ème siècle, le Japon réel (non autorisé) avait imposé à cette dernière, dès le XIIIème siècle, une pression de piraterie comparable à celle des vikings en Europe quelques siècles plus tôt. Les jonques, qui se comptaient parfois par centaines, remontaient les fleuves chinois, dont le Yang Tsé Kiang, et leurs occupants dévastaient villes et villages. Plus tard, en 1563, bien qu'ayant des cibles plus maritimes à cette époque, ils pillèrent Nankin. Hideyoshi, surnommé le "Napoléon japonais", mit fin à la piraterie en mer de Chine, mais conçut l'édification d'un Empire du Pacifique, englobant la Corée, la Chine, l'Inde et les Philippines. La première étape du plan ne fut jamais accomplie. La campagne de Corée (1592 - 1598) vit la destruction de la flotte nippone par les marins coréens. Hideyoshi s'offrit en revanche de belles chasses au tigre, et en ramena même un vivant à Kyoto... Nouveau contact avec des tigres comme avec des toungouses : considérant Sakhaline comme une extension géographique et culturelle d'Hokkaïdo, les japonais s'y installent en 1679, puis annexent l'île en 1845. Celle - ci devient, 10 ans plus tard, une Corée avant la lettre (japonais au Sud, russes au Nord) situation qui perdurera pendant 90 ans. Des tigres ayant franchi à la nage le détroit de Tartarie étaient encore présents dans la partie septentrionale de l'ïle à la fin du XIXème siècle. Des traces de l'animal furent même encore observées en 1950, puis 1965... L'Empire du Pacifique rêvée par Hideyoshi fut donc réalisé à partir de 1941 (sans l'Inde, mais en occupant l'Australasie jusqu'à la Nouvelle Guinée, et en bombardant l'Australie le 19 février 1942). L'espace sous contrôle japonais représentait alors 36 millions de kms2 - dont deux tiers de mers - et plus de 400 millions d'habitants. Or ceci est la conséquence de l'échec face aux russes en 1939. Même après l'intervention allemande en Russie, l'Etat major de l'Empereur (très divisé sur le sujet) refusa finalement une nouvelle tentative sibérienne, qui aurait pu prendre à revers les soviétiques déjà en difficulté face aux allemands. Jusqu'en 1941, japonais et américains n'envisagent pas une seconde d'entrer en conflit armé, bien que les tensions économiques soient palpables depuis des années entre ces deux puissances. Si, le 7 décembre, le tigre (tora) japonais fond sur la flotte américaine stationnée dans les îles Hawaï ("Tora! Tora! Tora!), c'est pour en imposer aux USA et les dissuader de tenter quoi que ce soit dans le Pacifique (ce qui était bien mal les connaître) mais n'a rien à voir avec un début de guerre totale. La prise des îles aléoutiennes d'Attu et Kiska (3 - 4 juin 1942), territoires américains bien que plus proches du Kamtchatka que de l'Alaska, vise surtout à empêcher l'approvisionnement des soviétiques par les américains (Poniatowski 1978). La guerre totale est une initiative américaine. La haine antijaponaise atteint un paroxysme aux USA (les nippons sont considérés comme intrinsèquement mauvais, un sénateur prône le bombardement de l'archipel jusqu'à le rayer de la carte et la pendaison de l'Empereur...) ce qui est très loin d'être le cas dans le camp adverse. Beaucoup d'américains finissent par considérer les japonais comme ontologiquement nuisibles, et leur éradication complète indispensable. Après la capitulation japonaise, les soldats américains en gilets pare balles sont stupéfaits de voir une population en état de sidération, ne cherchant en rien à leur nuire, tout au contraire. Les bombardements atomiques n'avaient pourtant en rien dissuadé l'Etat Major de poursuivre la lutte. Les bombardements "conventionnels" incluant bombes incendiaires, à fragmentation, et au napalm, avaient déjà détruit l'essentiel des infrastructures du pays (le bombardement de Tokyo en mars avait provoqué la mort de 120 000 personnes). C'était la politique officielle du "pulvériser, ébouillanter, rotir"... Les japonais, enterrés comme les russes à Stalingrad, et les américains, se préparaient à une guerre de plusieurs années à partir du 1er novembre 1945, date prévue pour l'invasion du sud de l'archipel. Les américains redoutaient de perdre jusqu'à 1 million d'hommes dans l'opération. Forts des expériences d'invasion d'Iwo Jima puis d'Okinawa, particulièrement ardues et douloureuses, les américains comptaient envahir Kyushu à partir du 1er décembre 1945 - projet avancé d'un mois par la suite -, puis Honshu le 1er mars 1946, avec cinq millions d'hommes, constituant la plus forte armada terrestre, navale et aérienne de tous les temps. En face, les "corps de volontaires du peuple" devaient compter 28 millions d'âmes... C'est l'invasion de la Mandchourie par les Russes, le 9 aout, qui a changé la donne. Molotov l'a annoncé à l'ambassadeur du Japon la veille. Les japonais comptaient sur une médiation russe, et cette "trahison" est comme la foudre qui s'abat sur eux. Le choc est pire que l'annonce de la destruction d'Hiroshima. Cela signifiait une offensive sur Hokkaïdo avant l'automne, à laquelle le Japon n'était pas préparé. C'était la défaite rapide assurée, et le dépècement du pays... Les américains étaient furent également informés le 8 aout, et le bombardement atomique de Nagasaki, le lendemain, qu'ils savent parfaitement inutiles, peut aussi être compris comme une réaction de panique de la part d'Harry Truman, ou le choix délibéré d'une "expérience scientifique"... En Corée, après la révolution chinoise (1949), la partie Nord de la péninsule a cherché à réunifier le pays par les armes. Le shogun Mc Arthur a pris toutes les dispositions pour éviter cela. Les pertes humaines et matérielles ont été proportionnellement plus importantes qu"au Japon, les bombardements aussi, en valeur absolue. Le Nord a reçu plus de napalm que le Vietnam quelques années plus tard. Ne pouvant vitrifier la frontière chinoise à l'aide de 26 bombes atomiques comme il le souhaitait, Mc Arthur imposa au Nord de vrais faux bombardements nucléaires... Le Nord s'est constitué comme un petit Japon de la période Edo. Dans les années 60 et 70, il est dirigé par Kim Il Sung, résistant à l'occupation japonaise en Mandchourie, et le Sud l'est par Park Chung Hee, collaborateur de l'occupant japonais sur le même territoire. Après la décision des américains de retirer leurs missiles nucléaires de Corée du Sud, Park décide, en 1974, de se munir d'un arsenal atomique. Il en sera finalement dissuadé fermement par ses alliés et mentors. Après la fin de l'URSS, le Président américain Bill Clinton menace de bombarder la Corée du Nord mais il en est dissuadé par l'acquisition explicite de la bombe atomique par cette dernière. Puis des négociations s'engagent pour un rapprochement progressif entre le Nord et le Sud. Alors que ceux ci s'approfondissent et commencent à prendre corps, le Président Georges Walker Bush place la Corée du Nord sur l'axe du mal... Un "royaume ermite" où tigres et léopards de l'Amour sont toujours présents aujourd'hui, bien que le fait, qui est un secret de polichinelle, soit oblitéré pour des raisons politiques (4).

