Avec l'accélération du processus de fonte des glaces polaires, les orques épaulards se répandent désormais à grande vitesse, en grand nombre, et pour des durées beaucoup plus longues qu'auparavant, dans la mer arctique, de l'Alaska à la péninsule des Tchouktches. Les interactions conflictuelles avec les baleines franches polaires géantes du Pacifique Nord se sont d'ores et déjà multipliées au cours de la décennie 2010. Et le grand mysticète étant un animal clef-de-voûte de la culture Inuit*, les conflits, déjà effectifs entre peuples de l'Arctique et orques, vont probablement s'intensifier.
La vie des baleines blanches bélougas devient également beaucoup plus aléatoire... Voir le détail dans l'article de Chen Ly mis en ligne hier sur le site du NewScientist.
Un cachalot blanc d'environ 10m de long a été filmé avant-hier au large de la Jamaïque par Leo van Toly, capitaine d'un navire marchand hollandais, le LNG Tanker Coral Encanto, et membre de l'organisation hollandaise de protection de la nature marine "SOS Dolfijn", dirigée par Annemarie van den Berg à qui il a fait parvenir sa vidéo pour détermination de l'espèce concernée.
Hal Whitehead, spécialiste de cette espèce, ne pense pas avoir jamais vu de cachalot complètement blanc, bien qu'il en ait vus de nombreux avec beaucoup de blanc sur le corps : “I don’t think I’ve ever seen a fully white sperm whale. I have seen ones with quite a lot of white on them, usually in patches on and near the belly.”
Son collègue Shane Gero précise qu'au XXIème siècle, des cachalots blancs ont été observés notamment en mer thyrrénienne, aux Açores, au large de la Dominique, et le cachalot jamaicain est peut être le même que le Dominicain... Et ces observations ne concernent que l'espace Atlantique... En tout état de cause, Gero concède qu'il est impossible d'estimer le nombre de cachalots blancs dans les océans ni leur degré de rareté au sein de leur espèce. Because the ocean is so expansive, scientists are unsure how many white sperm whales exist, Gero said. Sperm whales (Physeter macrocephalus) are also extremely elusive and hard to study because of their ability to dive deep into the ocean for long periods of time. "It's easy for a whale to hide, even one that is as long as a school bus," Gero said. "So even if there were many white sperm whales, we just wouldn't see them very often*."
Voir le détail dans l'article de Philip Hoare, intégrant la vidéo, mis en ligne hier sur le site du "Guardian".
PRECISION. Dans cet article, l'affirmation selon laquelle un cachalot blanc en mer Méditerranée avait été observé en 2006 puis en 2015, est inexacte. La dernière observation avait été effectuée le 18 juin 2016 :
Par ailleurs, nous ne savons pas si la femelle blanche "Sabina", longue d'environ 10m, observée pour la première fois à la fin de l'année 2017 dans la mer ligure (au nord de la Corse et au Sud de la Ligurie -région de Gênes-) en compagnie d'un individu plus petit de couleur sombre qui est peut-être son enfant, et observée à nouveau cette année, est le même individu ou non.
* Aaron Thode, de l'Oceanorium de San Diego, avait supposé, au cours de la décennie 2010, que plusieurs centaines de cachalots blancs hantaient les océans...
Albino spermwhales documentary. Video You Tube, 11 mars 2014. 52mn 49s.
Un tigre de l'Amour est mort d'une blessure par balle tout récemment dans la Province maritime (Primorsky Krai, extrême sud-est de la Russie). Son corps a été retrouvé dans une forêt à une trentaine de kilomètres du village de Glubinnoye, district de Krasnoarmeisky. L'affaire est en cours d'instruction. Voir le détail sur le site du Centre de Réhabilitation et de Réintroduction du Tigre de l'Amour, hier.
Le présent article a été actualisé au 26 novembre (voir en bas de page).
Un tigre en provenance du territoire de Khabarovsk a bien pénétré dans le sud-est de la région yakoute. Le 9 novembre dernier, Andrei Ivanov, pilote de la base aérienne Iakoutsk Avialesokhrana, a découvert des traces fraîches (qu'il a photographiées et filmées) à l'embouchure de la rivière Bollokhtokh, affluent droit de la rivière Uchur. Quand son chien a senti les empreintes, il a immédiatement eu un mouvement de recul et ses poils se sont hérissés. D'après la taille des empreintes, il s'agit vraisemblablement d'un jeune mâle.
