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5 janvier 2019 6 05 /01 /janvier /2019 15:37

Tikhon a au moins 15 ans. Si ce n'est bien davantage. C'est plus qu'un vétéran, un doyen. Le 29 décembre dernier, il est allé résolument vers la casemate des gardes  russes qui surveillent la frontière avec la Chine, dans la province maritime du Primorié (parc national "Pays du léopard"). Deux de leurs chiens l'ont attaqué et l'ont payé de leur vie. Les coups de feu ne l'ont pas fait rebrousser chemin. Deux jours plus tard, le tigre fut à nouveau observé un peu plus loin. Le 2 janvier de cette année, il s'est à nouveau rapproché du poste de garde. Les hommes ont finalement constaté qu'il souffrait d'une blessure sérieusement incapacitante. Il boitait, accroupi sur ses pattes postérieures. L'ancêtre était tout simplement épuisé, fatigué de vivre. Il a été finalement transféré au centre de réhabilitation du tigre de l'Amour, où il va pouvoir reconstituer ses forces physiques et mentales, ou finir ses jours paisiblement. La culture du tigre dans la Russie du XXIème siècle a des conséquences effectives sur le comportement des humains et des félins. Il y a 10 ans, les gardes frontière auraient tiré pour tuer dans un tel contexte. A la fin de l'an dernier, au contraire, ils savaient et comprenaient qu'une personne âgée, usée par les ans leur demandait simplement un endroit ou pouvoir se reposer le corps et l'âme. En janvier 2018, dans le territoire de Khabarovsk, une tigresse épuisée s'était installée sur le seuil d'une maison dans le village de Solontsovy, bloquant ainsi la porte...  Les gardes frontière recevront deux chiots de la part du centre de réhabilitation du tigre. The Siberian Times, hier. 

https://siberiantimes.com/ecology/others/news/wounded-rare-tiger-seeks-human-help-at-remote-border-post-on-russian-chinese-frontier/

 

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3 janvier 2019 4 03 /01 /janvier /2019 08:06

Sergei Voronine, chasseur et pêcheur, a sauvé un jeune cervidé qui ne parvenait pas à évoluer sur le lac Maloye gelé ( région de Krasnoiarsk), faisant valoir qu'on ne doit pas blesser quelqu'un dans la difficulté, qu'il soit humain ou animal. Détail dans "The Siberian Times" de ce jour.

https://siberiantimes.com/other/others/news/deer-curling-in-siberia-as-angler-slides-a-roebuck-to-safety-on-frozen-lake/

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2 janvier 2019 3 02 /01 /janvier /2019 07:32

1819 - 2019, 200 ANS DE BONHEUR !  Accompagnés de dessins du génial Eric Roland.  Merci, Eric.

 

Voir aussi l'article de Jeff Kingston dans le South China Morning Post d'hier  et actualisé aujourd'hui, qui présente la thèse selon laquelle l'initiative japonaise de quitter la Commission Baleinière Internationale et de reprendre la pêche commerciale pourrait en fin de compte tuer purement et simplement l'industrie baleinière...

Whaling has also been Japan’s diplomatic scarlet letter, damaging the nation’s international standing while alienating some of its closest allies. No other single government policy generates such international opprobrium and it is puzzling why the government harpoons its own green credentials over a marginal issue that most Japanese have long stopped caring about.

Japan’s besieged pro-whaling lobby does not represent a consensus view among Japanese, many of whom prefer watching whales to eating them.

Thus, it is possible to imagine a positive scenario where Japanese whaling will be scaled down, taxpayers’ money will not be squandered, and Japan will no longer be cast as the Voldemort of the oceans.

Jeff Kingston is director of Asian Studies at Temple University Japan 

https://www.scmp.com/comment/insight-opinion/united-states/article/2180138/how-japans-return-commercial-whaling-could   

 

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27 décembre 2018 4 27 /12 /décembre /2018 08:39

Ceci fait suite à "Esprits de la montagne" mis en ligne le 30 novembre dernier. Dans la vallée de Dibang où hommes et tigres vivent en symbiose, la mise d'une portion significative du secteur sous statut de "réserve à tigres" pourrait remettre en cause cet équilibre (comme à Sariska au début de ce siècle). L'enfer est pavé de bonnes intentions... La densité de tigres dans les forêts communautaires est 4,5 fois plus importante que dans le sanctuaire proprement dit... Hindustan Times, hier. Sadiq Naqvi.

https://www.hindustantimes.com/india-news/arunachal-tribe-against-tiger-reserve/story-40UTJv4W8Y3cu1713faA3L.html

Suggesting a new conservation paradigm, the tribal body wrote that the right strategy for the Dibang Tigers would be to develop a new kind of tiger reserve that is not built with fences and armed patrol guards, but around a cultural model, a culture so far proven to be effective in saving the tigers.”