EN CONCLUSION GENERALE : après 150 ans particulièrement effroyables, la Mandchourie historique semble recommencer à vivre et respirer. Si cela devait se confirmer et s'affermir, les risques géopolitiques s'en trouveraient amoindris, et une page moins chaotique de l'Histoire de l'Humanité pourrait s'ouvrir. Si c'est le cas, il conviendra alors de considérer que le XXème siècle ne s'est pas achevé en septembre 1990 (dissolution de l'URSS) mais en décembre 1997 (évènements paroxystiques de Sobolonye - Vaillant 2011 - à l'issue desquels tigre, léopard et Russie se sont redressés de concert (4)). Et le XXIème n'aura pas débuté le 11 septembre 2001, mais le 26 Octobre 2010, quand la dévastation, par les industriels du bois, de la forêt alluviale de la rivière Bikin a été bloquée définitivement, et de façon très inattendue, par les autorités fédérales, pour la première fois dans l'Histoire de la Russie.

Annexe 1 : Japon, autre réalité, autre perception. Le 15 juillet dernier, j'ai évoqué un projet écossais de retour à l'état sauvage d'une partie de son territoire, qui comporte un volet marin visant à réensemencer les côtes en grands cétacés (22). Pourrait - on voir une initiative comparable au Japon, à Hokkaïdo par exemple? Les îles britanniques et l'archipel nippon ont connu, au cours des 12000 dernières années, des évolutions très différentes (Planhol 2004). L'archipel occidental a perdu l'essentiel de sa grande faune au cours du Moyen - Âge, alors que le Japon sauvage est resté pratiquement intact jusqu'à l'ère Meiji, inaugurée en 1868.

