Ceci fait suite à "L'avenir, maintenant" mis en ligne le 4 mars.
PRISE DE RECUL HISTORIQUE.
L'Indonésie atteint une phase délicate (un "plateau") de sa mutation culturelle envers le tigre, qui permettra au pays, à l'avenir, sur une ou plusieurs de ses îles, d'abriter un animal endémique ( une espèce à part entière, présente seulement dans l'archipel). Pour l'heure, nombreux sont ceux qui restent méfiants vis - à - vis de l'animal. il s'avère que e tigre tué à coups de lance à Hatupangan ("L'avenir, maintenant") a tout naturellement perdu certains de ses organes, comme l'a montré son autopsie, qui ont été probablement vendus...
Constat d'autopsie.
Mongabay, ce jour. Basten Gokkon.
https://news.mongabay.com/2018/03/villagers-cite-self-defense-in-tiger-killing-but-missing-body-parts-point-to-the-illegal-wildlife-trade/
Voir aussi : The Independent, ce jour. Lindsey Bever.
http://www.independent.co.uk/news/world/asia/indonesia-sumatran-tiger-killed-mythological-shape-shifter-endangered-species-wildlife-batang-natal-a8241576.html
Et sur un point particulier. The Jakarta Post, ce jour. Apriadi Gunawan.
http://www.thejakartapost.com/news/2018/03/06/poor-conflict-management-causes-tiger-killing-expert.html
Ceci ne doit ni surprendre ni horrifier. Le rapport collectif indonésien avec le tigre a en effet bien des points communs avec celui de la France vis à vis du loup, où c'est l'Institution qui fut exclusivement chargée de la traque de cet animal détesté, avant l'avènement de la République et la démocratisation de la chasse qui entraîna une quasi extinction du canidé sur le sol national. Or, le tigre n'a pas traditionnellement meilleure presse en Indonésie que le loup en France.
Du 17ème siècle au début du 20ème siècle, il existait, à Java, un rituel sacrificiel de grande ampleur, le Rampog macan, pour célébrer la puissance royale. On y organisait, notamment, le combat d'un tigre et d'un buffle, le premier évoquant les forces destructrices du monde sauvage, le second représentant le monde civilisé, qui se défend. D'ailleurs, le félin fut ensuite associé aux colonisateur hollandais... On lâchait aussi dans une forme d'arène un fauve, que de nombreux participants transperçaient à la lance (on pense aux "rituels d'exêcration" des anciens égyptiens à l'encontre de l'hippopotame)... L'animal était généralement un tigre (une lionne fut sacrifiée en 1739), puis, au fur et à mesure du déclin de l'animal sur l'île de Java, on trucida des léopards (dont certains, mélaniques)...
Un grand tigre et 7 léopards (dont un noir) sacrifiés lors d'un Rampog macan à Kediri aux environs de 1900.
Voir le détail sur :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rampog_macan
Comme pour le loup en France, la baleine en Europe du Nord d'une part, au Japon de l'autre, (les premiers ayant toujours eu une vision fondamentalement plus négative de l'animal que les seconds), les mentalités évoluent. Mais l'efficacité implique de savoir (et si l'on ne sait pas, d'apprendre à ) donner du temps au temps. Sans jugement. Les choses avancent : de nouvelles études ouvrent la voie à une réintroduction future du tigre à Java et à Bali. "The Jakarta Post", le 3 mars. Moses Ompusunggu.
http://www.thejakartapost.com/news/2018/03/03/new-study-opens-way-tiger-reintroduction.html