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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 09:15

Cet article fera l'objet d'une actualisation significative, demain. Le Japon a confirmé, ce jour, qu'il quitterait la Commission Baleinière Internationale en Juin prochain, et qu'il reprendrait la chasse commerciale aux grands cétacés à partir de juillet. 

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le Japon a collaboré avec la communauté internationale en tous domaines. Donc, il est rarissime que Tokyo quitte une institution internationale parce que ses demandes n'ont pas été satisfaites...

Cette chasse commerciale est planifiée à l'intérieur des eaux territoriales, ainsi que dans sa Zone Economique Exclusive. 

Il n'y aura pas, officiellement, de chasse commerciale dans l'Hemisphère Sud, zone Antarctique incluse. Dans les secteurs où il est prévu qu'elle soit pratiquée, les chasseurs se conformeront aux lois internationales, et à un quota calculé selon une méthode adoptée par la CBI, de façon à ne pas mettre les populations chassées en péril (là encore, officiellement). The Asahi Shimbun, ce jour. Natsuki Okamura & Tetsushi Yamamura.

http://www.asahi.com/ajw/articles/AJ201812260023.html

Précision au 27 décembre :  Commercial whaling, which is set to resume in July 2019, will comprise two pillars: one will be offshore whaling with a base in Shimonoseki, Yamaguchi Prefecture; the other will be coastal whaling with bases in Abashiri and Kushiro in Hokkaido, Hachinohe in Aomori Prefecture, Ishinomaki in Miyagi Prefecture, Minami-Boso in Chiba Prefecture, and Taiji in Wakayama Prefecture.

De nombreuses voies s'expriment dans le pays contre cette décision et dans le refus de consommer un animal ressenti comme si proche que ceci s'apparenterait à du cannibalisme... Mais l'influence de ce mouvement très important dans la "société civile", ce qui signifie en fait, chez les jeunes dans leur écrasante majorité, risque d'être amoindrie et timidifiée par les gesticulations inquisitoriales ostentatoires de l'Australie et de la Nouvelle Zélande. Celles - ci freinent de facto l'évolution des représentations au Japon, en permettant au pouvoir (et aux aînés) de reprocher aux cadets d'adopter une position antinationale. En réalité, la question est désormais générationnelle, et le temps résoudra les conflits internes à la société nippone plus ou moins facilement en fonction de l'attitude de la "communauté internationale"... Voir les considérations géostratégiques qui pourraient désormais rendre les oppositions  moins virulentes après le repositionnement japonais (Analyse de Yoichiro Sato dans le Japan Times) :

The annual diplomatic protests over Japan’s Antarctic whaling were thus in large part political rituals to reaffirm, but not reignite, the dormant territorial claims, which the Antarctica Treaty effectively froze.

In 2010, Australia brought the Antarctic research whaling to the International Court of Justice. Japan, confident of victory, agreed to the legal adjudication but lost in 2014 on technical grounds. The world court did not rule against research whaling per se; Japan’s actual research activities were determined not to be scientific.

In the following year, Japan revised the plan and expanded the research areas into the high seas of the Northern Pacific. Based on the results of its research, Japan argued that the stock of some whale species have sufficiently recovered and in 2018 proposed resumption of commercial whaling. The IWC rejected the Japanese proposal.

Japan will not be able to continue its Antarctic research whaling when it withdraws from the IWC but will likely resume commercial whaling in the Northwestern Pacific. This will significantly reduce the attention of the most active opponents, including Australia and New Zealand.

https://www.japantimes.co.jp/opinion/2018/12/25/commentary/japan-commentary/exiting-iwc-whale-decision/#.XCSXUFVKjIU

Voir aussi  l'ouvrage suivant, éclairant et passionnant, qui met en évidence un rapport à la mort très différent de celui du monde occidental, et homologue à celui de nombreuses sociétés « traditionnelles » : Mayumi Itoh. 2018. The japanese culture of mourning whales. Whale graves and memorial monuments in Japan. Palgrave Macmillan eds. (Singapore).

