Avant-hier, l'Institut Severtsov d'Ecologie & Evolution de l'Académie des Sciences russe et l'Académie des Sciences chinoise du Heilongjang ont renouvelé leur accord passé il y a trois ans pour la protection du tigre de l'Amour en Chine du Nord-Est, pour une durée de 3 ans supplémentaires, renouvelable à partir de la fin 2022. Il s'agit de renforcer, solidifier et faire croître la population tigréenne actuellement présente dans ce secteur au cours de la première moitié de la décennie 2020, en affinant et approfondissant les orientations prises depuis la fin de l'année 2016. Amur Tiger Programme, avant-hier.
Dans la région autonome juive (Birobidjan) de l'extrême-orient russe, la jeune tigresse Lazo a eu sa première portée à la fin de l'été dernier, l'information n'étant révélée qu'aujourd'hui pour des raisons de fiabilité et de sécurité. Celle-ci compte au moins deux tigreaux (probablement un mâle et une femelle) d'environ 4 mois. Capturée avec son frère Saikhan en 2016, à la suite de la mort de leur mère, elle avait été relâchée avec lui au printemps 2018. Saikhan a, depuis lors, migré vers le nord. Le père des enfants de Lazo est probablement Boris, un tigre plus âgé relâché antérieurement dans la région. Voir le détail dans "Amur Tiger Centre", ce jour.
Après le mammouth et le rhinocéros à fourrure, le lionceau des cavernes, le loup, le poulain, c'est un lemming du Pleistocène en très bon état de conservation, découvert par une jeune fille il y a trois ans sur les bords de la rivière Tirekhtyakh, proche du cercle arctique en Yakoutie, que les scientifiques viennent d'identifier comme tel. Ils estiment qu'il vivait il y a entre 41 000 et 42 000 ans.
Plus que jamais, les tigres australasiens luttent désespérément pour leur survie dans un espace qui continue à se réduire comme peau de chagrin, toujours plus investi par l'agro-industrie. Au cours des mois de novembre et décembre 2019, quatre personnes sont mortes au cours d'au moins six attaques tigréennes dans la zone méridionale de l'île de Sumatra. La dernière victime en date est décédée dimanche dernier 21 décembre. Il s'agit de Suhandi, 57 ans, un fermier qui travaillait sur une plantation du village de Fajar Bulan. Voir l'article de Yulia Savitri dans "The Jakarta Post", hier.
Cette scène remonte au 28 octobre 2015. La vétérinaire Erni Suyanti Musabine avait transporté avec elle le tigre "Giring" (préalablement anesthésié) sur la rivière Seblat, pour relocaliser l'animal dans une forêt protégée du Bengkulu septentrional.
Voir aussi l'article détaillé de Taufik Wijaya (version anglaise de Basten Gokkon dans "Mongabay" du 30 décembre). Le bilan "définitif" serait d'au moins 5 morts...
Le texte original était paru dans "Mongabay Indonesia" le 15 décembre. Il illustre notamment la fragmentation forestière, et les pièges installés en grand nombre le long des voies de pénétration, tels de véritables mines anti-personnel...
La meilleure vidéo jamais réalisée sur un léopard de l'Amour dans son environnement naturel. Par le photographe sud-coréen Choi Kisoon dans la réserve transfrontalière russo-chinoise du Земля леопардового национального парка ("Land of Leopard National Park"), côté russe. Pour ce faire, il a passé 5 jours dissimulé dans une petite hutte sur le territoire de la réserve. Voir celle-ci dans "The Siberian Times", hier.
De l'autre côté de la frontière, un centre de commande conjoint pour la protection des tigres et léopards du même secteur a été établi entre le Centre de suivi et de protection des grands félins du Nord-Est de la Chine et la police forestière de la ville de Hunchun. Voir le détail dans "China Daily", hier. Dépêche de l'Agence Xinhua.
Au début de l'hiver (entre la fin novembre et la mi-décembre), le braconnage augmente sensiblement dans le sud de l'extrême-orient russe. Depuis de nombreuses années, non seulement les braconniers sont beaucoup plus actifs, mais le nombre de violations des règles de chasse par des personnes autorisées à pratiquer celle-ci augmente fortement.
