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29 octobre 2017 7 29 /10 /octobre /2017 09:15

Au printemps dernier, Jamshid Mojadaddi a terminé la réalisation de "Qezel Shir" ("Le lion écarlate") consacré au tigre de la Caspienne, dans lequel il recueille des témoignages de personnes ayant tué des tigres, et pour le réalisme duquel il laissa un tigre du bengale en provenance du zoo iranien de Vakil Abad évoluer librement sur Miankaleh, une péninsule de la région hyrcanienne (Mazandaran, Iran septentrional), à l'extrême Sud - Est de la mer Caspienne.

Un tigre à Vakil  Abad.

Sur cette photo satellite de la mer Caspienne, la péninsule, qui est un refuge pour la vie sauvage, est la petite "pointe" qui se situe à l'extrême Sud - Est de cette mer, au Nord de la baie de Gorgan (anciennement "Golfe d'Astrabad). Elle mesure 48km de long. 

Voir aussi :

https://en.wikipedia.org/wiki/Miankaleh_peninsula#Siberian_Tiger_Introduction_Project

A l'extrêmité orientale de Miankaleh, se situe l'île d'Ashuradeh, d'une superficie de 800 hectares. Ce secteur procure 40% du caviar iranien. C'est ici que le tigre a été lâché pour les besoins du film, où ses congénères prospérèrent jusqu'au siècle dernier, profitant eux aussi de la bienfaisante présence des esturgeons.

Sur cette carte russe du XIXème siècle, Mankialeh est appelée "Ashur Adeh", et Ashuradeh est nommée "Ashur".

Encore plus rouge que le lion écarlate. La prospérité du tigre iranien au sud de la Caspienne induisait une grande variabilité interindividuelle. Ce félin fut abattu en 1941 dans l'écorégion des forêts mixtes d'Hyrcanie, sur les pentes septentrionales du complexe montagneux du Elbourz. Sa fourrure est conservée au British Museum.

 

 

Tehran Times, 22 mars 2017.

http://www.tehrantimes.com/news/412126/Doc-on-Caspian-tiger-warns-of-breaching-nature-s-rules

A new documentary directed by Iranian filmmaker Jamshid Mojaddadi about the Caspian tiger has warned about breaching the rules of nature.

He has recently completed shooting the documentary “Scarlet Lion” (“Qezel Shir”) in northern Iran where the Caspian tiger or Hyrcanian tiger once lived. The species became extinct about 70 years ago. The locals call the Caspian tiger qezel shir.

“This documentary tells humans that they must not treat nature however they please,” Mojaddadi told the Persian service of IRNA last week.

“The environment has its own rules, which must be observed. If we treat it selfishly we will cause the destruction of the environment and ourselves,” he added.

Mojaddadi got the idea for making “Scarlet Lion” in 2013 when he was directing his previous documentary “Tigon” about a hybrid cross between a male tiger and a female lion. 

He met Mohsen Tayarani, a veteran cat family trainer, when he was working with a Maya tiger at the Vakilabad Zoo in Mashhad.

To get close enough to reality in the documentary, Mojaddadi and Tayarani decided to temporarily free the Maya tiger on Miankaleh, an island in the Hyrcanian region located southeast of the Caspian Sea.

“We couldn’t speculate what might happen if we would free a tiger that previously had lived all his life in a cage,” Mojaddadi said.    

“The tiger attacked some animals in the region, but due the expertise of Tayarani and his colleagues, no critical incidents happened,” he noted.

The tiger was lost once in the dense woodland of the region. However, Mojaddadi’s team found it after a breathtaking day of searching.       

In the documentary, Mojaddadi also engages in conversations with some locals, some of whom had even hunted tigers in the region.

“The Caspian tiger played a key role in the ecosystem of the region,” he said.

“The extinction of the Caspian tiger is one of the major factors that caused the destruction of forest in the region. The population of animals like boars was controlled and humans didn’t penetrate deeply into the forest when the Caspian tigers existed in the region,” he added. 

“Scarlet Lion” is scheduled to be aired tomorrow (23 march 2017) by the Mostanad Channel, IRIB’s network dedicated to screening documentary films.

Le  "lion écarlate" est célébré dans toute l'Asie centrale. Comme sur la "Sher Dor", la porte de la madrassah aux lions, dans le Registan de Samarcande (Ouzbekistan), où sont représentées des créatures chimériques qui ne sont pas des lions, mais des tigres à crinière de lion asiatique.

Les anciens dirigeants de l'Inde du Nord, de culture persane, ont imposé le lion comme animal emblême de l'Inde. A leurs yeux, le tigre était simplement un lion d'un type particulier. Marco Polo, à la cour sino - mongole de Koubilaï Khan, au XIIIème siècle, signale aussi la présence de "lions, plus grands que ceux de Babylone", et tricolores - rouge, blanc, noir -... Ils servaient à l'Empereur d'auxiliaires de chasse, au même titre que les chiens et les guépards...

Citons enfin ces exemples tirés de Xavier Planhol. Le paysage animal. Arthème Fayard 2004, page 560, qui évoque des "lions" (ce qui est peut être vrai dans certains cas mais probablement pas dans tous : le caractère jovial, timide, élusif et discret du tigre de la Caspienne s'effaçait brusquement quand des cavaliers envahissaient son refuge de roselières. Les chevaux étaient ses proies naturelles et les exemples "d'incidents" furent légion en Eurasie (cas répertoriés des années 1080 en Europe orientale à 1928 au Tadjikistan...).

Le "lion" de Vladimir Monomaque était un tigre eurosibérien, comme l'a montré Vladimir Georgevitch Hepner en 1969...

"Un autre îlot résiduel s'est situé en Basse Asie centrale, dans les jungles ripuaires de l'Oxus (Amou Daria) et de ses affluents. Ces lions y étaient de vieilles connaissances. Alexandre en avait tué un dans un enclos de chasse, au Nord du fleuve dans sa marche vers Samarcande. Marco Polo en vit à l'Est de Balkh (Bactres) entre cette ville et le Talikan. Lorsque Hulagu, commandant de l'armée mongole, fit la revue de ses troupes après le passage de la rivière, en 1256, plusieurs lions apparurent, qui durent être tués. Timour, en 1369, près de Balkh, en transperça deux de ses flèches, ce qui parut d'un heureux présage. L'amiral ottoman Sidi Ali, passant en Asie centrale en 1557, fut attaqué par eux, plus en aval dans la vallée, près de Hazârasp, au point d'être obligé "de les combatrre jour et nuit" et que "personne n'osait aller seul puiser de l'eau". Ces lions agressifs se maintinrent jusqu'au XIXème siècle."

Les roselières de l'Irtych, quand celui - ci aborde l'Altaï russe. Années 1850.

 

Il y a cinq ans, un photographe du National Geographic aurait réalisé des photographies de tigres persans dans le secteur de Dareh Anjir et Naybandan (Iran central, province de Yazd), où se trouve un refuge de vie sauvage d'un peu plus de 2000km2, connu pour héberger des guépards asiatiques...

http://features.kodoom.com/en/health-science/persian-tigers-featured-in-national-geographic/v/4743/

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