Du lieu de leur découverte à la vallée de la rivière Uda (Territoire de Khabarovsk) il y a environ 400 à 450 km, et le parcours de 20-30 km par nuit pour le tigre de l'Amour est chose courante. Il sera possible de dresser un itinéraire plus détaillé du tigre et d'essayer de déterminer s'il s'agit du même tigre plus tard, après avoir collecté toutes les informations. Ainsi, par exemple, non loin de l'endroit où les traces ont été trouvées, à environ 30 kilomètres, il y a un camp d'éleveurs de rennes et il est possible qu'ils aient vu aussi des traces ou même le tigre lui-même.
S'il s'agit d'un individu différent, c'est déjà le deuxième tigre vagabond au cours des derniers mois.
Voici les commentaires de Sergei Aramilev, Directeur du Centre de Réhabilitation et de Réintroduction du Tigre de l'Amour, sur le sujet : « Lorsque nous entendons le mot Yakoutie, nous imaginons la mer de Laptev et la ville de Tiksi, bien qu'en réalité une partie importante du territoire de Khabarovsk soit située beaucoup plus au nord que la partie sud de la Yakoutie, où le tigre vagabond est entré. Très probablement, il est même retourné dans le territoire de Khabarovsk à l'heure qu'il est . - Le comportement errant des mâles des grands prédateurs n'est en aucun cas lié à leur nombre, puisque des visites antérieures de tigres en Yakoutie ont été notées lorsque le nombre de tigres était loin d'être idéal. Il n'y a pas de relation. La version avec un manque de nourriture ou une recherche de sanglier est encore plus invraisemblable, car le sanglier ne vit pas dans les endroits où il est venu. Qu'est-ce qui a poussé le tigre vers le nord ? Le phénomène qui permet aux animaux d'étendre leur aire de répartition est similaire au mécanisme d'installation chez l'homme. À mon avis, il a été décrit de manière vivante par Lev Gumilyov. Celui-ci indique qu'il convient de se représenter toute la population d'une région particulière comme un "feu" brûlant d'où s'échappent des "étincelles" qui, on le sait, s'éteignent pour la plupart, mais certaines, une fois sur le "substrat" fertile, forment un nouveau feu. Les tigres errants sont précisément ces "étincelles". Souhaitons que le tigre revienne "à la maison", car dans les endroits où il errait, il n'allumerait pas de nouveau "feu"."
Dans tous les cas, pour des transitions aussi longues à des températures négatives, le tigre a besoin de force et donc de nourriture. Il est fort probable que le tigre chasse le renne. En plus d'eux, dans ces endroits, il y a des cerfs rouges et des chevreuils, de nombreux lièvres et chevaux yakoutes en pâturage libre. Malgré la présence de victimes potentielles, un autre motif d'errance est la recherche d'un habitat.
« Le comportement des tigres est flexible, ils savent s'adapter à l'environnement. La recherche de parcelles inoccupées par d'autres tigres mâles conduit au fait que des tigres apparaissent dans des endroits inhabituels », commente Alexander Batalov, directeur de l'Entreprise de chasse forestière de Durminskoye et coordinateur de l'inventaire des tigres de l'Amour sur le site de Khorsky, situé dans le centre et partie nord-est du district Lazo du territoire de Khabarovsk. - Où va le tigre ? Il n'ira probablement pas plus au nord. Peut-être se tournera-t-il vers la région de l'Amour ou retournera-t-il dans la mer d'Okhotsk, dans le bassin de la rivière Tugur dans le territoire de Khabarovsk, où il a très probablement été photographié sur un piège photographique en août-septembre de cette année.
Les premières informations documentées sur l'apparition d'un tigre en Yakoutie remontent à 1827. Des visites ultérieures de tigres en Yakoutie au XIXème siècle ont été enregistrées à 3 reprises. Les pénétrations du prédateur ont repris après plus d'un demi-siècle. Au XXe siècle. les visites de tigres ont été enregistrées 5 fois, jusqu'à la fin des années 70. Le dernier cas de découverte de traces de tigre sur le territoire de la Yakoutie s'est produit en 2012 sur la crête Suntar-Khayata (district de Tompon), à 350-400 km au nord des lieux d'apparition précédente (non confirmé scientifiquement). Plus de détails sur ces cas peuvent être trouvés dans les travaux scientifiques d'A.V. Argunova "Sur la pénétration du tigre de l'Amour en Yakoutie." Voir le détail et la vidéo sur le site du Centre pour la Réhabilitation et la Réintroduction du Tigre de l'Amour, ce jour.