Les inspecteurs du service de surveillance de la chasse surveillent quotidiennement la zone de présence des tigres dans le Primorjé. Dix groupes opérationnels de la Direction de la protection de la faune sauvage et des zones protégées du KGBI patrouillent sur les terrains de chasse de ce territoire, empêchant, détectant et arrêtant les cas de chasse illégale contre le tigre lui-même , et sur ses proies.
Au cours de la période allant du 22 novembre au 20 décembre 2019, les inspecteurs du Service ont effectué 200 raids environnementaux, au cours desquels 158 protocoles ont été rédigés sur des violations révélées des règles de chasse. 15 carcasses d'ongulés obtenues illégalement ont été saisies au cours du mois: 9 carcasses de chevreuil, 2 carcasses de cerf sika, 2 carcasses de cerf rouge (appartenant à une sous-espèce particulière), 2 carcasses de sanglier. 14 armes de chasse, dont 3 avec un canon rayé, ont aussi été confisquées. Carcasses et armes ont été détruites. Voir le détail dans "Amur Tiger Centre", hier.
Il y était écrit : " En 1916, les habitants de l'île de Chin -Do, au sud ouest de la péninsule coréenne, évoquent les ravages d'un tigre immense, vieux de plus de 20 ans, et dont le corps est recouvert de boue et de résine auxquelles les feuilles et l'herbe sont collées. Leurs fusils sont inefficaces contre une telle créature et ils se disent impuissants à s'en délivrer. "
Un îlot de Chin-Do. L'île est située à l'extrême sud - est de la péninsule coréenne.
Aujourd'hui, le Seoul Times consacre un nouvel article à la présence historique des tigres en Corée, (après celui du 11 décembre -Voir"Les racines du futur", mis en ligne le même jour-).
Historiquement, l'île avait servi de refuge aux forces de résistance à l'invasion mongole au XIIIème siècle, mais les Mongols finirent par s'emparer de l'île en 1271. Même après le retrait mongol, l'île était restée presque vide jusqu'au XIVème siècle, la population étant sous la menace constante des pirates japonais.
Le 16 septembre 1597, pendant la guerre de Sept Ans, l'amiral coréen Yi Sun-sin remporta une victoire décisive contre la flotte japonaise dans le détroit de Myeongnyang qui sépare Chin-Do de la péninsule. Avec 13 panokseons et environ 200 hommes, il vainquit la flotte japonaise de 133 navires de guerre et 200 navires de soutien. Pendant la vie de Yi Sun-sin, le détroit était également connu sous le nom de `` Uldolmok '' ou ` "le canal rugissant '', probablement en raison des puissantes forces de marée dans le canal, qui étaient particulièrement fortes au printemps... À son point le plus étroit, le détroit mesure environ 300 mètres de large et jusqu'à 22 mètres de profondeur, avec des variations de marée pouvant atteindre 6 mètres au printemps. Les courants de marée atteignent jusqu'à 6 m / s et sont considérés comme les plus rapides d'Asie.
On savait que les baleines franches du Pacifique Nord pouvaient vivre plus de 200 ans. Une étude publiée hier dans "Nature" estime que l'espérance de vie potentielle de ces animaux peut aller jusqu'à 268 ans. Selon la même étude, celle du cachalot serait de 92 ans.
"La Vérité est forcée de fuir dans les bois comme un daim blanc effarouché et c'est seulement par d'habiles aperçus qu'elle se révèlera... même si c'est à mots couverts et par bribes."Herman Melville. Hawthorne and his mosses. 1850.
Dès les années 1840,quand la chasse aux grandes baleines boréales du Pacifique Nord prend véritablement corps, et, de plus en plus, le relais de celle au cachalot, et jusqu'à la fin du siècle, les écrits révélant une confusion manifeste entre baleines franches boréales géantes et cachalots combattants vont se multiplier. Par exemple, le Knickerbocker de Mars 1849 affirme que l'énorme animal qui dissuade Thomas Welcome Roys, capitaine du "Superior" de l'affronter, n'est autre que "Mocha Dick"...
