Ceci fait suite à "Compétition alimentaire", mis en ligne le 27 mai dernier.
https://europe-tigre.over-blog.com/2024/05/competition-alimentaire.html
Mardi dernier 5 novembre, les procureurs fédéraux ont demandé une peine de 6 mois de prison, assortie de 25000$ d'amende et une interdiction d'un an d'exercer la pêche commerciale à l'encontre de Dugan Paul Daniels. Pour rappel, celui-ci avait, en 2020, essayé de tuer un cachalot qui détériorait ses casiers de capture, ordonnant à son équipage de l'aider dans son entreprise, dont, de fait, on ignore si celle-ci a été couronnée de succès ou non*... Les procureurs ont considéré que l'attitude du pêcheur avait dépassé toutes les bornes à cette occasion, et pas seulement à l'encontre du cétacé... Ces messieurs ont sans doute aussi été particulièrement sensibles à son attitude confrontative, à l'époque des faits, à l'égard de la justice fédérale, à une période, qui plus est, à laquelle des mesures "anti-covid" avaient tendu les relations entre institutions et citoyens... Daniels avait choisi de plaider coupable le 15 mai dernier, procédé qui amoindrit sensiblement la peine encourue. Voir le détail dans l’article de James Brooks mis en ligne hier sur le site d’Alaska Beacon.
On ne sait pas, à ce jour, quand la sentence sera rendue (la recommandation des procureurs a été transmise au juge Matthew McCrary Scoble pour évaluation) ni si la situation politique évolutive aux USA est éventuellement susceptible de l'influencer.
* Et cette question n'est pas anecdotique car si le cachalot molesté a survécu, ceci a sans doute d'ores et déjà eu des conséquences que ni le palangrier ni les fédéraux n'imaginent. Depuis des décennies, les cachalots du golfe d'Alaska sont régulièrement agressés par des palangriers furieux dans le cadre d'une compétition alimentaire. Nul doute que ces animaux d'une grande intelligence ont pris depuis longtemps des dispositions pour minimiser les risques que leur activité implique, l'apprentissage communautaire étant chez eux constamment renouvelé, perfectionné et affiné face à des réalités évolutives. Et "le dire et le faire", depuis 4 ans, d'un individu "revenu du pays des morts" n'a pu qu'enrichir la palette des réponses de ces animaux, parfaitement capables de discriminer un navire, voire un marin, d'un autre (voir par exemple le cas du dauphin de Risso PELORUS JACK** en Nouvelle Zélande au début du siècle dernier)... PRUDENCE, DUGAN... MANGEUR DE CHARBONNIER EST MAÎTRE CHEZ SOI, à travers les temps, à travers les mers, à travers tous les obstacles...
** « Pelorus Jack » est le cétacé le plus célèbre aujourd'hui en Nouvelle-Zélande. C'était un dauphin de Risso (Grampus griseus) blanc, vu pour la première fois en 1888, qui avait pris l'habitude de guider les navires dans les chenaux particulièrement étroits et malcommodes. En 1904, un membre d'équipage du navire « Penguin » tenta de l'abattre au fusil. Après cet incident, « Pelorus Jack » continua malgré tout à guider les navires, et fit l'objet d'une protection légale à titre individuel le 26 septembre de la même année, ce qui fait de lui la première créature marine bénéficiant d'une protection légale dans le monde. Selon la légende, il aurait toutefois renoncé à guider le « Penguin », qui s'échoua dans le détroit de Cook en 1909...