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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 08:19

Le seul constat réaliste à ce stade du recensement 2015 est celui d'une dynamique d'expansion du territoire des tigres des neiges au Sud et à l'Ouest. Pour le reste (données chiffrées), une méthodologie cohérente impose la prudence (résultats provisoires en mai et définitifs en octobre). Par ailleurs, l'organisation, à l'initiative du gouvernement russe, d'un forum international sur la protection du tigre à échelle globale, est désormais à l'étude. Celui - ci permettrait un suivi, un renforcement et une extension de ce qui avait été engagé lors du Sommet de St Petersbourg, il y a 5 ans.

Voir le détail : "Analysis of Amur tiger count begins", il y a deux jours, sur :

http://programmes.putin.kremlin.ru/en/tiger/news/25032

L'objectif visé est entre 500 et 550 animaux cette année, et un doublement pour 2022, avec la stratégie large et évolutive que cela suppose. Voir le détail sur le site du WWF Russie, hier (en russe).

http://www.wwf.ru/resources/news/article/13176

De ce point de vue, la dépêche d'agence du 16 février (voir blog du même jour) doit être considérée comme prématurée et son contenu sans fondement étayé.

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 15:52

Le territoire Chinois devient plus accueillant pour les tigres des neiges. Pour la première fois, une mère et ses deux enfants ont été filmés à plus de 30kms de la frontière russe. Les tigres de l'Amour étendent leur distribution en Chine du Nord, et le fait qu'ils soient observables montre qu'ils ne se sentent pas en terrain hostile. Selon Pavel Fomenko, C'est le début d'un processus de restauration (dans un espace qui fut le coeur et la matrice historique pour ces animaux, voir page blog d'hier : "L'Amour est éternel"). Source : Observations de Pavel Fomenko. WWF Russie, ce jour (en russe).

http://www.wwf.ru/resources/news/article/13170

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 06:08

Ce texte s'inscrit dans la continuité de celui du 18 janvier : "Epopée salvatrice".

UNE REALITE BLOTTIE DANS LA GUEULE DU TEMPS : 2500 TIGRES DU NORD, POUR LES SIECLES DES SIECLES.

Il n'y a qu'une chose qui compte : vivre. Pour voir le grand jour se lever et la lumière envelopper le monde. Proverbe Inuit

Voici que l'Aube grandit, voici venir l'Aurore. Paul Verlaine

Par delà l'Espoir et le Désespoir, il y aura toujours le Félin Géant. Joseph Henri Rosny - aîné

Préambule : Hier, j'ai relayé sur ce blog les indications officielles russes selon lesquelles les effectifs de tigres dans l'extrême - orient de ce pays étaient stables depuis dix ans. Ce n'est pas ce que j'avais prévu, ayant pronostiqué, à plusieurs reprises, sur ce même support, une hausse significative. Ou je me trompe fort, ou ceci est en lien avec la gestion du temps des annonces quant à l'objectif (à caractère d'engagement international) de doublement de la population d'ici 2022. Je renvoie en tout état de cause à mes pages du 17 janvier "Chiffres politiques et réalité" et du 25 janvier, "Et maintenant, la bataille des corridors" (2ème partie : "Enfumage médiatique grossier").

Introduction : Une vision panoptique nous étant structurellement interdite, j'ai pensé qu'un croisement d'approches aurait peut être au moins le mérite d'éclairer tant soit peu la nature et la dynamique du processus historique à l'oeuvre depuis 140 ans, dont le point nodal est le TIGRE DES NEIGES D'ASIE SEPTENTRIONALE EN LUTTE POUR SA SURVIE, et qui est arrivé, me semble t-il, aujourd'hui, à un basculement rééquilibrateur. J'ai donc choisi des analyses respectivement écologique, civilisationnelle, et magico - religieuse (chamanique) du phénomène, dont la confluence peut aider à la compréhension. L'approche écologique concerne la période 1875 - 2015. Elle met en lumière le génocide que subit ces animaux, mais qui, à l'inverse du destin fatal de congénères pourtant plus nombreux, ne va jamais à son terme, une fraction de survivants parvenant de façon récurrente à vivre et prospérer dans des sanctuaires provisoires et successifs : Corée, Chine, Russie, Corée du Nord. De fait, le tigre des neiges n'a été en danger immédiat d'extinction que dans les années 1990. Ce ne fut notamment pas le cas dans les années 30 et 40 car les populations de Chine du Nord restaient importantes à cette époque. L'approche civilisationnelle concerne les mutations politiques et culturelles, au cours de cette période, dans quatre pays directement impliqués : Russie, Chine, Corée, Japon. L'approche magico - religieuse concerne la période / cycle 1916 - 1997 et s'articule sur l'interprétation de "signes" intervenus à trois moments - clés de cette période : temps inaugural : deuxième moitié des années 1910, temps médian : 1935 à 1950, scansion terminale : 2 juillet - 21 décembre 1997.

APPROCHE ECOLOGIQUE. Les tigres des neiges n'ont jamais été très nombreux. Habitués à un vaste territoire, leur densité doit être faible pour que la population vive en équilibre. Avant la deuxième moitié du XIXème siècle, 2500 tigres des neiges vivent sur un espace qui va de la Yakoutie au Nord, jusqu'à la Corée méridionale ( île Chin - Do incluse) et au golfe de Bohaï chinois au Sud, à la mer du Japon et l'île Sakhaline à l'Est, à la Mongolie septentrionale à l'Ouest. Ce territoire d'un seul tenant constitue LE PAYS DES TIGRES DU NORD, dans le sens politique du terme. L'arrivée des russes dans cet espace à partir des années 1850 perturbe cet équilibre. A partir de 1875, les tigres commencent à refluer dans des proportions significatives, essaimant tous azimuts.