This book provides an in-depth study of Japanese whaling culture, emphasizing how the Japanese have considered whales and whaling in relation to their understanding of nature and religion. It examines why and how the Japanese have mourned the deaths of whales, treating them as if they were human beings, and assesses the relevance of this culture to nature conservation and management of sustainable use of natural resources. It also sheds new light on Japanese whaling, one of the most controversial issues in the contemporary world, by highlighting the hitherto unknown aspects of Japanese beliefs about whales and whaling, which constitute an integral part of their core concept of how they should coexist with nature. Through cross-examining previous studies of Japanese whaling, as well as analyzing new documents and conducting field research on location, this book presents a comprehensive survey of Japanese whaling culture and memorial rites for whales and offers viable insights on how the Japanese whaling culture can be applied to solving current global issues, including nature conservation, management of sustainable use of natural resources, and protection of wildlife and its habitats.

Plus de 150 monuments funéraires pour les cétacés répertoriés depuis 1671, nombreuses cérémonies liées

https://link.springer.com/content/pdf/bbm%3A978-981-10-6671-9%2F1.pdf

Actualisation au 27 décembre. Déception officielle de principe en Australie et Nouvelle Zélande (les deux pays, ainsi que la France), sont en réalité satisfaits de la décision japonaise car la flotte nippone ne viendra plus marcher sur les plates bandes antarctiques de ces trois pays...  Australia and New Zealand welcomed the decision to abandon the Antarctic whale hunt, but expressed disappointment that Japan would engage in any killing of the ocean mammals.

Yoshie Nakatani, an official at the foreign ministry's fisheries division, said Japan would still attend IWC meetings.

"It's not like we are turning our back on the IWC and abandoning international cooperation," she said. "There is no change to our country's respect for the rule of law and multilateralism." Asahi Shimbun.

http://www.asahi.com/ajw/articles/AJ201812270008.html

Asahi Shimbun Editorial. Celui-ci met en évidence le dysfonctionnement croissant d'institutions internationales au fur et à mesure de l'évolution des représentations collectives.

http://www.asahi.com/ajw/articles/AJ201812270015.html

The IWC’s supposed mission is to ensure an orderly development of the whaling industry while conserving and managing the world's whale population.

Anti-whaling nations’ recalcitrant opposition to any form of whaling irrespective of the populations of different species is, to be sure, a deviation from the spirit of the international treaty on whaling.  In the global fishing industry, the international management of fishing resources is assuming growing importance. If Japan is seen as a country that offers little international cooperation, it could put it at a disadvantage in future international negotiations on fishing issues.

In line with the decision, Japan will stop hunting whales in the Southern Hemisphere, including the Antarctic Ocean, under what it claims to be a research program in the middle of the term. 

In the process of making the decision to pull out of the IWC, the government has been avoiding open and public debate on the issue.

Since Japan’s proposal to lift, in a limited manner, the IWC’s moratorium on commercial whaling, which was rejected in a vote at an IWC meeting in September, the government has only been repeating that it would “consider all options.”

The departure from the IWC was approved by the Cabinet without any further action from the government and announced on the following day.

There has been no in-depth debate on the issue at the Diet. Nor has the decision been made through any formal policymaking process, such as discussions at an advisory council.

Even now, the government seems to have no clear plan for commercial whaling. As for the number of whales to be captured, the government just says it will be calculated according to the formula adopted by the IWC.

The government owes the public a clear and convincing explanation about why it rushed into the decision to leave the IWC despite a wide range of issues and questions that have yet to be addressed.

Autre article publié dans la Asahi Shimbun du 27 décembre : celui - ci met en évidence l'embarras aussi bien technique que politico-diplomatique des compagnies de l'industrie halieutique nippone. 

http://www.asahi.com/ajw/articles/AJ201812270037.html

While commercial whaling will resume in waters off Japan this summer, companies in the fisheries industry are unenthusiastic about the prospects given international criticism and tepid consumer interest.