LOUPS. Les loups (de deux sortes nettement différentes) ont alors été anéantis en quelques décennies (en lien avec des modifications profondes dans les pratiques d'élevage) alors même qu'ils ont depuis toujours été considérés comme inoffensifs par l'ensemble de la population (à l'inverse de la France par exemple), et les Aïnous les apprivoisaient assez fréquemment.

OURS. Ce n'est pas le cas des ours, qui sont clairement identifiés comme des tueurs et des mangeurs d'hommes. Chaque année, des japonais meurent sous la dent de ces plantigrades, et beaucoup d'entre eux sont abattus. Mais cela signifie aussi qu'il existe une certaine acceptation de cet état de fait dans la psychologie collective, ce qui évite les réactions hystériques chez les citoyens ou les institutions (comme cela se produit en France pour les loups et les requins par exemple). Il reste encore entre 1000 et 2000 ours bruns de l'Oussouri sur Hokkaïdo, et plusieurs milliers (peut être près de 10 000) ours noirs asiatiques, sur Honshu. Il en reste peut être une douzaine d'individus en France. Ils ont disparu des îles britanniques au Moyen - Äge, ou personne n'évoque la perspective, même lointaine, d'une future réintroduction.

SANGLIERS. Les sangliers étaient appelés autrefois les baleines de montagne. Ce qui signifiait (pour les aborigènes de l'archipel nippon ) qu'ils avaient un gout délicieux. Car les Japonais consomment les baleines (et les sangliers) depuis la préhistoire. Les premières constituaient une bénédiction pour un village, assuré de nourrir généreusement sa population pendant des jours, voire des semaines. Les aborigènes de l'archipel (les "Jomon") ont réalisé les céramiques les plus anciennes connues dans le monde : celles - ci sont vieilles de 15 000 ans. Les Aïnou sont leurs descendants.Les sangliers (éradiqués d'Angleterre depuis des siècles) sont encore nombreux dans les forêts, mais celles ci étant réduites, les animaux s'aventurent dans les villes, comme à Sapporo par exemple. Pour protéger les jardins, certains placent des "épouvantails" gonflables figurant des tigres, ce qui ne semble pas très efficace... D'autres pensent à la réintroduction des loups (Knight 2003)... A partir du VIIIème siècle, le Japon entre dans l'aire culturelle sinisée, y compris sur le plan des pratiques horticoles. Du même coup, paysans et sangliers entrent en conflit. Les scènes spectaculaires de "Mononoke Hime" ne sont pas le produit des rêveries de Miyazaki. Au cours de la période Edo, l'île de Shodoshima, dans la mer intérieure de Seto, a été divisée en deux parties par une barrière de pierre destinée à protéger les cultures contre les sangliers, de 100 kms de longueur. En 1749, dans le Nord Est du pays, 3000 personnes sont mortes de fin à la suite de la compétition trophique que leur imposèrent des hordes de sangliers parasites (Walker 2001a). Le personnage d'Okkotonushi, dans Mononoke Hime, devient une véritable BakeKujira de montagne. Comme celle - ci finit apaisée par Gran Mamare, Déesse de la Mer, il l'est par Shishigami, l'Esprit de la forêt... Aujourd'hui, dans la région de Fukushima, des villes désertifiées par leur population humaine après l'accident nucléaire en 2011, tendent à devenir de véritables sanctuaires pour les sangliers, qui s'y déploient, prospèrent, et s'hybrident avec les cochons.

