Il y a 200 ans aujourd'hui, naissait Herman Melville.
La ville baleinière de Nantucket était alors à son apogée.
Elle n'était plus que l'ombre d'elle même quand fut publiée l'oeuvre majeure de l'écrivain : "Moby-Dick". Le roman n'eut aucun succès, et l'auteur comme son oeuvre sombrèrent dans l'oubli 2 ans plus tard. Voir à ce sujet "Cent ans de solitude" mis en ligne sur ce blog le 28 septembre 2017.
RENAISSANCE. Dans le pays du tourbillon permanent et de l'oubli instantané, "j'ai cherché partout ce Triton, que personne ne semble connaître", écrira le jeune poète anglais Robert Buchanan après un séjour à New-York en 1885. Melville mourra 6 ans plus tard.
Il aurait pu rester dans l'oubli jusqu'à nos jours si un homme qui partageait avec lui le goût de l'aventure et de la découverte ne l'avait pas fait réémerger du maëlström de la modernité conquérante.
Il s'agit de Raymond Melbourne Weaver, né à Baltimore en 1888, professeur d'anglais et de littérature comparée. Son goût pour les voyages et la navigation l'amena au Japon, où il enseigna l'anglais à HIROSHIMA.
Devenu par la suite écrivain et critique littéraire, il redécouvrit l'oeuvre de Melville dans la deuxième moitié des années 1910. Il écrivit pour le magazine « The Nation » un article consacré à l'auteur de « Moby- Dick » en novembre 1919, à l'occasion du centième anniversaire de sa naissance. Dans le même temps, le critique littéraire Frank Jewett Mather Jr. écrivait : “Gradually I learned that to love Herman Melville was to join a very small circle. It was like eating hasheesh." Weaver consacra ensuite un livre à celui qui était devenu son auteur fétiche en 1921 : « Herman Melville, mariner and mystic » ... Weaver continua à écrire sur Melville au cours des années 20 et 30, sans susciter d'écho chez ses contemporains... Il faudra les magnifiques illustrations de Rockwell Kent "l'enlumineur" en 1930 puis le prodigieux film de John Huston "L'illuminateur" en 1956 pour faire revivre Melville dans le regard du grand public. Mais Weaver avait levé la pierre tombale et taillé la première marche de la réémergence.
Références : Weaver (Raymond Melbourne). 1919. The centenial of Herman Melville. Nation, avril 1919. Edition plus récente dans : "One hundred years of the Nation : a Centenial Anthology". Ed. Henry M. Chritman et Abraham Feldman (New-York, Macmillan 1965), 113-118.
Voir aussi : Babington (Charles). 2019. Baltimore's role in reviving Herman Melville (and his whale of a tale). Baltimore Sun, 26 juillet 2019.
Aujourd'hui, nous sommes parvenus à établir la connection entre "La Première Guerre du Pacifique" [5 avril 1820 - 26 janvier 1862] qui vit la victoire des cachalots sur les baleiniers dans le Pacifique, et le roman "Moby-Dick" comme produit et illustration de cette guerre.
Voir par exemple : "Les vieux soldats ne meurent jamais", mis en ligne sur ce blog le 22 février 2017, et "Une stratégie de long terme" mis en ligne le 7 octobre 2018 :
RECONSTRUCTION, RESURRECTION. La plus récente d'entre elles, publiée la semaine dernière, évoque une échappée vers l'Avenir, à travers le "White Whale Stream Project" (2020-2062).
Claude Minière ("Encore cent ans pour Melville", L'infini/Gallimard 2018) considère que "Il faudra encore cent ans pour qu'Herman Melville soit lu, soit vu avec ses multiples visages, son côté noir et son côté lumineux... Trois cents ans de parenthèse. TROIS SIECLES DE TORTUE."
UN ETERNEL RETOUR... Carapaçonné comme une vieille tortue selon Melville ("Moby-Dick", chapitre 45) ou comme une salamandre géante selon Kathleen Piercefield en 2016, le cachalot combattant "Don Miguel" est IMMORTEL... Voir pour le détail "Le retour de Don Miguel" mis en ligne le 29 septembre 2017.
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Le retour du tigre en Europe: le blog d'Alain Sennepin
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Les tigres et autres grands félins sauvages ont vécu en Europe pendant la période historique.Leur retour prochain est une nécessité politique et civilisationnelle.