Arthur Mangin, en 1864, mentionne « la grande baleine blanche des côtes du Groënland, chassée pendant deux siècles par les baleiniers écossais, qui l'appelaient « Moby Dick » et la regardaient comme l'épouvantail des mers arctiques. ». Jules Verne s'en inspirera , évoquant dans « 20 000 lieues sous les mers » (1869/1870) « le terrible « Moby Dick » des régions hyperboréennes* … Plus tard (1885), Fletcher Bassett mentionnera « a scottish legend of an invulnerable whale and Melville's use of the tradition of the white whale »...
Et dans le Chicago Tribune et le Detroit Free Press du 3 avril 1892, par exemple, les cachalots combattants « Shy Jack », « FightingJoe », « Spotted Tom » et « Ugly Jimmy » sont présentés comme des « terreurs des mers arctiques », alors que le second « Bowhead rush » bat son plein en mer de Beaufort. Les auteursrevendiquent une lecture approfondie de sources diverses, dont écossaises. Ils ont certainement consulté Bassett (1885), cité plus haut...
*VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS. UN MYSTERE ENVELOPPE DANS UNE ENIGME. Dans le premier chapitre de son roman, Verne, en citant une série de monstres marins "fantastiques", montre qu'il a beaucoup emprunté à Arthur Mangin. De plus, le thème du roman est évocateur : l'apparition d'une bête monstrueuse en 1866 dans plusieurs mers du Globe défraie la chronique. L'animal est responsable de plusieurs naufrages, brisant le bois et l'acier des navires avec une force colossale... Les compagnies d'assurances maritimes menacent d'augmenter leur prix et demandent que l'animal soit éliminé (ce qui évoque irrésistiblement la décision réelle de supprimer les cachalots combattants de la Première Guerre du Pacifique, lors d'une réunion à la Seamen's Bethel de New Bedford, au débit de l'année 1841)... Philippe Jaworski constate, à propos de ce récit, qu'"Inventeur d'extraordinaires mystères du monde naturel, Jules Verne en a laissé un, littéraire, qui n'a toujours pas trouvé son élucidateur"... UN DAIM BLANC. BLOTTI DANS LA GUEULE DU TEMPS. ET UN ÊTRE DU RÊVE ("Thar! He blows!", mis en ligne avant-hier)...
Extrait de "Les vieux soldats ne meurent jamais", mis en ligne le 22 février 2017.
New - Zealand Tom (NZ Jack, New England (sic!)Tom). Né à une époque indéterminée avant 1750, comme Timor Jack. Il appartenait au groupe géographique (bassin de Tasman) au sein duquel ont vécu, en grand nombre jusqu'au début du XXème siècle, les plus grands cachalots mâles de tous les temps. Comme Timor Jack avec les indonésiens, il était avec les maoris, qui, eux, ne chassaient pas les cachalots, sûr de lui et dominateur. Selon Beale, alors que les baleiniers anglais furent envoyés dans la région dès 1802, c'est en 1804 que le grand cachalot affronta pour la première fois une flotte anglaise (Navire Amiral Adonis). Après qu'il ait détruit neuf baleinières, l'armada renonça au combat et donna son nom à celui qui était son vainqueur. Bien après cet épisode, il finit peut - être par être tué après avoir détruit des baleinières appartenant à de nombreux navires. Les harpons, vieux ou récents, qui truffaient son corps, ainsi que les lignes de chanvre recouvertes d'algues et de bernacles, ont frappé les observateurs. Voici ce qu'écrit Beale le concernant : In the year 1804, the ship "Adonis," being in company with several others, struck a large whale off the coast of New Zealand, which "stove" or destroyed nine boats before breakfast, and the chase consequently was necessarily giving up. After destroying boats belonging to many ships, this whale was at last captured, and many harpoons of the various ships that had from time to time been sent out against him were found sticking in his body. This whale was called "New Zealand Tom," and the tradition is carefully preserved by whalers. Comme pour Timor Tom, nous ignorons la date exacte de sa mise à mort, si toutefois celle - ci a effectivement eu lieu.