BALEINES. Les japonais ont une très longue tradition de pêche aux grands cétacés (10) et peut être même aux rhytines (13). Une chasse côtière très organisée, en particulier celle des baleines franches, existe depuis le XVIème siècle. Les sentiments envers les proies sont très partagées. D'aucuns disent que celles ci se tournent vers le soleil quand elles meurent, comme vers la lumière du Bouddha. Et regrettent amèrement la cruauté de la chasse (Riyu 1840). Voir pour comparaison les interactions entre chasse aborigène et industrie dugonguière australienne (0). CROIX BLANCHE ET BATEAUX NOIRS. A partir des dernières années du XVIIIème siècle, les baleiniers américains, qui poursuivent essentiellement les cachalots, lancent leurs investigations dans le Pacifique. En 1820, ils découvrent le "Japan Ground", grands troupeaux de cachalots ignorés jusqu'alors à mi - chemin entre HawaÏ et les côtes japonaises. Ils y affrontent notamment Morquan, un animal exceptionnel dont le souffle figurait parfois, selon la légende, une croix blanche (Melville 1851, 1). Dans Moby Dick, Herman Melville décrit l'état d'esprit de ces pêcheurs d'un genre particulier. Ils se considèrent comme l'aristocratie du genre humain, à laquelle les deux tiers du globe appartiennent, et rien ni personne ne saurait les empêcher de se livrer à leur chasse où bon leur semble. C'est ce fanatisme sectaire qui infectera en profondeur la culture nationale, où l'exécration du cachalot combattant (1) induira Hiroshima et Nagasaki. Mais le Japon, recroquevillé sur lui même, n'autorise pas les étrangers à venir se ravitailler dans ses ports. La surexploitation des cachalots du "Japan Ground" provoque un effondrement du nombre de ceux rejoignant saisonnièrement les côtes japonaises, entraînant ruine, pénurie et disette pour les nombreuses communautés dépendantes de cette ressource. A partir de 1848, les Américains vont jusqu'à la Mer de Bering, où ils découvrent un animal gigantesque et beaucoup moins combatif que le cachalot : la baleine franche boréale. Ils en font un grand massacre (2750 tuées par 220 navires pour la seule année 1852) qui évoque celui des rhytines par les russes un siècle plus tôt. Ayant "épuisé les stocks", ils ravagent la mer d'Okhotsk avec le même résultat, remontent à nouveau vers le Nord... Gens impérieux, ils font valoir vigoureusement à leur gouvernement que la première industrie du pays est gênée dans son développement par l'absence de coopération des japonais. Après tout, les Anglais n'avaient pas pris de gants avec les Chinois 12 ans plus tôt... C'est ainsi que le Commodore William Perry, au nom du gouvernement américain, arrachera aux japonais, en terrifiant ses interlocuteurs avec ses bateaux noirs menaçants, des "accords" commerciaux qui furent des diktats..."In fact, when the US naval officer Commodore Matthew Perry docked in the Edo Bay (now Tokyo bay), he was believed to be seeking a whaling base for the USA in the northwest region of the Pacific Ocean." ( History of Japanese whaling).

http://www.facts-about-japan.com/whaling-history.html

Un comptoir colonial baleinier (comme, au XVIème siècle, la Russie fut un comptoir anglo - hollandais et l'Amérique du Nord un comptoir anglo - français). "Les îles du Commodore"...

Les américains agiront de même avec les coréens ("le Royaume Ermite") en 1871 mais n'insisteront pas face à la réaction très ferme de ces derniers. Et c'est le Japon qui imposera un traité inégal à la Corée en 1876, avec l'ouverture obligatoire de trois ports au commerce japonais... La suite des évènements a été l'objet du présent article. Entre 1804 et 1876, l'industrie baleinière a tué 410 000 grandes baleines (220 000 cachalots et 190 000 baleines franches). 80% de ces prises ont été réalisées par les Américains. Dans ce contexte, le 24 décembre 1878, des baleiniers côtiers japonais, qui savent fort bien qu'il ne faut pas donner la chasse à une femelle suitée, décident malgré tout de le faire, leurs familles ne mangeant plus à leur faim depuis longtemps. Partant à bord de nombreux petits bateaux, ils tuent la mère, mais sont dispersés par une tempête. Sur 258 intervenants, entre 111 et 130 périront noyés. Beaucoup d'autres, qui ont pu rejoindre des îlots ou des récifs çà et là, mettront jusqu'à trois mois pour rentrer chez eux. Le traumatisme collectif est immense. De nombreux survivants s'exilent, au Canada, aux Etats - Unis, au Mexique. L'endroit se transforme en ville fantôme. Un drame à la "Dersou Ouzala"... Autre exemple : en 1941, un manuel scolaire destiné à promouvoir le métier de harponneur (au canon lance harpon) auprès des jeunes élèves, le fait d'une bien étrange manière. Il raconte l'histoire d'un jeune harponneur de 13 ans, particulièrement efficace, et apprécié comme tel. Après quoi, il arrive à l'âge adulte, se marie et a un enfant. Confronté à un mâle, une femelle et son petit, il tue ce dernier sur ordre de son capitaine, mais voit la femelle se rapprocher du petit corps et l'asperger de lait. Il voit alors l'image de sa propre femme allaitant son fils nouveau né. Son capitaine lui demandant de tuer la femelle, il prie, habité par un terrible conflit intérieur, puis obéit. Peu après, il abandonne le métier...(Hisatoshi 1941). Encore un dernier point, sans doute nécessaire à la contextualisation des choses : en 1947, plus de la moitié de la viande consommée sur l'archipel était de la viande de baleine. Mc Arthur avait autorisé, et même encouragé, la reprise de la chasse à grande échelle. Pour quelle raison ? La FAMINE (Nosaka 1967,L'Histoire 2015). Il n'est pas exclu que celle ci ait provoqué PLUS de morts au Japon que pendant la guerre. A l'automne 1945, le ministre de la Santé avertissait que si aucune mesure vigoureuse n'était prise, 10 millions de personnes mourraient au cours de l'hiver... Un Japon, désormais vieilli biologiquement et profondément dérouté dans ses représentations, se relèvera t-il un jour de ce Hiroshima au compte gouttes ? La politique US des années 1820 aux années 1940 ("Ubi solitudinem faciunt, pacem appelant") a bouleversé l'évolution culturelle des cachalots de fond en comble (1), puis celle du Japon lui -même, d'une famine baleinière à une famine généralisée, et un traumatisme démographique, sociologique et culturel peut être irréversible.

