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5 décembre 2020 6 05 /12 /décembre /2020 08:36

Un tigre de l'Amour est mort cette nuit dans le territoire de Khabarovsk à la suite d'un accident de la circulation. Selon des données préliminaires, le conducteur de la voiture n'a pas réussi à réagir à temps quand le prédateur a traversé la route devant lui. Les circonstances de l'accident sont établies, une enquête est en cours.

La tragédie s'est produite tôt le matin sur une autoroute dans le district de Nanai.  Après la collision, le citoyen a signalé l'incident à la police.

Des policiers, des employés du service de surveillance de la chasse du territoire de Khabarovsk et des spécialistes du centre du tigre de l'Amour sont arrivés sur les lieux. Le cadavre du prédateur a été retrouvé sur le bord de la route à quelques mètres du lieu de la collision avec la voiture. Un examen externe a montré que l'animal mort était en bonne forme physique, bien nourri. Ce décès est d'autant plus tragique que l'animal en pleine force est une femelle...

Voir le détail sur le site du Centre de Réhabilitation et de Réintroduction du Tigre de l'Amour, ce jour.

http://amur-tiger.ru/ru/press_center/news/1520/

ТРАГЕДИЯ В ХАБАРОВСКОМ КРАЕ

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4 décembre 2020 5 04 /12 /décembre /2020 07:20

Ceci fait suite à "Espace vital" mis en ligne le 6 novembre dernier.

L'extension spatiale programmée de la réserve des lions de Gir sera PLUS que bienvenue (donnée d'évidence). Last (but not least?), on apprend que plus d'une centaine de ces animaux vivent en cage sur le territoire de la réserve et ses environs immédiats...

Les chiffres officiels font état de 115 individus captifs dans des zoos ou des parcs animaliers du secteur, dont 85 dans le seul zoo de Sakkarbaug...  Ce parc zoologique, situé dans la ville de Junagadh, existe depuis 1863. Il s'étend sur 84 hectares. Il est le seul centre de reproduction du lion d'Asie au monde, et travaille, à ce titre, pour le programme de reproduction pour une espèce "en danger critique d'extinction"*, aux niveaux indien et international. Par exemple, 6 lionceaux y sont nés en avril dernier :

https://timesofindia.indiatimes.com/city/rajkot/six-lion-cubs-born-in-captivity-at-sakkarbaug-ambardi/articleshow/75017938.cms

Le zoo a hébergé un mangeur d'hommes en juin 2016. Celui-ci avait été capturé le mois précédent (ainsi que 16 membres de sa meute) après que celle-ci ait tué et dévoré 3 personnes dans le secteur de Gir. Il était manifestement le meneur et seul tueur du groupe dans ces cas précis : il fut retrouvé dans ses excréments une quantité considérable de restes humains, ceux retrouvés chez d'autres membres du groupe étant peu importants et provenant manifestement des reliefs de repas du leader...

https://www.oneindia.com/india/gujar-17-lions-captured-including-a-man-eater-sent-to-sakkarbaug-zoo-2128784.html

Voir le détail dans l'article de Maulik Pathak (TNN), publié ce jour par "The Times of India" :

https://timesofindia.indiatimes.com/city/ahmedabad/gujarat-over-100-asiatic-lions-live-in-zoo-cages-in-and-around-gir-areas/articleshow/79557469.cms

* Formule conventionnelle qui ne correspond à rien, en l'occurence. En 1905, il restait 13 lions asiatiques sauvages, la population était donc REELLEMENT, à cette époque, en danger critique d'extinction. Ils sont aujourd'hui, officiellement, 674, et officieusement plus de 800.

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 06:18

Ceci fait suite à « Le mirage de l' ESSEX , ou : une chronique de la nuit des temps » mis en ligne le 20 novembre dernier et à « A travers les temps » mis en ligne le 30 du même mois :

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/11/le-mirage-de-l-essex-ou-une-chronique-de-la-nuit-des-temps.html

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/11/a-travers-les-temps.html

Le 9 janvier prochain, le New Bedford Whaling Museum va articuler son traditionnel "Moby-Dick Marathon" sur le thème "Melville et le Progrès" dans une conférence donnée par Steven Olsen-Smith : "A Wonder, a Grandeur, and a Woe" (Merveille, Grandeur, Malheur).

https://www.eventbrite.com/e/a-wonder-a-grandeur-and-a-woe-melville-and-human-progress-lecture-tickets-128180692903?fbclid=IwAR24BsREjsIAl954DZtTdcFoikAJqXhoj25cXWTEvo_ID1REgarZsNC2Ii4

Ancien président de la Melville Society, cet historien de la littérature avait, au début de la décennie passée, minutieusement exploré l'utilisation méthodique, par Melville, de son exemplaire annoté du livre de Thomas Beale*, dans l'articulation de son roman dont le héros est un cachalot blanc.