Le sanctuaire coréen. Dans cette péninsule, les grands félins trouvent un havre de paix relatif. Au début du siècle dernier, une Corée intacte grouille littéralement de tigres et de léopards, comme l'indiquent de très nombreux témoignages (Corée. Voyageurs au pays du matin calme. Textes réunis par Loïc Madec et Charles - Edouard Saint - Guilhem. Editions Omnibus. 2006) contrairement à une Mandchourie dévastée (contraste observé notamment par Louis Marin en 1901). Un abri mis à mal. A partir de 1904, les japonais posent une main ferme sur la péninsule coréenne (sous leur contrôle de fait depuis 1893, celle - ci sera formellement annexée en 1910). Dans un premier temps, les occupants interdisent les armes à feu aux autochtones, ce qui détériore complètement le rapport de ceux - ci aux grands félins, très harmonieux jusqu'alors. Un véritable cauchemar s'abat sur le pays, les conflits se multiplient, prenant souvent une tournure particulièrement dramatique, les fauves en surnombre ayant perdu toute timidité (les léopards plus encore que les tigres). Les habitants en viennent à mettre le feu à leurs forêts pour en déloger leurs prédateurs... En 1917, des japonais organisent des équipes de chasse (Jeonghojun). Le plus célèbre est un homme d'affaires, Tadasaburo Yamamoto, qui écrira un livre ("Jeonghoki") sur l'équipée qu'il organisa pendant un mois de l'hiver 1917. Officiellement, entre 1919 et 1942, les autorités militaires de l'occupant organiseront l'abattage d'une centaine de tigres et de 624 léopards. Il n'y a plus un seul tigre en Corée en 1944, quelques léopards y survivront de plus en plus misérablement jusqu'au tout début des années 70... Dans le même temps, les Russes, plus au Nord,continuent leur pression sur les tigres des neiges, et en Asie centrale, exterminent en quelques décennies les tigres des roselières, qui étaient entre 15000 et 20 0000 au début du siècle...

Le sanctuaire chinois. A partir de 1932, les japonais mettent la main sur la Mandchourie chinoise, que les russes ne contrôlaient de toute façon plus que partiellement et en intermittence depuis 1905. Mais les tigres s'y épanouissent malgré tout jusqu'au golfe de Bohaï. Selon le spécialiste coréen Lim Sun -nam, jusqu'à un millier d'individus y prospèrent quasiment jusqu'en 1950.

Le sanctuaire russe. Dans les années 30, il ne reste plus que quelques dizaines de tigres des neiges en Russie orientale (Transbaïkalie). Leur protection de plus en plus affirmée entre 1935 et 1950 va progressivement restaurer leurs populations. Celles - ci iront jusqu'à approcher le millier d'individus dans les années 70 . Dans le même temps, l'arrivée au pouvoir de Mao Zé Dong brise le sanctuaire chinois. En Chine du Sud, les tigres des forêts de frênes sont exterminés en un quart de siècle. Ceux ci étaient entre 4000 et 10 000 avant 1950. Les tigres des neiges subissent progressivement le même sort. Ils passent de 1000 en 1950, à 150 en 1970, puis à 10 à la fin du siècle dernier.

Le sanctuaire nord coréen. A partir des années 1980, la Russie entre dans un nouveau "Temps des Troubles". C'est la "Katastroïka", qui se solde par la destruction de l'URSS, puis par le risque de dislocation et de dissolution de la Russie elle - même. C'est à ce moment que les destins de la Russie et du tigre confluent. Jusque dans la deuxième moitié des années 90, la Russie s'affaiblit, part en morceaux, et ses tigres sont vendus à l'encan en pièces détachées malgré les efforts admirables, à partir de 1995, des hommes de "l'inspection tigre". Le dernier refuge des survivants devient la Corée du Nord, et notamment la région du mont Baekdu (un rapport très complet a été établi sur cette question en 1998 par Dale Miquelle et son équipe auprès des Nord Coréens, document que je tiens bien sûr à disposition de qui le souhaite). Si la Russie n'avait pas commencé à se relever à partir de 1998, le tigre du Nord aurait été rapidement déclaré éteint par la communauté scientifique internationale. En réalité, quelques dizaines d'individus auraient continué à survivre dans certains espaces montagneux Nord Coréens. Dès avant cette époque et jusqu'à aujourd'hui, il a été officiellement reconnu internationalement l'existence de 13 pays hébergeant des tigres sauvages (certains d'entre eux n'en ont manifestement plus, comme le Cambodge). La Corée du Nord n'en fait pas partie...

Situation actuelle. A partir du XXIème siècle, les tigres restaurent progressivement leurs populations en même temps que la Russie reconquiert sa souveraineté. Aujourd'hui, les grands félins sont environ 500 (estimation basse) dans ce pays. Depuis l'an dernier, les Russes commencent à réintroduire des tigres dans des zones de leur extrême - orient d'où ils avaient disparu depuis des décennies au moins (le Birobidjan, la région de l'Amour - en attendant le sud de la Yakoutie -). Au début 2014, ils étaient présents uniquement dans les districts de Khabarovsk et du Primoryé. En 2012, un accord a été passé avec les coréens du Sud pour une réintroduction de tigres de l'Amour dans ce pays. Par ailleurs, les Russes préparent le retour du tigre dans les roselières de l'Est du Kazakhstan pour 2019, avec l'objectif d'une population de 100 à 200 individus dans quelques décennies, et les Chinois font de même, bien qu'à une échelle plus modeste, pour leurs tigres des forêts de frêne dans deux zones méridionales du pays.

