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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 04:22

BASCULEMENT SOLSTICIAL.

Ceci fait suite à "Vingt ans plus tard" mis en ligne le 29 novembre dernier.

AU COEUR DES TENEBRES. Il y a 20 ans aujourd'hui, dans le Sud de l'extrême - orient russe, Yuri Trouch, de l'inspection tigre, parvenait à tuer un mangeur d'hommes dans des conditions épiques, échappant lui même d'un cheveu à une mort certaine. Du 3 au 21 décembre 1997, le tigre avait semé la terreur dans la Panchelaza, une petite région du bassin de la rivière Bikin, où celle - ci conflue avec deux de ses affluents.

Cette situation résultait d'une compétition à mort entre hommes et grands félins, appauvris et désespérés, dans un pays en chaos et morcellement. Cette affaire a provoqué une réaction chez les russes, le malheur de tous dans les années 90 évoquant le "temps des troubles" du début du XVIIème siècle, où Souveraineté, villes, villages et paysans, femmes, animaux sauvages étaient vendus à l'encan et dispersés aux quatre vents ("Retour dans la Mere Patrie", mis en ligne le 24 mars 2016)*.

REUNIFICATION, RESUBSTANTIATION. Depuis 1993, des hommes courageux avaient engagé "l'opération Amba" pour sauver les derniers tigres des griffes des  mafias russe et chinoise. Les évènements de décembre 1997 mirent en lumière une même situation entre tigre et russie : le démembrement et l'éparpillement, et la nécessité impérieuse et vitale d'une réaction vigoureuse contre cet état de fait. Dès l'année suivante, l'électrochoc a permis in extremis au pays d'éviter la dislocation complète, puis de recouvrer progressivement sa souveraineté territoriale, d'entrer dans un processus de réunification des esprits, et de générer, pour la première fois dans l'Histoire, la première grande culture européenne du tigre.

RECIT. John Vaillant, en 2010, sut donner à ses évènements toute leur dimension épique. Il évoqua un animal dont le feulement d'attaque produisait un effet sismique, dont la tête était "grosse comme la Lune" et qui "avalait les balles comme Moby Dick les harpons". 

DANS LES FORÊTS DE LA NUIT...

 ... UN CHEMIN VERS LA LUMIERE.

Temps troublés, trésors perdus. Bien après la fin du joug tatar en Moscovie (1480), la Russie resta en partie impuissante à maîtriser des zones clefs de son territoire, perdant ainsi une partie significative de sa population humaine et animale, envoyée en esclavage ou en « pièces détachées » dans l'Empire Ottoman et en Occident. Depuis l'époque de la Horde d'Or comme à celle du Khanat de Crimée, la population slave était victime d'un trafic d'esclaves organisé à très vaste échelle. Ce trafic concernait surtout les femmes, apparemment tout aussi recherchées en Occident que dans l'Empire Ottoman. A en juger par les actes notariaux de Caffa (actuelle Théodosie), comptoir gênois en Crimée, elles étaient quatre fois plus nombreuses que les hommes .

Dans la deuxième moitié du XVIème siècle, Arkhangelsk fut largement utilisé par les Hollandais et les Anglais comme un comptoir à fourrure dont ils se considéraient comme propriétaires, dans une démarche typiquement coloniale.

Et si « Le Temps des Troubles » correspond à la période allant de 1598 à 1613 dans l'historiographie officielle, la Moscovie fut directement menacée d'anéantissement avant cette époque par le Khanat de Crimée, allié de l'Empire Ottoman. Moscou fut détruite en 1571 (80 000 morts, 150 000 prisonniers). De nouvelles tentatives intervinrent à sept reprises avant qu'une paix « définitive » ne soit signée en 1593. Pendant ce temps, Arkhangelsk fonctionnait à plein régime. Et c'est en 1579 que le voyageur polonais Martin Broniovius, qui se rendait en mission diplomatique auprès du khan de Crimée, observa ce qui semble être des rhinocéros dans les steppes d'Otchakov et de Savran. Sept ans plus tard, le français Jean Sauvage se rendit en Moscovie, le roi Henri IV marquant son inquiétude quant à l'avance anglaise et hollandaise dans « la course aux fourrures ». L'Angleterre mit à profit la désagrégation politique intérieure au début du XVIIème siècle pour faire main basse sur le comptoir à fourrures de Mangazeïa (ouvert en Sibérie occidentale en 1601), véritable plaque tournante commerciale, expédiant vers l'Occident fourrures, caviar en tonneaux, ivoire de morse (et peut être, qui plus est, les peaux et les cornes, respectivement, des derniers tigres et rhinocéros européens). La Moscovie se vit infligée la domination polonaise en 1610, heureusement de courte durée. Elle arracha une souveraineté factuellement partielle en 1613, puis retrouva sa pleine autonomie en 1619. Cette année là, Mangazeïa fut détruite par un incendie, derrière lequel transparaît un conflit de souveraineté entre l'Etat russe et une puissance étrangère (l'Angleterre), comparable à celui qui avait opposé, à la fin du Xvème siècle, puis au XVIème , Ivan III et Ivan IV à Novgorod et la Ligue Hanséatique.

