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16 août 2020 7 16 /08 /août /2020 08:47

Dans la première moitié du XXème siècle, il n'y avait pas encore de gratte ciel à Hong Kong, mais des tigres de Chine du Sud hantaient la ville...

Ce tigre exposé dans la ville avait tué deux officiers de police en 1915 :

When Hong Kong villagers told colonial police officers they had seen a tiger on the loose in Sheung Shui, near the border with mainland China, the British dismissed the sightings, putting it down to "the Chinese propensity for exaggeration," notes a South China Morning Post newspaper report from the time.
Then a villager died -- and the police took their claims seriously.
Ernest Goucher, a 21-year-old police officer from Nottingham, England, was dispatched to investigate, along with his Indian colleague, Constable Ruttan Singh. The two were attacked by the huge tiger -- Singh died immediately, while Groucher was taken to hospital, "terribly lacerated about the loins," according to media reports. He died soon after.
When Assistant Superintendent of Police, Donald Burlingham, finally shot dead the animal on March 9, 1915, it measured just over 7 feet (2.2 meters) from the tip of its nose to the end of its tail, was about 3 feet (1 meter) high and its paws were 6 inches (15 centimeters) across. It weighed 288 pounds (131 kilograms).
When the dead cat was exhibited in Hong Kong City Hall the day after it had been shot, thousands of people lined up to see it. Today, its stuffed head is on display at the city's Police Museum.

Le journaliste John Saeki a effectué une recherche systématique des sources sur le sujet. Il en a trouvé des centaines concernant la période des années 1920 aux années 1960.

Et même avant :  1911: a tiger  swam out to Hong Kong's outlying island of Lamma and feasted on cattle.  In 1914, after a tiger left paw prints within 10 yards of Chief Justice Sir William Rees-Davies house, in the upscale Peak neighborhood, a local newspaper wrote: "He had always been incredulous of tiger visit stories -- but this morning here was nothing left to doubt." A tiger in 1916  terrified commuters on the Peak Tram by his roar...

Cette "Une" du Hong Kong Telegraph date de 1929.

Saeki rappelle qu'au début du siècle dernier, les tigres de Chine du Sud se comptaient en dizaines de milliers, ce qui impliquait leur présence ponctuelle à Hong Kong via les collines qui dominaient la ville :  About 20,000 of the diminutive cats, the smallest of the tiger species, roamed the mostly rural mountains of southern China during that period. Some would slink over the border to feast on farmers' cattle and boar in Hong Kong, before slipping back over the hills to the north -- occasionally feasting on a human, rather than an animal.

Le pasteur méthodiste Harry Caldwell, parti comme missionnaire en Chine du Sud, parvint, en 1910, à convertir la quasi entièreté de la population d'un village après qu'il ait abattu un tigre qui venait de tuer un jeune homme de 16 ans :

Au total, il tua environ, selon ses dires, une cinquantaine de tigres.

William Lord Smith évoqua les exploits de Caldwell (ainsi que les siens propres) dans un ouvrage publié en 1920 qu'il intitula "Le tigre des cavernes de Chine" :

Le pasteur se rendit célèbre aussi par la découverte d'un tigre "maltais", c'est-à-dire dont la fourrure bleuâtre était striée de rayures gris foncé. Il publia en 1924 un livre sur le sujet :

Voir aussi, incluant ce sujet, le livre de Karl Shuker publié en 1989 :

 

En 1937, un grand félin tua une femme dans la ville puis emmena son corps dans la colline où il la dévora entièrement, ne laissant d'elle que des gouttes de sang que l'on pouvait suivre à la trace.

En 1942, pendant l'occupation japonaise, un autre terrorisa prisonniers et gardiens du camp d'internement Stanley, où se trouvaient des milliers de prisonniers anglais et américains. Il rôda dans l'immédiate proximité du camp en feulant, pendant des semaines.

Une photo de prisonniers du camp prise le 27 septembre 1945 (probablement par leurs libérateurs, la guerre étant alors officiellement terminée depuis 25 jours) :

 

Après l'arrivée au pouvoir de Mao, le tigre fut considéré comme une "vermine" à exterminer. Celui- ci ne se laissa pas faire. Saeki constate que :  More than 10,000 people were killed or injured by tigers in four provinces of South China -- Fujian, Jiangxi, Hunan, and Guangdong -- between the years 48 A.D. to 1953, according to gazetteer records in the Ancient Books Collection at Fujian Normal University, analyzed by Chris Coggins in his 2003 book "The Tiger and the Pangolin: Nature, Culture and Conservation in China."

J'ai pour ma part effectué le constat suivant, pour le seul Hunan : 

La destruction des sangliers et des taureaux sauvages de montagne dans le Hunan (Chine centrale) au cours des années 1950 entraîne une véritable confrontation guerrière avec les tigres. Ces derniers subissent de plein fouet la destruction de leurs territoires et de leurs proies, en particulier les sangliers qui sont tués par dizaines de milliers, mais aussi les taureaux de montagne, les uns et les autres devenant, aux yeux des agriculteurs, des parasites de leurs terres en expansion... Dès la fin des années 1940, des équipes de chasse au tigre, considéré comme un « bandit à quatre pattes », avaient été constituées. Au cours des années 50 et 60, les exploits de certains de leurs membres seront glorifiés. En 1952, les tigres affamés tuent et dévorent 121 personnes, dont 32 en une seule journée. Ceci amène, en novembre de la même année, une conférence d'une ampleur sans précédent, à Fuyang, qui décide l'extermination systématique des tigres de la Province, évoquant singulièrement la réunion de la « Seamen's Bethel » à New Bedford en 1841... Le conflit perdure officiellement jusqu'en 1963, les déprédations des tigres étant particulièrement spectaculaires dans le village de Baihuwei en 1957. Les gens, horrifiés, constataient que les tigres étaient devenus complètement fous furieux et ivres de haine. Au total, ils auront semé la terreur dans une centaine de villages et une ville (Changcha). Le bilan officiel des morts victimes de ces onze ans de guerre est de 817 tigres, près de 2000 villageois, et des dizaines de milliers de chiens, cochons, vaches, chevaux . 

 

 

 

Par la suite, les témoignages deviennent rares : 

In the post-war years, tiger sightings in Hong Kong became less frequent, with news reports in the late 1950s chronicling sightings that were never confirmed.
ln 1965, a schoolgirl reported seeing a tiger on Tai Mo Shan, Hong Kong's highest peak, but with no tell-tale paw prints, mangled cattle or photograph of the big cat, its existence was never confirmed.
 

Voir le détail dans l'article de Jenny Marsh, publié ce jour par CNN : 

https://edition.cnn.com/2020/08/15/asia/tiger-hong-kong-hnk-dst-intl/index.html

Aujourd'hui, les tigres de Chine du Sud ont non seulement disparu de Hong Kong, mais sont même fonctionnellement éteints dans l'ensemble de la Chine (peut être quelques individus relictuels survivent -ils encore dans la cordillère des frênes -monts Qin Ling, en Chine centrale-...

... où vit, par ailleurs, un panda d'une sous-espèce particulière, endémique de cette région montagneuse et dont certains individus arborent une fourrure brun clair :

Quant à la réintroduction d'une partie de la population sinotigréenne de la réserve de LaoHu, en Afrique du Sud, constituée à partir de 2003, elle n'est toujours pas à l'ordre du jour.

https://www.savechinastigers.org/

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