Les autorités chinoises ont décidé la réintroduction, cette année, de 12 tigres (Panthera tigris amoyensis, le "tigre de Chine du Sud", qui occupait historiquement, au moins la moitié du territoire) dans la forêt de Guizhou (1800km2). Il s'agit de la première concrétisation du réamorçage des populations de cet animal disparu à l'état sauvage au siècle dernier. Celui - ci prospérait par dizaines de milliers au début des années 1900. Il en restait encore plusieurs milliers (entre 4000 et 10 000) en 1950, au début du "Grand Bond en avant", qui leur fut fatal. A partir de cette date, 400 peaux de tigre étaient vendues annuellement dans le pays (100 pour Guizhou seule...)*. Voir le détail dans "China Daily", ce jour. Agence Xinhua. "Guizhou to increase South China tiger population."
http://www.chinadaily.com.cn/a/201803/05/WS5a9d00e0a3106e7dcc13fa96.html
* Le maoïsme, des années 50 à la fin des années 70, a promu, pratiqué et revendiqué une guerre d'extermination contre la Nature sauvage. Dans ce cadre, les tigres étaient considérés comme de la vermine, à éradiquer en toute priorité. Voir par exemple, la guerre contre "les bandits à quatre pattes" dans le Hunan, et les conséquences de celles - ci : les tigres subissent de plein fouet la destruction de leurs territoires et de leurs proies (en particulier les sangliers qui sont exterminés par dizaines de milliers).Traqués par des équipes de chasseurs, ils se défendent résolument avec l'énergie du désespoir, semant la terreur dans une centaine de villages (un seul tigre tue 32 personnes en 1952), et même dans la ville de Changcha. Ils finissent par être totalement éradiqués dans les années 60. Cet épisode de folie collective (1952 - 1963) se solde, pour le seul Hunan, par la mort d'au moins 817 tigres, presque 2000 villageois, et des dizaines de milliers d'animaux domestiques tels que chiens, cochons, vaches et chevaux.
Mo, Yabai (2008-03-27). "百虎围村50年前的人虎大战". 法制周报
http://news.ifeng.com/history/zhongguoxiandaishi/detail_2011_01/01/3856099_0.shtml