Dans l'Etat du Maharashtra (Inde centrale), le village d'Ajantâ (district d'Aurangabad) est célèbre pour son groupe de 29 grottes artificielles bouddhistes, creusées dans du basalte dur (dont trois inachevées) et décorées de peintures et de sculptures remarquables.
Le site a été classé en 1983 au Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'UNESCO. Ces grottes, situées dans un ravin boisé, au centre des monts Indhyagiri à 5kms du village, furent découvertes en 1819 par des soldats britanniques lors d'une partie de chasse. Au fond du ravin, court la rivière Vaghorâ (Waghur) : la Rivière du Tigre. C'est un torrent de montagne qui forme une série de chutes d'eau.
C'est au village de Mukpat, à 2 kms des grottes, que "le dernier tigre d'Ajantâ" fut abattu en 1964. Pour les habitants, le tigre était puissamment lié à l'oppression que leur avait fait subir le colonisateur britannique. Puis il fut comparé aux Razakars, les miliciens armés du Nizam en lutte contre l'intégration d'Hyderabad à l'Inde. Tuer le tigre pour les habitants était équivalent à l'éxêcution d'un chef Razakar par l'armée indienne. Les anciens considèrent que la seule différence entre les deux consistait dans le fait que l'arrivée des razakars faisait fuir les habitants dans les collines, alors que celles du tigre les faisait se terrer dans leurs habitations.
Un jeune tigre de trois ans fut observé pendant huit jours aux environs immédiats du village en décembre 2019, alors que les seuls grands félins dont la présence avait été dûment constatée après 1964 étaient des léopards... Voir le détail dans Mongabay India du 10 avril (il y a 3 jours). Article de Kulbhushansingh Suryawanshi.
https://india.mongabay.com/2020/04/commentary-the-last-tiger-of-ajanta/