Ceci fait suite à "Une arche, un sillage" mis en ligne le 2 avril dernier.
La baleine est au centre des représentations des anciens scandinaves, le plus souvent sous une forme terrifiante et destructrice.
http://www.northsailing.is/news/nr/1945/icelandic-myths-and-tales-of-whales/
En Islande, parmi ces créatures surréelles, la "baleine chatte" miaule, et peut être aussi bien "bonne" que "mauvaise", la "baleine taureau" attire les vaches dans l'océan. Vers le septentrion, Zeus serait - il devenu "poisson"?
The Cat Whale. Once, the “Cat Whale” came towards a fishing boat and placed itself right next it, so the fishermen could not bring out the fishing gear any longer. They then wanted to throw spears at the whale, but the captain did not allow it, being afraid it might smash the boat with its fluke. During the night, the whale had disappeared and was never to be seen again. The fishermen said that it was safe to allow the whale to rest next to the boat, letting it “cry” just like a cat. Cat Whales were considered to be both, “good” and “evil".
The Bull Whale. The “Bull´s Whale” received it´s name due to the noise he created while blowing, which sounded like the roar of a bull. Once a cow ran into the ocean after she had heard that noise, and was never to be seen again. Near Húsavík, such whale had roared so loud that people and all of the cows living on the nearby island could hear it. The cows started to run, wanting to jump in the ocean, but fortunately, they could be stopped and rescued. Though, the cows had then to be kept inside the stable for several days. Northern ZEUS ?
Ce qui est peut être un cachalot surréel, la "baleine cheval" est présentée comme le plus grand des cétacés à dents, destructeur de navires et dévoreur de marins, accompagné de belougas qui consomment ses reliefs de repas, comme le feraient des isatis avec les ours polaires...
The Redcomb. The “Redcomb” was constantly on the look out for humans to be killed, and their boats to be destroyed. Being the biggest of all toothed whales, the people had depicted it as being a horse-whale. It could swim so fast, that it would encircle Iceland in only 48 hours. Redcombs were escorted by the white belugas, which enjoyed the leftovers of their prey.
Une autre est entièrement cuirassée d'une armure de bernacles. The barnacle whale. The “Shell Whale”, or "Barnacle Whale" was covered with seashells. It was anxious to smash the boats and ships with its fluke and flippers. Even if the whale just passed by, it would squish the boats by simply jumping on them. It was of no use to try to scare it away, because it would come back again immediately.
A la fin du XVIème siècle, dans son Livre des baleines, Adrien Coenen, fils de pêcheur hollandais, écrit : "Je vous dis que près des côtes de Norvège toutes sortes de monstres peuvent être vus qui viennent des profondeurs insondables de la mer... Le cachalot, qui peut mesurer 200 coudées (soit près de 100m), est de nature cruelle. Il a pour habitude de surgir hors de l'eau pour naufrager les bateaux. Il s'élève au - dessus des voiles et souffle, par les tuyaux qu'il a sur la tête toute l'eau qu'il a avalée afin de submerger le bateau et de noyer l'équipage."
Les écrivains islandais Egart Olafsson et Bjarni Palsson (décédés respectivement en 1768 et 1779) et coauteurs de "Travels in Iceland" dont l'édition en anglais sera publiée en 1805, affirment dans cet ouvrage (comme l'indique Herman Melville dans le chapitre 41 de son roman "Moby Dick"), que le cachalot n'est pas seulement une consternation pour les autres créatures marines, mais aussi si incroyablement féroce, qu'il a continuellement soif de sang humain.
RESPIRATION INTERGLACIAIRE, POSSIBILITE D'UNE ÎLE. Baleines sanctuaire, protectrice, pourvoyeuse...
La plus grande de toutes est végétalisée, son corps est recouvert de bruyères, comme dans une prairie d'altitude ou une toundra. The “Ling-Back”, the biggest of all whales, looked like an island when seen from above, since it´s back was covered with lings.
Une île (illustration de Matt Kish).
Comme les "jumeaux blancs" du Japon ou les protecteurs de la Sonde ("Une arche, un sillage" mis en ligne le 2 avril dernier), la "baleine bleue" (différente de l'animal réel) protège les navires contre les baleines aux intentions hostiles. Elle va jusqu'à se faire exploser pour repousser un trop grand nombre d'assaillants. The blue protector. The "Blue whale", the big protector of the fishing boats, did scare away all the wicked whales. By encircling the boat three consecutive times, it indicated the approach of danger. It happened that the blue whale tried to chase away the “evil whales”, even if they were superior in number. Though, if there were more than three, the blue whale would explode, dragging the others till death.
Les Norvégiens, inventeurs de l'industrie baleinière moderne, connaissent un épisode politique stupéfiant au début du XXème siècle : des paysans - pêcheurs, qui travaillent en association avec des rorquals communs (tradition qui remonte au moins au XIIIème siècle) sont à l'origine de la creation du parti travailliste, qui protège les grands cétacés entre 1904 et 1924, après une lutte politique fertile en actions directes.
http://www.helsinki.fi/~lauhakan/whale/europe/norway/mehamn.html
Dans l'Antarctique, ceux - ci ouvrent les premières stations baleinières de l'histoire à la même époque. Solveig Jacobsen sera le premier enfant blanc né au delà du cercle polaire antarctique.
Solveig en 1916, aux côtés de son chien, à la station baleinière de Grytviken, dirigée par son père auquel elle tient la main. Elle a trois ans.
Francisco Coloane, dans son "El camino de la Ballena" dont il situe l'action en Antarctique en 1920, décrit notamment la compétition entre baleiniers norvégiens et chiliens. Georges Blond ("La grande aventure des baleines", Bibliothèque de la mer, éditions Amiot - Dumont, 1953) évoque, dans le même contexte, la figure d'"Einar Börnik" (peut être un "concentré" de plusieurs personnages réels), le harponneur qui tua 5000 baleines en 20 ans...
En 1963, le baleinier norvégien "Durei" est coulé par un cachalot (The Courier, Brooklin, du 13 avril 2002).