"We have no plans to resume the whaling business," said a public relations official of Maruha Nichiro Corp., previously Taiyo Gyogyo K.K., which had engaged in commercial whaling in the Antarctic Ocean.

With sluggish demand for whale meat, it will be difficult to continue such practices, the official added.

Major retailers are increasingly cautious about handling whale meat, amid fears of a growing movement for environmental protection and a backlash from the international community.

Although supermarket chain operator Aeon Co. sells whale meat at some of its outlets, it has no plans to ramp up promotion of the product.

"We don't expect there to be demand at all our outlets. We therefore have no plans to expand sales of whale meat or hold special sales," an official said.

Les pêcheurs traditionnels, sont, eux, plus enthousiastes.  "We highly value the decision, as it was made to protect the lives of people involved in the fisheries industry. We will conduct ‘local whaling’ and ‘coastal whaling’ rather than ‘commercial whaling.’"

Des restaurateurs sont beaucoup plus dubitatifs. Hajime Ishikawa, who owns a restaurant in Tokyo that specializes in whale meat dishes, said that although he also supports the policy change, the government should have made the decision after making sufficient preparations to answer the question, “Why will Japan continue to hunt whales?”

Ishikawa, 39, opened Himitsukujira about four years ago after eating Baird’s beaked whale hunted off Chiba Prefecture and finding it delicious. He serves meat from whales hunted in waters around Japan.

According to Fisheries Agency statistics, there are about 3,000 tons of frozen whale meat currently stored in Japan, roughly the same as the country's annual consumption.

“Many Japanese people do not feel it is necessary or desirable to hunt whales and eat their meat," Ishikawa said. "If people put a high value on whale meat as food, the government’s judgment to withdraw from the IWC would be more understandable.” 3000t de viande de cétacé sont consommées aujourd'hui au Japon, contre 233 000t en 1962...

 

 

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25 décembre 2018 2 25 /12 /décembre /2018 08:54

Site de lancement de la fusée "Longue Marche 11"

 

La fusée a décollé il y a 3 jours...

... avec, à son bord, de l'ADN de Kang Kang, le tigre de Chine du Sud du zoo de Guangzhou (Province de Guangdong, Chine du Sud-Est) pour "le stockage de sauvegarde de cette espèce en voie de disparition"...

 

China Daily, hier. Li Wenfang. "Endangered tiger DNA sent into space as backup"

http://www.chinadaily.com.cn/a/201812/24/WS5c20943fa3107d4c3a00286c.html

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25 décembre 2018 2 25 /12 /décembre /2018 08:38

Dans le territoire de Khabarovsk, la rivière Bureya, affluent du fleuve Amour, vient d'être bloquée dans son cours par l'effondrement d'une colline. La cause du phénomène est inconnue (météorite? tremblement de Terre?). Voir le détail dans "The Siberian Times" de ce jour. Olga Gertcyk.

https://siberiantimes.com/other/others/news/a-large-hill-crashes-into-the-bureya-river-caused-by-a-meteorite/

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24 décembre 2018 1 24 /12 /décembre /2018 08:49

Ceci fait suite à "The eye was in the shrine" mis en ligne le 29 octobre dernier, et à "Le début de la fin" mis en ligne avant-hier.

LE JAPON VA T-IL S'AUTO DETRUIRE? Le Japon entre dans les dernières années d'une crise systémique qui dure depuis la seconde moitié du XIXème siècle, pendant laquelle la psychologie collective a macéré dans une cuisine idéologique mal dosée ("Guerre et Paix", mis en ligne le 26 juillet 2015). Dans un drame shakespearien qui empreinte à la fois au roi Lear (la ruine par l'accumulation systématique des choix aberrants), à Richard III (la tentative de justification de l'insensibilité et la cruauté radicales), et à Macbeth (la folie induite par la terreur que soient découverts les mensonges, alors que ceux-ci le sont déjà), la communauté perd ses sens et son système immunitaire.

La parabole des aveugles. Brueghel l'Ancien. 1568.