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21 décembre 2017 4 21 /12 /décembre /2017 04:12

Tout bas mais du fond de l'âme. W. Shakespeare. Mac Beth. Acte V, scène III.

Un chacal doré a été photographié à deux reprises cet automne en Haute - Savoie, dans la région du Chablais. En expansion depuis les Balkans (et particulièrement la Bulgarie où sa population a explosé dans les années 80 du siècle dernier), il a essaimé en Italie dans les années 90, puis en Suisse dans les années 2010. France Info, avant - hier.

https://www.francetvinfo.fr/animaux/un-chacal-dore-observe-en-haute-savoie-une-premiere-en-france_2522585.html

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19 décembre 2017 2 19 /12 /décembre /2017 15:46

Lors du recensement prévu pour mars - avril 2018 dans l'Etat du Tamil Nadu (Inde méridionale), il sera effectué des recherches d'ADN de tigre non seulement dans les 4 réserves de l'Etat mais aussi dans 15 divisions forestières, dans l'espoir de donner une image plus précise du nombre de grands félins mais aussi de leurs déplacements. The Hindu, ce jour. Wilson Thomas.

http://www.thehindu.com/news/cities/Coimbatore/profiling-the-tigers-genetically/article21910152.ece

Dans le même temps, la politique de redéploiement dirigé se poursuit. L'Odisha* devrait recevoir des tigres en provenance du Madhya Pradesh. La réserve de Satkosia, riche en proies potentielles, est particulièrement concernée. The Hindu, ce jour.

http://www.thehindu.com/todays-paper/tp-national/odisha-keen-to-translocate-tigers-from-mp-in-february/article21909136.ece

L'Odisha est un Etat côtier de l'Inde orientale, au bord du golfe du Bengale. L'Etat est célèbre pour sa population de tigres noirs, désormais relictuelle, mais qui fut riche, dans les siècles passés, de plusieurs centaines d'individus.

 

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18 décembre 2017 1 18 /12 /décembre /2017 15:20

Au moins 43 chiens de garde ont été déployés dans des réserves à tigres et des sanctuaires de vie sauvage dans 13 états de la Confédération indienne. Times of India, ce jour. Neha Shukla, TNN.

https://timesofindia.indiatimes.com/city/lucknow/now-dog-squads-to-guard-tiger-reserves/articleshow/62112023.cms

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18 décembre 2017 1 18 /12 /décembre /2017 15:11

Sérieuse contre publicité lors de la réouverture de la saison pour le cirque de Vladivostok. Les lionnes consomment 6kgs de viande chaque jour (et de quelle qualité?). Voir le détail dans The Siberian Times, ce jour. 

http://siberiantimes.com/other/others/news/shock-over-fat-cats-on-parade-at-newly-reopened-vladivostok-circus/

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17 décembre 2017 7 17 /12 /décembre /2017 16:51

Eté 2016 : une léopardesse de l'Amour est percutée par une voiture dans la Province Maritime (Primoryé).

Juste après cette prise de photos, les témoins vont chercher du secours. Lorsqu'ils reviennent, l'animal n'est plus là et s'est manifestement traîné à couvert. Les recherches le concernant sont infructueuses. La léopardesse est baptisée "Killy". Après des mois de recherche infructueuse, elle est considérée comme morte...

"Killy", photographiée récemment, intacte. The Siberian times, avant - hier.

http://siberiantimes.com/other/others/features/christmas-miracle-one-of-worlds-rarest-big-cats-is-back-from-the-dead/

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16 décembre 2017 6 16 /12 /décembre /2017 11:33

Le rhinocéros de Sumatra (seul rhinocéros asiatique qui possède deux cornes : la corne antérieure ne dépasse pas 25cm, la seconde est nettement plus petite et souvent absente chez la femelle) est, de fait, sévèrement menacé en tant qu'espèce depuis plus de 900 000 ans... On en compte environ 200 à l'état sauvage aujourd'hui. A leur climax, il y a 950 000 ans, ils étaient peut être 57 800 individus. Il en restait 700 il y a 9000 ans. Voir les explications détaillées ci - dessous : Sputnik, ce jour, à partir d'une étude de Herman Mays et son équipe, publiée dans Current Biology.