APPROCHE CIVILISATIONNELLE. Les quatre pays considérés ici sont indissolublement liés culturellement aux tigres du Nord. Le maëlström du XXème siècle a failli rompre ce lien pour les uns, l'empêcher de s'épanouir pour les autres. La modernité a en effet transformé les sociétés humaines en armes de destruction massives aveugles,servies par des soldats sans âme ("Je suis le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas"). Le siècle dernier fut en effet, la pleine expression d'un durcissement identitaire d'une pensée moderne aux abois, dont la dissolution au cours du siècle présent est programmée.

La Corée. La culture coréenne du tigre du Nord est la plus ancienne, la plus structurée, cohérente, aboutie qui soit au Monde. Les Coréens se vivent comme les hommes tigres, et vivent leur péninsule comme le pays - tigre. Le tigre coréen est intimement lié à l'Esprit de la Montagne. En Corée, les montagnes sont sacrées, notamment le Baekdu au Nord, et le Kongo - san (la montagne du diamant) au Sud. Pendant l'occupation japonaise, les occupants plantaient des piquets de fer dans celles - ci, pour désactiver leur puissance spirituelle et protectrice. Ils harponnaient ainsi ces baleines terrestres gigantesques, pour détruire leur Vie. Dangun, le fondateur légendaire de la civilisation coréenne, en 2333 avant J.C., est le fils d'une ourse (en compétition avec une tigresse). Il se serait désincarné en Dieu des montagnes dans le Baekdu - san à l'âge de 1908 ans. La mort d'un tigre au sommet du mont Baekdu, dans la caverne du Grand Esprit du Dragon, provoque un tremblement de Terre (le Baekdu est célèbre pour ces gigantesques éruptions, notamment en 946 et 1903). l'Âme d'un grand homme peut venir habiter le corps du tigre, puis quand celui ci meurt, il passe dans une fleur de lotus invisible aux humains. La fleur du lotus jaune ne s'ouvre qu'une fois tous les cinquante ans, au moment où trépasse le Tigre, et ne fleurit que trois jours... Les aléas politiques du siècle dernier ont donc été un drame MAJUSCULE pour la Corée, colonisée et privée de ses tigres (et de ses léopards) puis coupée en deux. Le dessinateur Ahn Soo - gil, mort en 2005, a consacré l'intégralité de son oeuvre aux tigres coréens. Il est, depuis quelques années, publié en français. Lim Sun - nam a travaillé avec acharnement, avec d'autres, pour élaborer le plan de réintroduction avec les russes. Et cette année, se monte le film "Dae - Ho" (Le Grand tigre), de Park Hoon -jeong, avec Choi Min -sik et le japonais Ren Osugi, qui compte l'histoire d'un chasseur coréen désigné par l'occupant japonais pour tuer le dernier tigre de la péninsule...

Le Japon. Pays fondé par des Coréens, il partage donc l'essentiel de leur culture, notamment celle des montagnes sacrées. La chasse au tigre a toujours été répandu dans la classe guerrière lors des campagnes en Corée et en Chine. La plus célèbre est celle d'Hiyedoshi en Corée de 1592 à 1598, où s'illustra particulièrement Kato Kiyomasa, par l'épieu et même par la force de l'Esprit... Comme tous les pays au Monde, le Japon connaît une pathologisation de sa culture quand il entre dans la Modernité (début de l'Ere Meiji en 1868). Il est un des très grands acteurs des crimes gigantesques contre les hommes, les tigres, les baleines perpétrés au siècle dernier. En 1984, c'est le japonais Akira Kurosawa qui mettra à l'écran, en un film inoubliable, le "Dersou Ouzala", livre de l'officier topographe Vladimir Arseniev publié en 1923, en un hommage vibrant au tigre, aux hommes et à la nature mandchoue. Voir aussi le terrible non dit de l'auteur vis à vis de la version complète du texte d'Arseniev et de l'extermination des Nanaïs qu'il symbolise sans l'expliciter dans la scène finale du film, dans Solovieva (O. V). 2010. The erased grave of Dersu Uzala : Kurosawa's cinema of memory and mourning. Journal of Japanese and Korean Cinema 2, (1), 63 - 79. Hayao Miyazaki, le célèbre réalisateur de dessins animés des Studios Ghibli, à la sensibilité si particulière, est vraisemblablement, comme nous le verrons dans la dernière partie de ce texte, intimement lié au tigre du Nord. Ahn Soo -gil, le dessinateur coréen mentionné plus haut, a connu son plus grand succès éditorial au Japon. Le film coréen "Dae Ho" mentionné plus haut, est réalisé en collaboration avec les japonais.

