Ceci fait suite à "Déséquilibre et blocage" mis en ligne le 30 juillet.
Au cours des quatre dernières années, dans le Nord-Est de l'Inde, des tigres "ancestraux" génétiquement distincts des autres grands félins du sous-continent indien ont continué à décliner démographiquement. Selon une étude dirigée par le biologiste Qamar Qureshi, la repopulation de quatre réserves en particulier est cruciale pour la solidification de la diversité des grands félins. Ainsi, Buxa (Bengale occidental) et Dampa (Mizoram) peuvent être approvisionnées par des tigres en provenance de Kaziranga (Assam). Plus au Sud, en Inde du centre-est, Simlipal (Odisha) et Palamau (Jharkand) doivent bénéficier d'un apport similaire, d'une provenance qui reste à définir et identifier à l'heure actuelle.
En effet, l'Inde a été historiquement peuplée par des tigres en provenance des jungles de Chine du Sud et de l'actuelle Birmanie. Leurs populations du Nord-Est ont donc un caractère ancestral. Celles - ci se sont ensuite étendues à l'Inde du centre-est, où elles sont aujourd'hui en déclin et totalement séparées de leurs populations-soeurs plus septentrionales.
D'autres populations génétiquement uniques existent dans les Ghats occidentaux, sous le col de Palghat qui relie le Tamil Nadu et le Kerala. Elles sont démographiquement minuscules et totalement séparées de l'Inde centrale.
Le principe de doublement des effectifs de façon indiscriminée devrait donc laisser la place à une priorité aux populations "racines" génétiquement distinctes de celle du groupe majoritaire, combinée à une connection transfrontalière plus efficace entre les populations de même type entre Inde, Nepal, Bhoutan, Bangladesh et Birmanie. Voir le détail, avec graphiques et photographies, dans : Hindustan Times, hier. Jayashree Nandi. "Repopulating tiger reserves".
Actualisation au 7 août. Un autre rapport montre par ailleurs l'ampleur des bénéfices économiques potentiels que peut procurer la sauvegarde effective des réserves à tigre. Mongabay, Mayank Aggarwal.