Tigre(s) en Yakoutie, cachalots blancs au large du Chili... Peut-être...
Un tweet du Siberian Times, hier. Pour la première fois depuis le siècle dernier, des empreintes du tigre de l'Amour ont été trouvées en Yakoutie... Evgeny Khashkarov avait reçu des témoignages allant dans ce sens au cours des années 2010*...
Ne disposant pas d'élément, pour l'heure, susceptible de recouper la réalité et pertinence de ces informations, je les transmets ici telles quelles, sans me prononcer sur la véracité de l'une comme de l'autre.
** Voir aussi, plus près de nous, dans le temps comme dans l'espace : First records of sperm whale (Physeter Macrocephalus) with anomalously white pigmentation in the Tyrrhenian Sea. A living, mediterranean Moby Dick?
* Voici le commentaire rédigé le même jour sur le site "Amur Tiger Programme", qui précise que l'animal est probablement entré en république de Sakha en traversant la frontière occidentale du territoire de Khabarovsk :
For the first time in the past 50 years, forest service aerial observers have discovered the tracks of a tiger in Yakutia, Viktor Nikiforov, conservation director at the Tigrus Project, told TASS.
“Tiger tracks were found on the bank of the right tributary of the Aldan River. This is the southeastern part of Yakutia. For Yakutia, tiger visits are rare. A hundred years ago, a tiger entered the Ust-Maisky District, only to be hunted, stuffed and placed in a museum in Yakutsk,” Nikiforov said.
He also noted that it is difficult for a tiger to settle in this region of Yakutia, since there are no deciduous forests and wild boars, which make up a significant part of the tiger's diet. However, the fact that tigers are exploring their ancestral hunting grounds suggests that the number of the northernmost tigers is not a cause for concern.
“If the population was in decline, then tigers would not go for walks in neighbouring regions,” Nikiforov explained. He recalled that there are over 600 tigers in the Russian Far East.
According to the expert, the tiger entered Yakutia as a result of the Northern Tiger project in the Khabarovsk Territory.
** Voir aussi, plus près de nous, dans le temps comme dans l'espace : First records of sperm whale (Physeter Macrocephalus) with anomalously white pigmentation in the Tyrrhenian Sea. A living, mediterranean Moby Dick?
De l'Enfer au Paradis. Les lagons de Californie furent, à partir des années 1850, des lieux infernaux pour les baleines grises, massacrées avec leurs nourrissons par les baleiniers. Voir pour le détail les activités de Charles Melville Scammon dans "L'impossibilité d'une île" mis en ligne le 14 décembre 2020.
Dans une fureur exaltée par le désespoir, elles infligèrent à leurs agresseurs des pertes plus importantes que celles subies lors de la défaite de ceux-ci contre les cachalots dans la Première Guerre du Pacifique (5 avril 1820-26 janvier 1862) (voir pour le détail mon livre sur le sujet paru l'an dernier).
Mistaking a calf for an adult whale frequently resulted in loss of life as well as reputation. After interviewing Captain J. L. Eddy, a veteran of lagoon whaling, a correspondent of the Wilmington, Delaware,Journalreported: “Woe to the boats if they kill the young one first. The mother rushes at them with the utmost fury and stoves them in with her flukes. Such is the female devil; and Captain Eddy says as many men are lost in catching them as in all the other whaling grounds put together.”
L'étroitesse et le peu de profondeur des lagons amenaient les baleines à se confronter systématiquement à leurs adversaires, des façons à la fois les plus résolues, méthodiques et imaginatives. On trouvait de nombreuses tombes dans les cimetières des ports baleiniers de Nouvelle Angleterre avec en épitaphe "Killed While Lagoon Whaling". Des pêcheurs particulièrement expérimentés finissaient eux-mêmes par perdre courage. L'un d'entre eux indiquait au Capitaine Simmons de New Bedford qu'il était payé pour aller pêcher la baleine, pas pour se battre contre des hyènes tâchetées géantes dans une mare aux canards.... Et il précisait que dans ces lagons de Basse Californie, il n'avait pas à faire à des baleines, mais à un croisement entre un serpent de mer et un alligator...