La Chine. Culture du tigre profuse extrêmement riche, elle procède de celle d'Asie centrale pour le tigre des roselières, de celle d'Asie du Sud pour le tigre des forêts de frêne, de la Corée et des peuples sibériens et de Sakhaline (Goldes, Oudeghes, Aïnous) pour les tigres du Nord. Les Chinois ont traditionnellement été quasiment aussi respectueux pour ces derniers que les coréens. Les grandes chasses aux tigres des neiges ont été le fait des classes supérieures d'origine mandchoue ou mongole, plus que des chinois eux mêmes. La modernité s'est abattue sur ce peuple sous la forme du communisme en 1948, et ce fut le déchaînement de l'horreur. Mais ce drame gigantesque coïncide, et là est toute la difficulté, avec la restauration de la souveraineté chinoise, qui était en crise majeure en tous domaines, depuis les années 1820 puis 1850... Aujourd'hui, les Chinois commencent à nouveau à porter un regard intéressé et intéressant sur les grands prédateurs (tigres, mais aussi loups). Même si l'on part de très bas, les tigres des neiges sauvages sont quatre fois plus nombreux en Chine du Nord aujourd'hui qu'à la fin du siècle dernier, et la coopération avec les russes s'intensifie. Comme mentionné plus haut, une réintroduction de tigres de Chine du Sud est sur de bons rails. Par ailleurs, l'approche de l'opinion publique, particulièrement dans les milieux urbains, jeunes et cultivés, sur les animaux sauvages en général et le tigre en particulier, se rapproche à grande vitesse des sensibilités japonaise et coréenne actuelles. Désormais, réduire la Chine dans son rapport au grand félin à un étal de boucher où une boutique d'apothicaire est une caricature ridicule. Le pays, de plus en plus confiant dans sa puissance, est désormais prêt à surprendre agréablement, comme des indices de plus en plus nombreux l'indiquent. Nous en reparlerons.

La Russie. Ce pays n'avait pas de culture du tigre du Nord jusqu'à ces dernières décennies. Historiquement, les tigres furent présents en Russie européenne au moins jusqu'à la fin du règne d'Ivan III, au début du XVIème siècle. Mais cet animal ne parvint pas à se maintenir, peut être assimilé à la steppe, au nomade, à l'ennemi, contrairement à l'ours ressenti comme un proche parent. La Russie n'accèdera pleinement à la souveraineté territoriale et politique, dans la deuxième décennie du 17ème siècle, que pour tomber dans une modernité "à l'européenne" sans rapport avec la culture slave traditionnelle. Dans les années 1850, quand ils investissent "Le paradis Amourien", les Russes le font dans un esprit analogue à celui des anglais et français en Amérique du Nord. Les baleiniers sont de la partie, et l'été, on fait pousser des melons et des pastèques dans le Lac Khanka (ce même lac où l'hiver quelques décennies plus tard, Dersou construit à toute allure une cabane de roseaux pour empêcher Arseniev de mourir de froid, dans une scène inoubliable du film de Kurosawa). Toutefois, progressivement, comme la Corée a impacté culturellement le Japon, l'Amour a impacté la Russie. Et à partir des années 50, l'URSS a réussi à protéger in extremis ses tigres des neiges. Ces dernières décennies, la Russie a failli subir le sort de la Corée à partir des années 10, et du Kazakhstan à la fin des années 20 et au début des années 30 (Destruction politique et culturelle d'une violence inouîe, asservissement des hommes et anéantissement des tigres). Mais si elle est entrée dans la Modernité à l'issue de son premier Temps des Troubles (début du 17ème siècle), c'est peut être à l'issue du second (1991 - 1998) qu'elle va en sortir. Je ne vais pas m'étendre là dessus, ayant explicité les choses en détail dans mon texte "Terre et Mer ; les matrices de l'Avenir, printemps 2014, téléchargeable au format PDF à partir de la page d'accueil de mon site "4 continents pour les tigres". Je rappelle simplement qu'à partir de 1995, le pays a eu une réaction désespérée de survie à travers l'opération Amba , pour que, dépossédé de tout, il parvienne au moins à conserver ce joyau. En décembre 1997, la mort de deux hommes dans des conditions cauchemardesques, sous les crocs d'un tigre, dans la vallée de la Bikine (District du Primorye) a été un révélateur traumatique de la situation des hommes et des animaux. L'histoire a fait l'objet d'un livre par John Vaillant en 2010 (version française 2011) qui a le souffle épique de Moby Dick. Le pays a finalement recouvré sa souveraineté avec Evgeni Primakov puis Vladimir Poutine et assuré la survie de ses grands félins. En 2010, le sommet du Tigre de St Petersbourg aura été le premier de ce genre organisé en Europe, et le plus important de l'Histoire dans son audience comme dans ses conséquences. Aujourd'hui, la Russie est aux côtés des cultures brisées (Corée, Kazakhstan) pour leur apporter l'agent le plus approprié pour leur restauration. Confluence de destins.

APPROCHE MAGICO - RELIGIEUSE.

Temps inaugural : ouverture du cycle.

Vaine tentative d'oblation. Nicolas Baïkov fait terminer sa nouvelle "Le Grand van, histoire d'un tigre de Mandchourie", dont l'essentiel se déroule en 1916, par la tentative désespérée et vaine de Toun - Lin, un trappeur chinois respectueux des lois traditionnelles de la taïga, de rétablir l'ordre du Monde face aux bouleversements, conflits, malheurs et destructions provoqués par l'arrivée du chemin de fer sur le territoire du Grand Van, le tigre Maître de la région. Le vieux trappeur considère qu'il doit se livrer volontairement en sacrifice à celui dont le caractère divin est une évidence à ses yeux. Mais le vieil homme arrive trop tard. Le tigre a été abattu. De ce lieu, de ce jour, le Monde entre alors dans un cycle maudit.

Dieu de haine et de fureur. A la même époque, les habitants de l'île de Chin -Do, au sud ouest de la péninsule coréenne, évoquent les ravages d'un tigre immense, vieux de plus de 20 ans, et dont le corps est recouvert de boue et de résine auxquelles les feuilles et l'herbe sont collées. Leurs fusils sont inefficaces contre une telle créature et ils se disent impuissants à s'en délivrer.

Temps médian : confrontation du Bien et du Mal.