Annexe 2 : Influences baïkoviennes, une curiosité française. En 1941, Pierre Benoit s'appuie explicitement sur les travaux de Nicolas Baïkov dans son roman "Le désert de Gobi", qui raconte la recherche et la capture d'un tigre immense en Mongolie chinoise dans les années 20, et dépeint l'atmosphère de l'époque en Mandchourie et en Corée sous occupation japonaise, dans la Chine des seigneurs de la guerre, et à Singapour sous administration anglaise. En 1925, dans son mémoire "Manchzurski tigr" (voir dans la présente bibliographie Baïkov 1939), l'explorateur russe considérait le tigre mandchou comme descendant en ligne directe du Machairodus préhistorique (qu'il nomme également "tigre des cavernes"). Son sujet d'étude était à ses yeux un rescapé de la Préhistoire, et sa dénomination de tigre "à fourrure" doit être comprise comme l'exact équivalent de celle qui, précisément dans les mêmes termes, concerne le mammouth et le rhinocéros de la même époque. Benoit le cite abondamment, et met en scène un véritable Moby Dick tigréen, dont la lignée s'est rabattue sur les yacks et chameaux sauvages après la disparition des mammouths et des rhinocéros. L'animal a une taille double de celle des grands mâles mandchous (corps de 5,60m, tête aussi grosse qu'un tonneau). Sa fourrure est d'une blancheur pelucheuse et moirée, son regard emeraldien possède une intensité phosphorescente dans l'obscurité... Maître absolu d'un espace minéral, il trône sur un belvédère de granit, évoquant le "lion des rocs" dans sa muraille de basalte ( Rosny - Aîné 1920) : "... dans un large repaire, se dressa une bête formidable. On n'eût pu dire si elle ressemblait plus au tigre qu'au lion. Elle portait une crinière noire, son poitrail se déployait comme le poitrail des gaurs ; allongée, sinueuse et toutefois trapue, elle dépassait par la stature, comme par l'épaisseur de ses muscles, tous les carnivores. Ses yeux immenses jetaient, selon les jeux de la pénombre, des feux jaunes ou des feux verts". Comme le tigre du Gobi magnifie le tigre de Mandchourie, le félin géant de Rosny magnifie le lion de l'Atlas en train de s'éteindre. Le thème de son roman "préhistorique", une alliance entre un prédateur géant et une communauté humaine, peut aussi être interprété comme un hommage posthume à celui qui fut, pour l'Empire français, l'équivalent du tigre mandchou pour la Russie. Le premier s'est finalement éteint au début des années 60, le second a survécu au XXIème siècle, du fait d'une alliance effective et concrète passée avec lui par son environnement humain.

Pages blog "retour du tigre en Europe".

0. 17 janvier. Chiffre politiques et réalités.

1. 18 janvier. Epopée salvatrice.

2. 4 février. La joie.

3. 6 février. Chine : état d'esprit collectif en évolution.

4. 17 février : L'Amour est éternel.

5. 18 février : Reconquête.

6. 23 février : Le retour des léopards.

7. 10 mars : Chine, passage à l'acte.

8. 15 mars : Un monde à repeupler.

9. 30 mars : Profondeur, profusion.

10. 5 avril : Russie, enlumineurs réinclus.

11. 8 avril : Chine, confirmation.

12. 10 Avril : La Chine du Nord peut acueillir 130 tigres.

13. 13 avril : La condition humaine.

14. 29 avril : Un pays fort et libre.