Il y a 140 ans aujourd'hui, le Japon traditionnel s'est suicidé.                       Le 24 décembre 1878, les baleiniers du village de Taiji se lancent à la poursuite d'une baleine franche accompagnée de son petit, contre toutes les lois de la chasse, de la socialité et de la Vie.  Partant à bord de nombreux petits bateaux, ils tuent la mère, mais sont dispersés par une tempête. Sur 258 intervenants, entre 111 et 130 périront noyés. Beaucoup d'autres, qui ont pu rejoindre des îlots ou des récifs çà et là, mettront jusqu'à trois mois pour rentrer chez eux. Le traumatisme collectif est immense. De nombreux survivants s'exilent, au Canada, aux Etats - Unis, au Mexique. L'endroit se transforme en ville fantôme pour deux décennies: 

As the year of 1878 dragged into winter the beach-master or 'ami-moto' was getting desperate. At that time there were two hereditary leaders in Taiji. One was Taiji Kakuemon, who ran the business operations, and the other was his relative, Wada Kinemon, the advisory head. On December 24, 1878, after a bleak, poverty-ridden period of poor catches, a big female right whale and her calf were spotted by the lookouts. The triple black and white pennant was raised and the whalers momentarily relaxed, for the whalers knew that a female and her calf were not to be hunted. It was late afternoon, and for a successful hunt, a whale would have to be killed and secured before nightfall.

At the beach in front of the shrine of Asuka, the two leaders argued. Kakuemon insisted that the village needed a whale, and needed one before the New Year. Kinemon said no, it was not their custom to hunt a female with calf, and that it drew late, that bad things would befall them if they broke this rule.

Nevertheless, Kakuemon gave the order to hunt, and as the red signals went up and the conches blew from the lookouts, the surprised whalers jumped to their long sculling oars and the gaudy, sleek boats darted forward. The whale was enmeshed and harpooned, but she fought with great fury, and dragged the boats out to sea. Cold winds were blowing from the shore and the men became cold and exhausted. It got dark. By morning the fleet was scattered, and no matter how hard the men in the boats attempting to tow the whale struggled at their oars, the winds, current, cold and the sheer size of the whale was too much for them. Finally, in tears, they cut the whale loose. The storm grew worse.

Within a few days, the cream of the Taiji whalers, and the best of their boats, had been swept far out to sea and had died from exposure or drowning. Some drifted as far as the seven islands of Izu. Estimates of the death roll vary from 111 to 130 men killed. Only a handful survived.

Taiji Kakuemon, in his grief, gave his entire family estate to the bereaved families, and eventually left Taiji for good. The village was plunged into an awful depression, and many young men left for foreign shores, for Hawaii, California, Canada, Mexico. Many of the dances, skills and sea lore of the whalers died with those men who chased the taboo female, and although there were attempts over the next two decades to rebuild the net whaling fleet, they had small success. *

Depuis un quart de siècle, l'ouverture forcée des ports nippons aux baleiniers américains avait entraîné un déclin important des baleines franches du Japon, et les communauté côtières connaissent la disette. En échec face aux cachalots nippons (Première Guerre du Pacifique) les agresseurs yankees avaient dépeuplé les eaux japonaises de leurs grandes baleines à fanons. Le plan d'action était prêt en 1846 ("Taiji. Winds of change", http://luna.pos.to/whale/jwa_taiji.html).  Les américains agiront de même avec les coréens ("le Royaume Ermite") en 1871 mais n'insisteront pas face à la réaction très ferme de ces derniers. Et c'est le Japon qui imposera un traité inégal à la Corée en 1876, avec l'ouverture obligatoire de trois ports au commerce japonais...

En 1906, le Japon entre dans l'ère de la Modernité, qui est aussi celle de l'oubli et du déni. La première station baleinière de conception occidentale, et dirigée par des norvégiens, est construite dans le port d'Ayukawahama (préfecture de Miyagi, dans le Nord-Est du pays). Et Yi Sun - sin, le valeureux résistant coréen, perd son statut de divinité protectrice de la flotte nippone (voir le détail dans "Eloge de la lenteur" mis en ligne le 21 décembre). La station d'Ayukawa a été détruite en 2011 par le tsunami qui a aussi entraîné la catastrophe nucléaire de Fukushime Daiishi.

One Taiji man, returning from the United States with learned skills as a gunsmith, developed a five barreled harpoon gun for hunting small whales. This gun, still used today in Taiji, was then developed to a three-barreled gun, and was found to be quite effective. The village survived.

In 1905 the Imperial Navy fought the Russian at the Battle of Tsushima, winning the greatest naval victory ever. Japan had become a mighty naval power, with iron-clad battle ships and impeccable naval discipline.