1935 : La région de Sikhote - Aline devient réserve naturelle le 10 février. Elle constitue, avec 1000 000 d'hectares, la plus vaste réserve naturelle au Monde. La même année, sort le film "Aerograd" d'Alexandre Dovjenko, à la gloire de la mise en coupe réglée de l'extrême orient russe. Aerograd est une ville en projet, mais qui finalement, n'est pas construite. Le personnage le plus emblématique du fim est Stepan Glouchak, un Dersou Ouzala soviétique, dont les vertus propres, au même titre que celles d'Enkidu l'homme sauvage, auprès de Gilgamesh, ou le Bushido des guerriers japonais, participent au premier chef à l'aggravation des malheurs du Monde dans le contexte de la Modernité triomphante.

1939 : Lev Kaplanov, le premier scientifique à étudier le tigre dans la Nature sans chercher à l'abattre, promeut à corps et à coeur sa méthode et la protection du tigre. Il est l'anti Stepan Glouchak. La même année, publication du livre "Le Maître et Marguerite" de Mikhaïl Boulgakov, où un chat noir gigantesque mephistophélien du nom de "Behemoth" finit par mettre le feu à Moscou. Mais cet incendie est libérateur, contrairement à ceux provoqués par le mongol Tokhtamich en 1382 puis le tatar Devlet Girai en 1571. L'étrange félin géant, pourtant désigné comme diabolique, n'a pas la connotation négative du tigre nomade...

1943 : Au printemps, Lev Kaplanov meurt assassiné par des braconniers. Son corps est transporté sur un brancard constitué de branches de cerisiers en fleurs. Entouré de sakuras, le corps glorieux du christique Kaplanov est -il celui d'un Suzaku (Phoenix)? De nos jours, vit - il dans le corps d'un tigre, puis plus tard, dans un lotus jaune?

1947 : 12 février : une météorite métallique géante de 70 tonnes s'écrase sur la cordillère de Sikhote - Aline. La même année, le tigre de l'Amour est officiellement protégée en URSS. C'est le premier tigre au Monde qui fait l'objet d'une telle mesure de protection.

1950 : Malgré la protection officielle dont l'animal bénéficie,un tigre immense de 400 kgs est abattu dans la cordillère de Sikhote - Aline. Plus jamais on ne verra un animal de ce volume, comparable à celui des plus grands félins de la Préhistoire.

Scansion terminale : fermeture du cycle.

L'appel : Le 2 juillet 1997, sort en salles "Mononoke Hime" ("La Princesse des esprits vengeurs"), dessin animé de Hayao Miyazaki. Cet "esprit vengeur" est un sanglier géant qui combat avec fureur pour sauver la forêt. Il porte le nom de Nago, qui est aussi la cité des dugongs et des requins baleines à Okinawa (voir sur ce blog le 6 juin 2010 : "Âmes élevées", et sa connection explicite avec l'Esprit de Miyazaki). Son apparence monstrueusement hirsute évoque le sanglier mandchourien décrit par Vladimir Arseniev dans "Dersou Ouzala" : le corps enduit de résine de pins, où les glaçons se fixent et gênent l'animal dans ses déplacements. On peut supposer qu'après avoir vu le film de Kurosawa, Miyazaki a souhaité lire le livre et s'est inspiré de cette description. Mais celle - ci évoque aussi le tigre de Chin- Do au corps recouvert de boue et végétation... Le sous titre du film est la formule suivante : "Le destin du Monde repose sur le courage d'un seul guerrier."

La venue : Le 3 Décembre 1997, un tigre tue un homme sur la commune de Sobolonye (vallée de la rivière Bikin, district du Primorye près de sa maison et s'acharne sur lui : on retrouve les restes éparpillés sur 1km2. L'enquête établit que l'animal vouait une véritable haine à sa victime, après des interactions conflictuelles successives. Il détruit, quelques jours après, la cabane de chantier où l'homme avait ses habitudes, et ce en plein jour, devant des ouvriers terrorisés et cachés dans des bureaux et des remises. Le 12 décembre, il tue un deuxième homme dont il ne laisse pratiquement rien. Le 21 décembre, il est abattu in extremis par le chef de l'Inspection Tigre une fraction de seconde avant de terrasser son adversaire. Cet épisode bouleversant laisse une impression terrible dans la région. Tous les témoins, et pas seulement eux, ont vu une force souterraine sismique plus qu'un animal, un esprit de la forêt, Amba, d'un type particulier : l'Egoule, l'Esprit vengeur, homologue du MONONOKE nippon. Il est abattu le 21 Décembre, sacrifice solsticial (et oblation efficace dans sa fonctionnalité) qui marque la fin du 2ème "Temps des Troubles", du cycle maudit du XXème siècle, et qui porte le coup fatal à l'Ere Moderne. En 1851, Herman Melville, dont la nouvelle : "Moby Dick" venait de sortir, en apprenant la destruction du navire Ann Alexander par un grand cachalot mâle, avait explicitement craint que son ouvrage ait "appelé" l'animal. Miyazaki a t-il appelé le Mononoke Tora de la rivière Bikin?... Les évènements de Décembre 1997 dans le Primorye font étonnament écho à ceux de Décembre 1915 sur Hokkaïdo où un ours brun de l'Oussouri tua directement 7 personnes, provoqua indirectement la mort de plusieurs autres et l'abandon d'un village par ses habitants...

http://en.wikipedia.org/wiki/Sankebetsu_brown_bear_incident

CONCLUSION : Les tigres du Nord vont revenir progressivement à leur étiage d'antan. "Le Grand Van" de Nicolas Baïkov se termine ainsi. "Mais il viendra un temps où le Grand Van se réveillera et fera retentir, à travers monts et forêts, sa voix puissante que vont répéter des échos sans fin. Le ciel et la terre en frémiront et commencera à éclore, en beauté incomparable, la fleur sacrée du Lotus." Dangun, le Baekdu, la Corée, et un Behemoth en robe héraldique, immense comme aux plus beaux jours.