15. 23 mai : Explosion.

16. 6 juin : Simplement, un coeur qui bat.

17. 17 juin : Panspermie dirigée.

18. 18 juin : Un nouveau pointage en 2020.

19. 1er juillet : Réseau estival.

20. 2 juillet : Libérer les eaux.

21. 11 juillet : Le vent se lève.

22. 15 juillet : L'Ecosse solidifiée.

23. 21 juillet : Construire, se reconstruire...

Bibliographie (éditions les plus récentes).

Ahn Soo - Gil. 2006. Tigre. 2 tomes. Editions Clair de Lune.

Ahn Soo - Gil. 2013. Histoires de tigres. Les gardiens du royaume de Joseon. 2 tomes. Editions Clair de Lune.

Ahn Soo - Gil & Lim Sun - Nam. 2012. Tigre, Panthera tigris. Editions Clair de Lune.

Arseniev (V). 2007. Dersou Ouzala. Présenté par Michel Jan. Petite bibliothèque Payot / Voyageurs.

Baïkov (N). 1939. Les bêtes sauvages de la Mandchourie, suivi du "Ginseng" ou "racine de vie". Editions Payot.

Baïkov (N). 2002. Des tigres et des hommes. "Le Grand van" et autres nouvelles. Présenté par Michel Jan. Petite bibliothèque Payot / Voyageurs.

Baïkov (N). 2004. Dans les collines de Mandchourie. Présenté par Michel Jan. Petite bibliothèque Payot / Voyageurs.

Benoit (P). 1941. Le désert de Gobi. Editions Albin Michel.

Chang (J) & Halliday (J). 2006. Mao. Editions Gallimard.

Elisseeff (D). 2001. Histoire du Japon. Editions du Rocher.

Hisatoshi (M). 1941. Whaling ship diary.

Histoire (L'). 2015. 1931 - 1945. Asie - Pacifique. L'autre guerre mondiale (Dossier 110 pages). N° 413 - 414, juillet - aout 2015.

Howell (D.L). 1995. Capitalism from within. Economy, Society, and the State in a japanese fishery. University of California press.

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Kishigami (N), Hamaguchi (H), Savelle (J.M) eds. 2013. Anthropological studies of whaling. Senri ethnological studies 84. Osaka : National Museum of Ethnology.

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Kobayashi (T). 2009. Le bateau usine (Kanikosen). Editions Yago.

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Pelletier (Ph). 1998. La Japonésie. Géopolitique et géographie historique de la surinsularité au Japon. Paris, CNRS - Editions.

Planhol (X. de). 2004. Le paysage animal. L'homme et la grande faune. Une zoogéographie historique. Editions Fayard;

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Richard (G). 1992. L'Histoire inhumaine. Massacres et génocides des origines à nos jours. Editions Armand Colin.

Riyu (H). 1840. The battle with the whales at Ogawajima.

Rosny - Aîné (J. H). 1920 (édition originale). Le félin géant. Editions Plon.

Vaillant (J). 2011. Le tigre. Une histoire de survie dans la taïga. Editions Noir sur Blanc.

Walker (B). 2001a. Commercial growth and environmental change in early modern Japan. Hachinohe's wild boar famine. The journal of Asian studies, 60 (2), 331 pages (May 2001).

Walker (B). 2001B. The conquest of Ainu lands. Ecology and Culture in japanese Expansion 1590 - 1800. University of California Press, 49 - 56, 61 - 71.

Filmographie

Waga seishun ni kuinashi ("Je ne regrette rien de ma jeunesse"). 1946. Réalisé par Akira Kurosawa.

Kanikosen ("Le bateau usine"). 1953. Réalisé par So Yamamura.

The bridge on the river Kwaï ("Le pont de la rivière Kwaï"). 1957. Réalisé par David Lean.

Hotaru no Haka ("Le tombeau des lucioles"). 1988. Réalisé par Isao Takata. Studio Ghibli.

Farewell to the King ("L'Adieu au Roi"). 1988. Réalisé par John Milius.

Dersou Ouzala. 1975. Réalisé par Akira Kurosawa.

Mononoke Hime ("Princesse Mononoke"). 2 juillet 1997. Réalisé par Hayao Miyazaki. Studio Ghibli.

賽德克·巴萊 Seediq bale. 9 septembre 2011. Réalisé par Wei Te - Sheng.

Dae - Ho ("Le Grand Tigre"). 17 décembre 2015, ou début 2016. Réalisé par Park Hoon - Jung.

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