Il fut peut être une sorte de mentor pour Mocha Dick, qui, beaucoup plus jeune, fut aperçu et pourchassé près de l'île Mocha avant l'an 1810, et peut être même plus tôt - les avis divergent quant à la date de sa découverte - . En effet, Hal Whitehead a démontré - dans un documentaire de Jürgen Stumpfhaus 2014 consacré aux cachalots combattants du Pacifique - qu'un vaste et unique "clan linguistique" allait du bassin de Tasman aux côtes d'Amérique du Sud. Et la victoire de 1804 du vieux guerrier face à une armada au large de la Nouvelle Zélande préfigure celle de Mocha Dick d'octobre 1842 au Nord - Ouest du Japon... Jeremiah Reynolds (et donc Samuel Lewis) n'attribue t-il pas un peu vite à son Mocha Dick l'exploit du vieux Tom quand il note que : "On raconte qu'il est sorti victorieux d'un combat contre les équipages de trois baleinières anglaises, frappant violemment la dernière d'entre elles, qui battait en retraite, au moment où les bossoirs de son navire la hissaient hors de l'eau" ?
New-Zealand Tom. Tableau de Kathleen Piercefield.
Article du NZ Herald de ce jour sur la situation à "White Island", après l'éruption du volcan ayant provoqué la mort de 6 touristes, la disparition de 8 autres (présumés morts), et infligé des blessures nécessitant hospitalisation à 30 autres 'bilan provisoire).
Le 12 décembre, le bilan s'alourdit à 8 morts la plupart étant australiens et 8 disparus (présumés morts). Voir l'article détaillé du NZ Herald du même jour.
Extrait de "Par-delà nature et culture". Philippe Descola. NRF Gallimard, 2005. A propos des êtres du temps du rêve dans les représentations aborigènes (pages 206-207) :
« Le Rêve... un système cosmologique et étiologique singulier...évoque en première approximation tout ce qui se rapporte aux temps de la mise en forme du monde... On y rapporte que des êtres originaires surgirent des profondeurs de la terre en des sites précisément identifiés, certains d'entre eux se lançant dans des pérégrinations émaillées de péripéties dont les trajets et les haltes sont toujours lisibles dans la matérialité de l'environnement...
Ces êtres disparurent aussi soudainement qu'ils étaient apparus, soit dans le lieu même de leur émergence, soit au terme de leur voyage, après avoir laissé derrière eux, chacun pour son compte, une partie des existants actuels dans toute leur pluralité : plantes, hommes, animaux... éléments organiques ou inorganiques du paysage. A la fois accoucheurs et prototypes de la réalité sociale et physique, ces êtres du Rêve... sont humains par leur comportement, leur maîtrise du langage, l'intentionnalité dont ils font preuve dans leurs actions, les codes sociaux qu'ils respectent et instituent, mais ils ont l'apparence ou portent le nom de plantes ou d'animaux et sont à l'origine des stocks d'esprits, déposés dans les sites où ils disparurent, qui s'incorporent depuis dans les individus de l'espèce ou de l'objet qu'ils représentent et dans les humains qui ont cette espèce ou objet pour totem.
La potentialité laissée par les êtres du Rêve... s'actualise sans cesse par les incorporations successives de leurs esprits dans des entités de diverses sortes... [qui] rendent tangible et vivace la présence cachée de ces entités qui, en modelant les êtres et les choses, donnèrent sens et ordre au Monde.
Le Rêve n'est donc ni un passé remémoré ni un présent rétroactif, mais une expression de l'éternité avérée dans l'espace, un cadre invisible du cosmos garantissant la pérennité de ses subdivisions ontologiques.
Quant aux êtres du Rêve, ils ne peuvent être assimilés à de classiques héros mythiques puisque leur élan ordonnateur, en partie solidifié dans tel ou tel trait du paysage, s'est néanmoins poursuivi sans interruption après qu'ils eurent abandonné la surface de la terre.
Un article publié aujourd'hui dans "The Seoul Times" fait le point sur le massacre historique des animaux sauvages de Corée en général et des tigres en particulier (jusqu'à extinction de ceux-ci, par les japonais, des années 1910 à 1940). Sa source principale est le livre du japonais Endo Kimio opublié par Adam Books en 2009 : "Why Korean Tigers disappeared?"
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Le retour du tigre en Europe: le blog d'Alain Sennepin
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Les tigres et autres grands félins sauvages ont vécu en Europe pendant la période historique.Leur retour prochain est une nécessité politique et civilisationnelle.