La réputation de combattantes des mères était telle que certains allaient jusqu'à raconter (notamment pour décourager d'éventuels compétiteurs) que celles ci poursuivaient SUR TERRE les baleinières qui avaient accosté en catastrophe et qu'il ne restait plus aux fuyards qu'à grimper aux arbres... The more fearless—or reckless—among them who did hunt during the mudholc season sought to discourage possible competitors by embellishing tales of the gray’s known ferocity. One captain invariably sailed into Honolulu with a stove boat prominently displayed on his main deck. Once ashore, with a few lots of rum under his belt, the captain would recount how one of his novice harpouners had darted a calf by mistake. The mother promptly charged, and the nervous occupants of the boat, including the captain, barely managed to beach the craft on the lagoon shore. But still they were not safe. The distraught harpoonist shouted, “Cap’n, the old whale is after us still,” and ran into the desert. “I then told all hands,” declared the grinning captain, “to climb trees.”
Un chant de marin datant de 1855 a même comme thème la demande de l'équipage à son capitaine de quitter les lagons et des adversaires "wild and ugly" et de rejoindre les mers arctiques pour chasser les grandes baleines franches boréales...
Whaling Song « Wild and Ugly ». This « Song to Captain S.D. Oliver » was written somewhere in the Pacific in 1855 aboard the New Bedford whaleship « Leonidas » commanded by Samuel D. Oliver. The Whaleship, in low latitudes, is hunting gray whales, feisty and obstreperous, and the song is a plea to go « northwards » after the docile and bluberry Arctic Bowhead Whale.
Aujourd'hui, il existe un lagon peu connu où vivent saisonnièrement (avant leur migration le long des côtes occidentales d'Amérique du Nord jusqu'en Colombie Britannique) 2000 mères et nourrissons, qui entretiennent spontanément et à leur initiative les relations les plus amicales avec les êtres humains...
La canadienne Shari Bondy, que ces animaux avaient sauvé de la noyade dans les eaux canadiennes alors qu'elle était âgée de 20 ans, a découvert par la suite ce lagon "Mulege" en Basse Californie...
Voir le détail dans l'article de Leigh Thelmadatter mis en ligne hier sur le site du Mexico News Daily.
Un très jeune enfant, des adultes mâles et femelles, et un adolescent... qui têtait encore sa mère* lorsqu'il s'est noyé, probablement à l'issue d'une poursuite par des prédateurs inconnus, il y a 20 000 ans. Tous sont des rhinocéros laineux.
Le jeune
L'adolescent
Voir le détail dans l'article d'Anna Liesowska et Svetlana Skarbo mis en ligne hier sur le site du "Siberian Times"
Quatre pêcheurs sont partis de vendredi à dimanche dernier sur la rivière Matla, adjacente à la forêt Netidhopani (Mangroves Sundarbans, Bengale occidental, delta du Gange). Quand ils ont relevé leurs filets dimanche soir, l'un d'entre eux, Asish Das, 32 ans, a été attaqué et sérieusement blessé à l'arrière du crâne par un tigre.
Ses 3 compagnons sont parvenus, après de nombreux et longs efforts, à faire fuir l'agresseur. A cette heure, Asish Das lutte pour la vie à l'hôpital Gosaba Gramin. Voir le détail dans l'article de Monotosh Chakraborty mis en ligne ce jour sur le site du "Times of India".
Dans la région de Perm (Oural), la grotte "Prokoshev" a recueilli, à partir d'une époque remontant à plus de 50 000 ans, les restes d'au moins 18 ours des cavernes, parmi lesquels 15 crânes et plus de 300 os de différentes catégories.
Les femelles sont plus nombreuses que les mâles dans ce cimetière naturel qui s'est constitué et enrichi au cours d'une longue période : l'un des crânes retrouvés appartient à un grand ours qui vivait il y a 40 000 ans... Certains des animaux sont morts pendant leur hibernation. Selon toute évidence, jamais des êtres humains ne sont intervenus dans cette grotte, à quelque époque que ce soit. Voir le détail dans l'article d'Olga Gertcyk mis en ligne hier sur le site du "Siberian Times".
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Le retour du tigre en Europe: le blog d'Alain Sennepin
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Les tigres et autres grands félins sauvages ont vécu en Europe pendant la période historique.Leur retour prochain est une nécessité politique et civilisationnelle.