Beale (Thomas). 1839. The natural history of the sperm whale & South sea whaling voyage.

http://mysite.du.edu/~ttyler/ploughboy/bealenew.htm

De cette analyse, Olsen-Smith avait conçu la possibilité d'un roman "originel" radicalement différent de la version publiée, qu'il avait nommé "Ur-Moby-Dick"** : Olsen-Smith, Steven. 2011. Melville’s copy of Thomas Beale’s "The natural history of the sperm whale and the composition of Moby Dick". Harvard Library Bulletin 21 (3): 1-78.  Une copie de ce travail peut être demandée aux services de la bibliothèque de l'Université d'Harvard (me contacter le cas échéant si nécessaire) : 

https://dash.harvard.edu/handle/1/37363364

* Nous avons montré, le 30 novembre (références en début d'article) comment les écrits de Thomas Beale avaient influé sur la perception des cachalots combattants en tant que personnalités singulières. Nous avons également illustré les points de jonction entre cette perception et les codes légendaires repérés par Kevin Hayes. Olsen-Smith a étudié les sources littéraires de "Moby-Dick", Hayes a exploré celles de la culture populaire, à travers les récits des marins sur les cachalots-guerriers.

** Nous avons, de même, mis en lumière (30 novembre) ce mécanisme d'écriture-réécriture pour un travail certes plus modeste mais énigmatique en lui-même, article non signé publié le même jour par 2 journaux au printemps 1892, sur le thème des cachalots-guerriers. Quant à notre "Ur- Moby Dick", il n'est pas un prototype littéraire mais un animal [Moby Dick sans tiret] et apparaît à l'âge glaciaire (20 novembre)... 

 

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30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 06:24

Musique et Beauté, Aveuglement et Surdité : Maelstrom et Carrousel des barils, cornes de brume des lointains...

 

Ceci fait suite à « Le Mirage de l'ESSEX, ou : une chronique de la nuit des temps » mis en ligne le 20 novembre dernier.

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/11/le-mirage-de-l-essex-ou-une-chronique-de-la-nuit-des-temps.html

Les relations établies lors du dernier âge glaciaire entre cachalots et marins ont produit chez ces derniers des représentations qui ont perduré jusqu'à nos jours. A cette époque, tous connaissaient des changements culturels profonds, aussi bien les grands animaux marins que les nouveaux arrivants en terre américaine qu'étaient, sur la façade atlantique, des européens de culture solutréenne, et sur la côte Pacifique, des polynésiens...

Les représentations anciennes des marins germano-scandinaves sont certainement en résonance directe avec celles des communautés côtières de l'âge glaciaire. Pour ces populations, les baleines à fanon sont des géants plutôt pacifiques. A l'inverse, les cétacés à dents (en particulier les cachalots et les orques) sont fondamentalement méchants, sciemment cruels, assoiffés de sang humain, et prennent un malin plaisir à couler les navires mais aussi livrer une guerre impitoyable aux paisibles baleines à fanons. Leur chair est inconsommable. Si l'on s'avise de la faire bouillir pour la rendre comestible, elle disparaît purement et simplement du chaudron... Le grand rorqual bleu (steypireyður), lutte contre les Odontocètes sanguinaires, et dispose d'une puissance suffisante pour les repousser. A ce titre, ce géant ne doit être en aucune façon chassé ou blessé. Tuer l'un de ceux-ci fait s'abattre sur le meurtrier une terrible malédiction...

https://abookofcreatures.com/category/iceland/

 

Civilisation des Mégalithes : un culte du cachalot sur la façade atlantique de l'Europe? Voir à ce propos les travaux de Serge Cassen :

https://www.persee.fr/doc/galip_0016-4127_2007_num_49_1_2455

https://neolithiqueblog.wordpress.com/2016/03/22/lenigme-du-cachalot/

Et le Grand Menhir figurait-il un cachalot géant dont la peau aurait constitué un livre sacré ? (Melville et les cachalots-grimoires...)

https://www.programme-television.org/news-tv/L-empire-des-science-France-5-L-enigmatique-Menhir-de-Locmariaquer-4336558

Au Moyen-Âge, les régions d'Europe tempérée découvrent les légendes de l'Europe nordique, à l'époque de la christianisation de cette dernière.

Ceci transparaît dans les bestiaires, ou l'illustration des cartes.

Un ouvrage synthétique sur le sujet est rédigé au Moyen-Âge tardif par Olof Manson (Olaus Magnus), écrivain suédois catholique de la première moitié et du tout début de la deuxième moitié du XVIème siècle. En 1518-1519, il accomplit un voyage à Nidaros (Trondheim), dans les contrées les plus septentrionales et sauvages de la Suède, terres encore païennes où vivaient de petites communautés chrétiennes, et où il a pu recueillir l'expression des représentations des habitants sur leur environnement. Trente ans après, les souvenirs de ce voyage vont nourrir son œuvre, publiée en 1555 sous le titre : Historia de Gentibus Septentrionalibus, earumque diversis statibus, conditionibus, moribus, ritibus, superstitionibus, disciplinis, exercitiis, regimine, victu, bellis, structuris, instrumentis, ac mineris metallicis, & rebus mirabilibus, necnon universis penè animalibus in Septentrione degentibus, eorumque natura Romae

La version française paraîtra six ans plus tard, en 1561.