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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 21:26

Dans l'extrême orient russe, les effectifs de tigres sauvages semblent stables cette année, en regard au dernier recensement de 2005. Ceux ci avaient été évalués, à l'époque, entre 423 et 502 par Interfax, à 360 par IFAW. Les résultats préliminaires chiffrés seront accessibles en mai, les résultats définitifs seront publiés en octobre. Je mettrai très bientôt cette estimation officielle en perspective de la réalité historique et prospective des tigres d'Asie septentrionale.

The Moscow Times, ce jour. "Amur Tiger population in Russia's far east small but stable."

http://www.themoscowtimes.com/news/article/amur-tiger-population-in-russia-s-far-east-small-but-stable/516011.html

The population of endangered Amur tigers living in Russia's Far Eastern Primorye region has remained stable for the past decade, the region's deputy governor said Monday.


"In Primorye today the census of Amur tigers is practically finished, but it is already possible to say that the population of tigers in the region is stable," Sergei Sidorenko said in comments carried by the Interfax news agency.

The preliminary results of the census, which is conducted only once every 10 years, will be available in May, and the final data will be published in October, according to the report. The study is meant to determine the overall condition of the population of endangered Amur tigers, as well as the effectiveness of measures taken to preserve the species.

About 95 percent of the world's Amur tigers reside in Russia's Far Eastern regions of Khabarovsk, Primorye and Amur.

In the 2005 census, between 423 and 502 Amur tigers were estimated to be left in the wild, according to Interfax. The International Fund for Animal Welfare put their estimate much lower at that time, however, saying about 360 were left in the wild. Last fall, the fund warned of the increasing dangers posed by Internet poachers, who post online ads to sell tiger parts.

In order to determine the population of Amur tigers this year, 15,000 kilometers of land was studied using GPS navigation systems and photo traps. A record was also kept detailing the length of the tigers' steps, the width of their heels, and the times and circumstances of their interactions with other animals — information that helps determine the age and sex of the animals, the report said.

The conservation of Russia's Amur tiger population is a pet project of President Vladimir Putin's.

Putin famously visited the Ussuri Nature Reserve in Primorye in 2008, where he made headlines for shooting a tigress with a tranquilizer dart. The Russian Amur Tiger program described the incident in an online statement: "The moment that Putin … and a group of researchers appeared on the trail, the tigress broke free from the trap. Putin took a shot at the animal with the air gun loaded with syringes containing a tranquilizer. The tigress fell asleep a moment later." The Guardian reported in 2012 that the incident had been little more than a PR stunt.

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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 08:18

Le premier ministre Narendra Modi va lancer un programme de protection et renforcement des lions asiatiques de grande ampleur, dans une démarche similaire à celle d'Indira Gandhi en 1973 pour le "Tiger Project", qui avait permis une multiplication par 2,5 des effectifs du grand félin strié en 16 ans. Voir l'article détaillé de Richa Sarma dans The Sunday Standard, ce jour. "Big Cat Modi roars kingly project lion for Asian Lair."

http://www.newindianexpress.com/thesundaystandard/Big-Cat-Modi-Roars-Kingly-Project-Lion-for-Asian-Lair/2015/02/15/article2668957.ece

ULLAS KARANTH ET LES 10 000 TIGRES. Dans le même temps, le spécialiste des tigres Ullas Karanth considère qu'avec une bonne coordination entre les différents intervenants sur les questions environnementales, on peut très bien envisager d'avoir, dans l'avenir, 5000, voire 10 000 tigres en Inde. Deccan Herald, ce jour. Interview d'Ullas Karanth. "India can become a true global leader in tiger conservation."

ww.deccanherald.com/content/459966/india-can-become-true-global.html

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14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 07:53

Etablissement des premiers résultats du recensement 2015 les 16 et 17 Février

Minister of Natural Resources and Environment Sergei Donskoi is expected to visit the Primorye Territory on 16-17 February to sum up the provisional results of the Amur tiger census.

According to a statement by the Minister of Natural Resources and Environment, the visit will be focused on reviewing the provisional results of a nation-wide effort to count the population of the Amur tiger and the Far Eastern leopard. On 16 February, the Minister will visit the Prosyolochnaya cordon of the Lazovsky Nature Reserve, inspect a trail and meet with researchers.

A working meeting on the implementation of the programme for the conservation of the Amur tiger will be held in the Centre for Rehabilitation and Reintroduction of Tigers and Other Rare Species, located in the village of Alekseyevka. The Minister is also expected to attend events organised by the centre to showcase work with wild animals, their treatment and adaptation to living in the wild.

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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 07:47

LES SUCCES DU NEPAL DANS LA LUTTE CONTRE LE BRACONNAGE, AVEC UNE AUGMENTATION IMPORTANTE DES TIGRES DANS LE PARC NATIONAL DE CHITWAN, INFLUENT FAVORABLEMENT SUR LA ZONE CONTIGUE DE L'HIMALAYA INDIEN.

Ceci rappelle la dissémination des tigres russes en Chine du Nord Est et en Corée du Nord. Le parc National Valmiki, frontalier de Chitwan, qui comptait 10 tigres en 2006, en abrite désormais 28. Source : Scoop World, ce jour. "Tiger numbers almost triple in India's Valmiki National Park".

http://www.scoop.co.nz/stories/WO1502/S00114/tiger-numbers-almost-triple-in-indias-valmiki-national-park.htm

Berlin – Tiger numbers in India’s little known Valmiki National Park have almost tripled. Twenty eight of the big cats now roam across the 900 square kilometre reserve the foothills of the Himalayas – up from just 10 in 2006. "We are delighted that our work in Valmiki is making a measurable contribution to the international goal of doubling the number of tigers in wild by 2022,” says the Chair of German conservation group NABU International, Thomas Tennhardt.