https://fr.sputniknews.com/international/201712161034359074-rhinoceros-extinction-million-annees-rhinoceros/

En 2011, on ne comptait qu'environ 200 de ces rhinocéros à l'état sauvage à Sumatra (Indonésie) et à Bornéo, précisent les chercheurs qui ont séquencé et analysé le premier génome de cet animal à partir d'un échantillon provenant d'un mâle nommé Ipuh, qui a vécu au zoo de Cincinnati (Ohio) pendant 22 ans, jusqu'à sa mort en 2013.

Une nouvelle analyse génétique a révélé que les problèmes de survie de cette espèce remontaient à près d'un million d'années au milieu du Pléistocène quand des bouleversements climatiques avaient affecté son habitat et sa diversité génétique.

«Les données produites par le séquençage du génome ont révélé que le Pléistocène a été une période très difficile pour les populations de rhinocéros de Sumatra», explique Herman Mays de l'université Marshall en Virginie occidentale, l'un des principaux auteurs de cette étude parue dans Current Biology.

La population de cette espèce de rhinocéros a plafonné à environ 57.800 individus il y a environ 950.000 ans et ce, au moment où les fossiles témoignent d'une invasion de différents mammifères dans le Sundaland, une région du sud-est de l'Asie, précisent ces chercheurs.

Il y a environ 12.000 ans, à la fin du Pléistocène, la montée du niveau de l'océan résultant de la fonte des glaces a submergé les ponts de terre qui reliaient les îles de Bornéo, de Java et de Sumatra à la péninsule malaise et au continent asiatique.

Cela a entraîné une fragmentation grandissante de l'habitat de ces rhinocéros, ce qui explique que leur population a continué à se réduire de plus en plus, conclut l'étude.

Leur nombre n'a cessé de diminuer plus tard sous des pressions grandissantes résultant de la perte de leur habitat et de la chasse par les humains pour le commerce illégal de leurs cornes.

Il y a 9.000 ans, on ne comptait plus qu'environ 700 rhinocéros de Sumatra.

Cette analyse du génome, suggère que le changement climatique dans un passé ancien a réduit la diversité génétique de ces animaux, les rendant encore plus vulnérables aux pressions résultant des activités humaines plus récentes, résument les scientifiques.

Ce nouvel éclairage génétique est utile pour mieux comprendre la situation actuelle de l'espèce dans un contexte écologique plus large, estiment également ces chercheurs.

Sacha, poulain de rhinocéros laineux, espèce proche du rhinocéros de Sumatra (voir aussi "Profondeur, profusion" mis en ligne le 30 mars 2015).

 

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16 décembre 2017 6 16 /12 /décembre /2017 11:05

Le tigre de Chine du Sud, probablement éteint à l'état sauvage ("Une épineuse question. 2" mis en ligne le 8 octobre 2016) est dans une phase délicate. Les controverses de ces dernières années au sein de l'association Save China's tigers ont ralenti le projet de réintroduction, et à ce jour, aucun des 15 tigres de la réserve de Lao - Hu (Afrique du Sud) n'a été réintroduit dans une zone naturelle de Chine méridionale. Et les 165 tigres captifs présents en Chine du Sud ne présentent pas une grande diversité génétique... China Daily, anant - hier. Ma Chi.

http://www.chinadaily.com.cn/a/201712/14/WS5a31e98ba3108bc8c6734090_1.html

A South China tiger chases a boar in Meihua Mountain Nature Reserve near Longyan city in Southeast China's Fujian province June 10, 2014. 

Despite an enlarged population in recent years, the South China tiger, an endangered species, still faces an uncertain future.

The number of South China tigers has increased to 165 from 109 in 2014, and all of them live in captivity, said Yin Yu, the deputy curator of Chongqing Zoo in Southwest China’s Chongqing on Nov 30.

The zoo is the only one in China that keeps pedigree information of the tiger, an endemic species to China mainly living south of the Yangtze River.

Yin said there is no verifiable evidence for the existence of South China tigers in the wild over the past four decades, according to their pedigree records. He said all the extant captive-bred tigers are descended from six wild ancestors, and they live in 16 zoos and breeding bases across the country.

In the 1950s, the population of the South China tiger was estimated at over 4,000. But large-scale tiger eradication campaigns combined with extensive habitat loss reduced the population considerably in the next few decades.

