Ceci fait suite à «La guerre des Mercenaires» mis en ligne le 25 juillet dernier.
https://europe-tigre.over-blog.com/2023/07/la-guerre-des-mercenaires.html
Il semblerait bien, en définitive, que, certes rarement (?) (en tout cas selon les statistiques officielles), mais réellement, certains tigres en bonne santé et en pleine possession de leurs facultés physiques préfèrent les êtres humains à toute autre proie. Voir le détail dans l’article d’Avnish Srivastava (TNN) mis en ligne hier sur le site du Times of India.
https://timesofindia.indiatimes.com/city/lucknow/tigers-triggers/articleshow/102466105.cms
L'auteur mentionne notamment deux cas constatés vingt ans l'un après l'autre. Le premier intervient en 1997. L'agresseur s'en prend à un berger en délaissant ostensiblement son troupeau de bovins, veaux inclus. Il va même jusqu'à glisser sous le ventre d'une bufflonne pour se saisir de l'homme à cheval sur un buffle, le désarçonner, l'emporter dans un champ de canne à sucre et le dévorer entièrement. Ainsi périt Bashir Bangali, aux environs de Banbasa, ville d'un district de l'Uttarakhand (Etat d'Inde du Nord frontalier du Népal) devenu célèbre au début du siècle dernier: CHAMPAWAT. Après avoir tué 200 personnes au Népal à partir de la fin du XIXème siècle, une tigresse repoussée vers l'Inde y tua environ 230 personnes supplémentaires. Elle fut abattue au bout de 8 ans par Jim Corbett, en 1907. Celui-ci considéra que la femelle capturait les humains faute de mieux, car elle avait des dents cassées ce qui l'empêchait probablement de chasser ses proies naturelles, alors même qu'elle devait non seulement subvenir à ses propres besoins mais qu'elle avait régulièrement, en outre, des enfants à nourrir.
En 2017, un tigre de la réserve de Pilibhit (Uttar Pradesh, grand Etat frontalier de l'Uttarakhand et du Népal), fonça sur un groupe de coupeurs de canne de retour du travail. Blessé au museau par l'un d'entre eux, Mutkau Tewari -qui sauva ainsi l'un de ses camarades- et saignant abondamment, il prit la fuite dans un champ de maïs, et ne tenta plus d'attaque sur un groupe. Par contre, il poursuivit ses attaques contre des individus isolés. Après avoir tué trois d'entre eux, il fut chassé du secteur par une masse de 300 villageois, mais revint le jour suivant dans le même secteur et tua un fermier de 60 ans, Kunwar Sen, sans le dévorer, probablement pour la pure satisfaction de tuer, comme l'expliqua le Professeur Rahul Shukla, se référant à "l'addiction à la dopamine" bien connue chez les chats avec les souris, notamment. En effet, le lendemain dans l'après-midi, 2 villageois du hameau de Regia, Ram Chandra et Netram, passèrent sans le voir à son immédiate proximité alors qu'il somnolait dans un champ de canne à sucre. L'animal bondit sur Netram et le rata, celui-ci se baissant juste au même moment pour se retirer une épine du pied. L'agresseur se rabattit alors sur Ram Chandra, et le tua. Terrifié, Netram fit le mort, alors que le tigre se tenait ostensiblement dressé au-dessus corps de son camarade...
STATISTIQUES TROMPEUSES. Ce type d'évènement est peut-être moins rare que ce que laissent transparaître les statistiques officielles. Selon le Professeur Shukla, les gens évitent, autant que faire se peut, tout contact avec l'Administration, vécu comme spontanément problématique. Dans ce cadre, ils font en sorte de se débarrasser du grand félin par tous moyens, notamment par l'usage d'un appât empoisonné qui s'avère être une formule très efficace (en France aussi, en 1906, les derniers loups furent tués de cette manière, avec les corps éventrés de juments farcis de strychnine, puis les français agirent de même en Afrique avec les lions...) et en appliquant une stricte loi du silence non seulement sur la mort de l'agresseur, mais aussi sur celle(s) de sa (ses) victime(s) préalables, humaines ou animales, appartenant au village...