Habitat loss and relentless hunting to supply medicine markets in China and other parts of Asia continue to decimate global tiger populations. Numbers have plummeted from around 100,000 at the turn of the century to a historic low of 3,200 in 2010 – a loss of 97 percent. Tigers have been displaced from 93 percent of their historic range. Numbers held in captivity in China and the USA are more than double that in the wild.

In India are beginning to claw their way back from the brink after the government stepped up protection efforts in recent years. Since 2010, Indian tiger reserves are required to conduct a regular census, the results of which are published in a national report every four years. According to the most recent figures, India now hosts 2226 tigers - about 70 percent of the world’s population and up from 1441 in 2006.

"The survival of wild tigers will depend on our ability to protect them and their habitat effectively against, encroachment, genetic isolation and poaching," said Tennhardt. “That’s exactly what NABU International is striving for in Valmiki.

Together with neighbouring Chitwan National Park and Parsa Wildlife Reserve in Nepal, Valmiki is part of a contiguous 3,549 square kilometre large tiger conservation unit. But while the reserves across Valmiki’s border with Nepal boast some 255 tigers, Valmiki’s tigers have has struggled to hold on to double figures. Yet the park has great potential to bolster tiger populations in the long-term.

Before Valmiki was declared a Tiger Reserve in 1990 its native flora and fauna had been severely damaged. For decades, commercial hard wood plantations and the invasion of unpalatable exotic plants have progressively pushed back Valmiki’s natural grasslands to just five percent of the park’s area.

“Valmiki’s tiger population is being kept down by a chronic shortage of prey, which in turn due to a lack of suitable grazing," said Dr Barbara Maas, Head of International Conservation at NABU International. "Thousands of local people heavily depend on Valmiki’s forest for firewood. Further pressure on the reserve’s limited grasslands is caused by illegal grazing of livestock.”
“In collaboration with the Wildlife Trust of India, the Forestry Department and local villagers our project aims to reverse this damage to allow Valmiki to reach its full potential as a tiger stronghold.”

Cooking stoves that utilize agricultural waste and solar lamps have already reduced wood consumption by 77 percent in some areas. The park’s potential is exciting. We’re looking forward to regenerating more of the parks’ grasslands this year. If we are successful, the tigers will come back. The launch of a new antipoaching initiative this year will ensure they’ll be safe.”

Actualisation : 14 février. Khabar South Asia, Kathmandu. Surat Giri : "Tiger Nations" strike antipoaching deal in Nepal Symposium. Précisions quant aux perspectives à partir de l'exemple indo -népalais dans l'arc Teraï.

Nepal has made significant strides in curbing the poaching of wild animals in the past few years, especially tigers, elephants, and one-horned rhinoceros. Nepal celebrated 2011 and 2014 as zero-poaching years and hasn't had any tigers killed for the past three years.

To highlight its recent success, Nepal organised a five-day anti-poaching symposium with the World Wildlife Fund (WWF), which wrapped up February 6th in Kathmandu. Experts from the 13 tiger countries – Bangladesh, Bhutan, China, Cambodia, India , Indonesia, Laos, Malaysia, Burma, Nepal, Russia, Thailand and Vietnam – attended the summit.

Conservation activist Kumar Paudel credited increased awareness among local people and enforcement agencies for the reduction in poaching and trading.

"Back in 2010, when I started working in the conservation sector, neither the local people nor the enforcement agencies had enough knowledge about the endangered species and the importance of their conservation," he told Khabar South Asia. "Many local people did not know that some species of animals such as rhinoceros and pangolins are endangered and it is a legal offense to kill them."

Nepal's two-pronged strategy of heavy mobilising of security forces and providing incentives for local villagers to conserve wildlife yielded remarkable results in reducing poaching activities.

"Villagers living in the buffer zone of national parks and conservation areas are being provided 30 to 50% of the revenue collected from tourists in return for informing on poachers and helping in conservation activities," Laba Guragain, a forest ranger at the Shivapuri-Nagarjun National Park, told Khabar.

WWF Tigers Alive Initiative head Mike Baltzer praised the efforts of Nepal and India in recovering the numbers of tigers and preventing poaching.

" Nepal and India are our tiger heavyweights leading the region. India excels at recovering tiger numbers and Nepal at zero poaching," he said.

According to various reports, the number of tigers has increased by 30% in India since 2010 and by almost two thirds in Nepal between 2009 and 2013.

Throughout the symposium, conservation experts from Nepal and other participating countries shared best practices in improving anti-poaching efforts and discussed how to implement them.

"We realised that collaboration between local communities, government and non-government agencies is essential for effective wildlife conservation. And if we want to eliminate poaching forever, a wider collaboration between countries is absolutely necessary," Department of National Parks and Wildlife Conservation Director General Tikaram Adhikari told Khabar.

"Collaboration between Nepal and India in the Terai Arc Landscape Project was very instrumental in reducing the poaching of tigers in both countries."

The symposium came up with six recommendations to eliminate poaching. They ranged from using the latest technology to counter poaching, such as GPS and drones, to improving cross-border collaboration to involving local communities in the effort.

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 08:32

LE WWF RUSSIE CELEBRE LE 80ème ANNIVERSAIRE DE LA CREATION DES RESERVES DE SIKHOTE - ALIN ET DE LAZOVSKY, LE 10 FEVRIER 1935, DANS LA PROVINCE MARITIME DU PRIMORYE. CETTE MISE EN PLACE A SAUVE LES PLUS GRANDS FELINS DU MONDE.