It was not until 1979 that the tiger was listed as a state-protected animal.

A joint survey made by the former National Forestry Department — now known as the State Forestry Administration — and World Wildlife Fund in the early 1990s found only an estimated 20 to 30 South China tigers remained in the wild in four the provinces of Hunan, Jiangxi, Guangdong and Fujian.

By 2001, a one-year survey jointly carried out by China and the US discovered no evidence for the tiger’s existence in the wild.

Due to the extinction of wild tigers, mating can only take place among the captive-bred individuals, which led to inbreeding.

According to a 1995 survey made by the Chinese Association of Zoological Gardens and the International Union for Conservation of Nature, the 50 captive-bred South China tigers kept only 78 percent of the genetic diversity of their six wild ancestors.

This small population causes a lack of genetic diversity and a declining genetic quality, threatening the propagation of the species, said Sun Quanhui, chief scientist with World Animal Protection, in an interview with Science and Technology Daily.

“Wild animals can preserve the functions and diversity of the ecosystem. Once extinct in the wild, a species is no longer able to play this role,” Sun said.

To preserve the genetic diversity of the species, China launched an initiative in 1995 to chart a pedigree map of the tigers, and pair those with distant genetic relations for mating.

Degrees of mating fitness for the tigers are divided into seven levels, with level one indicating a perfect match of two individuals with no close blood relations and level five indicating mating would be harmful to the population.

Yin Yu said the average matching fitness for extant South China tigers stands at level four, which means it is not advisable to mate the two individuals.

Speaking of the possibility of reintroducing the tigers to nature, Sun Quanhui said the tigers have lost their original instincts after generations of artificial breeding and they are no longer be able to survive in the wild.

“There is no precedent for large felines like tigers to be released back to nature and for the wild population to recover,” said Sun.

He said humans cannot teach captive cubs skills they would learn from their mothers in the wild, and consequently a reintroduction is not likely to succeed.

Sun said the best approach to protect wildlife is to invest limited human and financial resources into the protection of habitats, anti-poaching efforts and the recovery of ecosystems, instead of artificial breeding of the species.

Since 2003, five South China tigers were sent to reserves in South Africa to learn how to hunt prey under a program initiated by the environmental NGO Save China’s Tigers and the State Forestry Administration.

By 2013, the population of South China tigers in South Africa had grown to 15, but none of them have been returned back to China as scheduled, according to Science and Technology Daily.

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16 décembre 2017 6 16 /12 /décembre /2017 10:54

Ceci fait suite à "Vers la croisée des chemins", mis en ligne le 26 novembre dernier.

Comme prévu, le recensement des tigres indiens qui débutera le mois prochain devrait mettre en lumière la présence sur le territoire de la Confédération de plus de 3000 tigres sauvages. Les résultats officiels seront rendus publics en janvier 2019.

Voir le détail dans The Hindustan Times de ce jour. Malavika Vyawahare.

http://www.hindustantimes.com/environment/tiger-census-begins-in-january-2018-numbers-expected-to-go-up/story-yxHwmCMbLsrFlmTmVnTuEJ.html

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16 décembre 2017 6 16 /12 /décembre /2017 10:42

L'Etat indien du Bihar entame le recensement annuel des tigres de la réserve Valmiki, qui durera 90 jours, avec des moyens inédits (250 caméras - pièges). Les népalais opèrent dans le même temps et de façon homologue pour les réserves de Parsa et Chitwan. Times of India, ce jour. TNN.

https://timesofindia.indiatimes.com/city/patna/tiger-count-exercise-begins-at-vtr/articleshow/62089024.cms

A la frontière sud du Bihar (district de Palamu, Etat de Jharkhand), il est prévu l'utilisation d'applications mobiles... Hindustan Times, hier. Sanjoy Dey.

http://www.hindustantimes.com/ranchi/tiger-census-to-go-digital-in-jharkhand-with-use-of-mobile-app-to-track-big-cats/story-95skBS0BRA1BbXxjK6iK5K.html

Beaucoup plus au Sud (zone limitrophe du Tamil Nadu et du Kerala, dans les Ghats occidentaux), le recensement est aussi engagé dans les Elephant hills. The Times of India, ce jour. PTI. 

https://timesofindia.indiatimes.com/city/coimbatore/tiger-census-begins-in-anamalai-tiger-reserve/articleshow/62096697.cms

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  • : Le retour du tigre en Europe: le blog d'Alain Sennepin
  • : Les tigres et autres grands félins sauvages ont vécu en Europe pendant la période historique.Leur retour prochain est une nécessité politique et civilisationnelle.
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