One small result of this battle was that Taiji got a small Russian warship, the 'Nikolai'. She was refitted, and a 90-millimeter Svenn Foyn whaling cannon was mounted on the bow. Three Norwegians, Larsen, Bungen and Olaf, came to live in Taiji and hunt the blue and fin whales. By now the Norwegian methods of whaling had spread all over the world. Indeed, their techniques had been very successfully employed at Senzaki since 1899. Taiji saw new life in whaling.

* http://isanatori.blogspot.com/2007/01/contempler-les-bateaux-des-chasseurs-de.html

C’est à 15 heures, le 24 décembre 1878 que cela s’est produit. 

En haut du cap Tômyôzaki, un signal est lancé depuis le yamami qui sert de lieu de commandement à la chasse baleinière. En point de mire se trouve une grosse baleine franche accompagnée de son petit. Il pleut, le coucher du soleil est proche. En temps normal, les gens du "kujiragumi" ne prendraient pas la mer, mais leur vision des choses est brouillée. Les baleiniers américains et anglais chassent intensivement dans les eaux autour de l’archipel et les prises restent maigres pour les chasseurs japonais depuis le début de l’ère Meiji. 

Les embarcations du kujiragumi de Taiji se lancent les unes après les autres dans la mer en ce début d’hiver, alors que le coucher du soleil se fait de plus en plus menaçant. 

Les bateaux qui avaient pris les devants, déploient les filets. Les harpons sont lancés depuis les sekobune. Tout en affrontant la baleine qui se retourne sur elle-même, les embarcations sont petit à petit emportées vers la haute mer. Au bout de la nuit, l’animal a été achevé, mais la pluie et le vent sont violents. Avalés par de puissantes vagues, les bateaux se retrouvent dispersés. 

Certains ont dérivé vers l’île de Kôzushima (îles Izu), distante de 300 kilomètres, et ont réussi à rentrer chez eux près de trois mois plus tard, mais de nombreux baleiniers ont péri du fait des vagues, de la faim ou du froid. 

Il s’agit de la plus grande tragédie de l’histoire de la chasse à la baleine au Japon. On l’appelle le "naufrage de la grande baleine franche (ôsemi-nagare)", du nom de l’animal capturé. 

Le kujiragumi a été anéanti. Cependant, "on ne sait pourquoi, aucun document faisant état des morts et des disparus n’existe", raconte l’historien local Horihashi Hiroshi (87 ans). Selon ses recherches, il estime que la flottille était composée d’une vingtaine de bateaux à bord desquels se trouvaient 258 personnes et qu’au minimum 119 ont trouvé la mort lors du naufrage. Les chiffres réels sont encore inconnus aujourd’hui. 

On peut imaginer quelle a été la détresse provoquée par cette tragédie à Taiji. Sans doute parce qu’ils ne pouvaient supporter l’idée de rester, les rescapés du naufrage sont partis les uns après les autres chercher une nouvelle vie en Amérique. Par ailleurs, la mise en garde "une baleine franche accompagnée de son petit, même pas en rêve !", a fait son apparition à Taiji. Les gens pensent que c’est parce qu’ils ont pourchassé la baleine et son petit, que les baleiniers ont fait naufrage. 

M. Horihashi estime que les habitants de Taiji ont ressenti une douleur dont ils voulaient se défaire au point d’ériger la baleine et son petit en tabous. De même, le fait qu’il ne reste aucune trace écrite des naufragés, est probablement dû à leur volonté d’essayer d’oublier le cauchemar du naufrage de la grande baleine franche. 

 

 

En ce sens, la décision du proconsul Douglas MacArthur de relancer l'industrie baleinière nippone à l'automne 1945 a une double signification. Il s'agit explicitement de sauver des millions de japonais d'une famine mortelle imminente, qui aurait potentiellement pu coûter à la population plus de pertes que la guerre elle- même, et implicitement, d'une forme de réparation de celle provoquée par la rapacité des baleiniers américains à partir de 1854. Les japonais sont aussi,dans ce contexte, des auxiliaires (bras armés) des américains dans une revanche génocidaire contre les cachalots du Pacifique Nord et de l'océan austral un siècle après la Première Guerre du Pacifique. DELENDA CACHALO... Mais il n'est pas exclu qu'à l'inverse, la psychologie collective nippone se libère dans ce "rituel d'éxêcration" (pratiqué par les égyptiens anciens sur l'hippopotame) déguisé, contre un cétacé en rapport plus que tout autre avec la culture américaine...

