MOSCOU CAPITALE. Lors de l’hiver 1526, particulièrement rude, des ours affamés seraient entrés dans Moscou et dans les maisons, en quête de nourriture ; affolés, les habitants leur auraient abandonné la ville et seraient eux-mêmes morts de froid à l’extérieur. C’est le diplomate Sigismund von Herberstein qui relate cet épisode dans ses Notes sur les affaires moscovites (Rerum Moscoviticarum Commentarii) ; repris par plusieurs chroniqueurs comme un fait habituel, il est devenu une légende selon laquelle les ours partageaient les rues des villes russes avec leurs habitants humains.
Ceci, et bien d'autres choses, dans le bel article de Marguerite Sacco "L'ours, un russe comme les autres" publié dans "Le Courrier de Russie", hier.
https://www.lecourrierderussie.com/opinions/2018/04/ours-russe-comme-les-autres/
Voir aussi le lien : entre ours et "paléanthropes reliques" dans "La lutte pour les troglodytes" par Boris Porchnev, dernière édition en langue française dans "L'Homme de Néanderthal est toujours vivant" B. Heuvelmans & B.F. Porchnev, éditions de l'oeil du Sphinx, 2011 ("La lutte pour les troglodytes" pages 29 - 181).
Entre ours et "hommes" sensu lato dans "L'ours. Histoire d'un roi déchu", par Michel Pastoureau, éditions du Seuil, 2007. Page 42 : "Faut -il de ce fait conclure que les ours préhistoriques enterraient leurs morts? Qu'ils connaissaient une certaine forme de sentiment religieux? Qu'ils pratiquaient au fond des grottes différents cultes que les hommes, plus tard, bien plus tard, ont fini par imiter? Faut -il aller jusqu'à imaginer que ce sont les ours qui ont transmis aux hommes l'idée de religion, ainsi que toutes les croyances et tous les rites qui s'y rattachent?...un chercheur russe semble avoir retrouvé des vestiges d'un tel culte - celui des purs par les ours eux - mêmes dans des cavernes sibériennes du Paléolithique, là ou l'homme n'a jamais pénétré à cette période, ni même n'a jamais été présent jusqu'à l'âge du fer (Cité par N. Jadrincev, "O kulte medvedja preimuscestvenno u severnyx inododcev" dans Etnograficeskoe Obozrenie (Moscou) 13, 101 - 113, 1980.)
Le vétéran de guerre "Pépé Jo" de Dimitri Bortnikov dans "Face au Styx" n'est -il pas le plus ursin et le plus humain de ses personnages?...
https://www.marianne.net/culture/dimitri-bortnikov-ecrivain-en-fusion-et-pas-maquereau