Le 10 Février 1935, alors qu'il ne restait que quelques dizaines de tigres de l'Amour à l'état sauvage, fut fondée la plus grande réserve naturelle au Monde, dans la chaîne de montagnes de Sikhote - Alin (1000 000 ha) "pour la reproduction et restauration d'une flore et faune typique de l'Oussouri méridional". Son fondateur et premier Directeur fut Konstantin G. Abramov. A la même date, la réserve Lazovsky, liée à la précédente, voyait également le jour. Elle fut transformée en réserve indépendante en 1940 à l'initiative de Lev G. Kaplanov, premier homme à étudier le tigre sans chercher à l'abattre, et qui fut assassiné par des braconniers en 1943 à l'initiative d'un parrain local qui ne fut jamais inquiété.

Une réunion solennelle consacrée à ce 80 ème anniversaire se tiendra dans la réserve Lazovsky ce vendredi 13 février. Pour Sikhote - Alin, ce sera en Septembre prochain. Source : Pavel Fomenko, responsable de l'Inspection tigre en lien avec le WWF Russie, ce jour (en russe).

http://www.wwf.ru/resources/news/article/13156

80 ans après, l'étape finale du recensement 2015 des tigres sauvages sur le terrain se poursuit, Sergeï Aramilev coordonnant l'activité de plus d'un millier d'intervenants. Les résultats devraient être connus en mai prochain. En 2005, les effectifs se situaient officiellement entre 360 et 500. Ils seront plus nombreux cette fois ci.

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 08:39

KAZIRANGA : Le Tribunal Environnemental tranche dans le vif. Après un rebond dans les pertes d'animaux emblématiques ( braconnage, accidents, concernant notamment les grands rhinocéros indiens ) le Tribunal Fédéral pour la Nature a mis en demeure l'Etat de l'Assam de sécuriser sous un mois la route NH37 à proximité du parc, par une série de mesures précisément indiquées. Le naturaliste Rohit Choudhury demandait la mise en place de ces dispositions, qu'il sait indispensables, depuis des années. The Times of India, ce jour. "Animal casualties in Kaziranga : NGT bans roadside shops."

NEW DELHI: The National Green Tribunal has ordered a ban on roadside shops and eateries along the animal corridors near Assam's Kaziranga National Park among a slew of directions in the wake of increasing wildlife casualties due to vehicular movement on the adjacent highway.

Taking exception to the state's failure to address the issue, it also directed the Assam government to submit records of animal fatality for 2013 and 2014 on the next date of hearing, March 12.

"The state government has not taken effective measures to prevent animal casualty on National Highway 37 which is passing along the Kaziranga National Park stretch, one of the most prestigious national parks in the country.

"Animals being living creatures and part and parcel of environment, certainly need due care and protection and their killing on the roads adds to degradation and consequent pollution of the environment besides loss of precious wildlife in the country," a bench headed by NGT Chairperson Justice Swatanter Kumar said.

The tribunal asked the Assam government to ensure fixation of sensor-operated automatic barriers at the animal corridors and ascertain whether speed check cameras were in working condition or not.

"Shops and eateries (dhabas) should not be permitted on the roadside along the animal corridors and due care is to be taken in this regard.

"Complete data shall be submitted of the vehicles challaned for exceeding the limit specified in that area which would be prominently displayed," the bench said.

It also directed the state government to remove and demolish unauthorised structures on the roadside, particularly in the animal corridors.

The tribunal's direction came while hearing a plea filed by environmentalist Rohit Choudhury opposing expansion of the highway stretch claiming that "continued unregulated use of NH-37 is leading to death of wild animals and reptiles in large numbers in road accidents".

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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 20:08

A l'issue du sommet de Katmandou (voir page blog du 1er février), les représentants des treize nations abritant officiellement des tigres sauvages sur leur sol ont décidé la mise en place d'un Interpol numérique anti braconnage à facettes multiples, impliquant une coordination forte entre états pour réduire au cours des prochaines années, et ce dans des proportions très significatives, ces pratiques terriblement impactantes sur les grands félins (voir le cas particulièrement dramatique de la Birmanie, Eleven, ce jour. "Myanmar : only 150 tigers left" ), comme cela a d'ores et déjà été obtenu au Népal dans une large mesure (Nepali Times, ce jour. Om Astha Rai. "Chitwan best tiger habitat". http://www.nepalitimes.com/blogs/thebrief/2015/02/06/chitwan-best-tiger-habitat/, ainsi que "Conversions réussies. Augures favorables", page blog du 1er février). Source : The Strait Times / Asia, ce jour. "Thirteen tiger nations from Malaysia to Russia to set up anti - poaching network".

http://www.straitstimes.com/news/asia/south-asia/story/thirteen-tiger-nations-malaysia-russia-set-anti-poaching-network-20150206

Sur le plan russo - indien, le groupe de travail formé en 2013 (dans le cadre du renforcement d'une coopération bilatérale engagée il y a 10 ans pour protéger toutes les espèces rares, tigres et léopards inclus) se réunira bientôt, a déclaré Sergei Donskoy, ministre russe de l'Ecologie, en visite en Inde aujourd'hui. Times of India, ce jour. "India, Russia working actively to save rare wildlife species : Russian environment Minister".

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  • : Le retour du tigre en Europe: le blog d'Alain Sennepin
  • : Les tigres et autres grands félins sauvages ont vécu en Europe pendant la période historique.Leur retour prochain est une nécessité politique et civilisationnelle.
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