Comme l'indique Melville, dans "Moby-Dick" : Le cachalot mourant se tourne vers le soleil couchant, et tous les deux meurent de concert (ch. 116). "Et la mer noire se soulevait, et se soulevait encore, inlassablement, comme si ses immenses marées eussent été une conscience et que la grande âme du monde disait ainsi son angoisse et son remords d'avoir engendré une si lourde culpabilité et une si grande souffrance" (ch. 51).  

Les japonais souhaitent reprendre la pêche commerciale des grands cétacés à partir de juillet 2019 dans leurs eaux côtières et leur zone économique exclusive. La pêche sera «limitée aux eaux territoriales et à la zone économique exclusive» du Japon, «en accord avec les quotas de prises calculés selon la méthode de la CBI afin de ne pas épuiser les ressources», a assuré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.  

Aujourd'hui,l'île "cuirassé", Gunkanjima, est visitée par les touristes étrangers sans que l'on informe ces derniers qu'il s'agit d'un ancien camp de concentration...

 

Et alors que Carlos Ghosn et son collaborateur américain Greg Kelly sont toujours maintenus captifs dans le cadre de l'affaire Renault- Nissan, pas un seul responsable de la TEPCO n'a été emprisonné ou gardé à vue une journée depuis "l'affaire" de Fukushima Daiichi qui empoisonne l'océan Pacifique depuis 2011 (Voir notamment l'article de Philip Hoare sur le sujet, extraits dans "Une révolution bleue" mis en ligne le 13 février 2017)...

Mais le pire n'est jamais sûr. E la Vie n'est pas seulement faite "de l'étoffe de nos rêves" comme l'a écrit Shakespeare, car elle a beaucoup plus d'imagination que nous... 

Il a 20 000 ans, Hokkaïdo n'était pas séparé du continent asiatique, et abritait des tigres des neiges... A BIENTÔT...

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 13:51

SI LOINTAIN, ET POURTANT SI PROCHE. Les courbes de "L'hippopotame qui patauge dans la rivière" sont devenues visibles tôt ce samedi, lors d'une séance photo de la NASA. Puis il nous a "frôlé" (à 2,9 millions de kms de distance) à 13h04 GMT, avant de s'éloigner à nouveau. C'est son passage le plus proche depuis 400 ans. Il reviendra en 2070, et passera encore plus près de nous. Cet hippopotame argenté d'1,6 km de long, très lent,  est-ce le Cheval qui chuchote à notre oreille? Détail dans Space.com, ce jour. Tariq Malik. " Christmas "Hippo" asteroïd is buzzing Earth. Its closest flyby in 400 years."

https://www.space.com/42838-hippo-asteroid-2003-sd220-earth-flyby.html

 

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 11:11

La merveilleuse culture de Sariska, si bien décrite par Pedro Galhano Alves, a été détruite à l'extrême fin du siècle dernier par des autorités engoncées dans une idéologie anglo-saxonne de la "protection de la nature" (artificiellement séparée des communautés villageoises, au détriment de ses derniers dans un premier temps, et de tous, nature sauvage incluse, dans un second). Nous avons consacré de nombreux articles à cette question , depuis des années. Les tigres ayant totalement disparu (comme par hasard) du secteur en 2004, il y fut mené une politique de réintroduction. Aujourd'hui, avec l'observation, hier, de trois tigreaux, la population se restaure peu à peu (19 individus répertoriés à ce jour, dont 3 mâles adultes, 8 femelles adultes, et 8 jeunes... The Times of India, ce jour. Rajendra Sharma, TNN.

https://timesofindia.indiatimes.com/city/jaipur/3-tiger-cubs-spotted-at-sariska-reserve/articleshow/67200658.cms

La reconstitution d'un substrat biologique n'est, en l'occurence, que l'étape"0" du processus virtuel menant les uns et les autres à retrouver les chemins menant à la symbiose mutualiste d'antan...

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  • : Le retour du tigre en Europe: le blog d'Alain Sennepin
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