Bibliothèque Universitaire de l'Université de Caen, Novembre 2012

http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/sites/default/files/public/node/docs/Expo-Olaus-Magnus-juillet14.pdf

 

Parmi les nombreuses créatures décrites par les européens d'extrême-nord, au moins deux sont étroitement liées au cachalot.

 

1. Le Physeter ne ressemble pas au cachalot. C'est pourtant ce nom qui sera attribué scientifiquement et de façon définitive au grand cétacé (Physeter macrocephalus). En 1532 (soit près de trois décennies AVANT la parution de la version française du livre de Manson/Magnus, François Rabelais décrivait la capture d'un cachalot, qu'il nommait Physeter (Pantagruel, 1532)...

Et voici une scène de la bande dessinée de Dino Battaglia (1980) :

Pour les peuples des mers froides, l'animal est indisociable du maelstrom.

Dans « Moby-Dick », c'est un maelstrom qui absorbe le navire baleinier dans la scène finale, et non directement le cachalot blanc même s'il a provoqué cette issue (voir à ce sujet mon livre publié en juin dernier) :

Voici une représentation crédible du Physeter « Maelstrom » :

Sa gueule est structurée comme celle d'une lamproie ou d'une myxine, elle absorbe son environnement immédiat comme un maelstrom tourbillonnant :

 

Manson note par ailleurs que de puissants maelstroms* peuvent non seulement absorber des navires mais aussi des baleines, ce qui renforce encore la représentation d'un cachalot prédateur universel (une « bête qui mange le monde » en quelque sorte, comme le loup Fenrir des mythes nordiques)...

* Autre exemple d'association entre maelstrom et animal fantastique : le « maelstrom de la Vieille Truie », entre Deer Island au Nord (New Brunswick, Canada septentrional) et Moose Island au Sud (Eastport, Maine). Quand son vortex est au maximum de son activité tourbillonnante, le bruit est comparé à un grognement de cochon. Ses petits maelstroms satellites sont nommés les pourceaux.

 

2. Le Stökkull. Son nom signifie « sauteur », « bondisseur ».

Ses yeux sont recouverts par des oeillères de chair.

Il bondit entièrement hors de l'eau, et peut même survoler la terre ferme, montagnes comprises, tel le « Grand Fantôme encapuchonné » que voit Ishmael dans ses rêves de processions célestes de grands cétacés (« Moby-Dick », chapitre 1)...

De là, il traque les navires tel un oiseau de proies et fond sur eux**. Avec sa hure à la verticale, il pulvérise alors les navires et brise le dos des baleines à fanons.

Il ne faut surtout pas prononcer son nom pour éviter d'attirer son attention. A cette fin, les marins disposent d'une profusion de formules euphémistiques le concernant...

La christianisation des terres scandinaves enchasse le cachalot dans la nouvelle idéologie dominante : il est, comme tout un chacun, une créature de Dieu, dont il peut être un instrument pédagogique : Dieu-Pygmalion utilise les facultés du grand cétacé pour l'édification des hommes 

qui doivent faire avec les réalités de l'enseignement qui leur est imposé, même si ceux-ci négocient des adoucissements comme des élèves avec leur professeur.

En lui-même, l'animal n'est pas plus qu'un robot-auxiliaire, un Golem. Dans le Livre de Jonas, il est dit que, tout spécialement pour avaler celui-ci et le faire réfléchir pendant trois jours dans les entrailles du Monstre « L'Eternel prépara un grand poisson... ». Le père Mapple, dans son sermon sur le même sujet (« Moby-Dick », chapitre 9) met en évidence le fait que l'animal marin est une machine téléguidée, qui fonce en direction du navire qu'il a repéré à des centaines de kilomètres : « la ruée... au loin... la mâchoire grande ouverte ».

Et, dans le même ordre d'idée, il est admis qu'avant l'arrivée du christianisme, les déprédations du Stokkul étaient encore pires, car ses yeux étaient libres. Saint brendan aurait donc supplié Dieu d'intervenir pour amoindrir le malheur des hommes, et ce dernier ajoute les oeillères à l'animal, pour amoindrir l'efficacité destructrice de celui-ci... Dans le Livre de Job, il est dit que les yeux de Léviathan sont les paupières de l'Aurore...

Instrument de la volonté divine, l'animal est donc une « Brute épaisse » : a « Dumb Brute ». Dans le chapitre 36 de "Moby-Dick", Starbuck, dans une controverse avec Achab, reprend l'expression pour désigner le cachalot blanc héros du roman,  pour démontrer à Achab qu'il se trompe de cible, à tout le moins***... “Vengeance on a dumb brute!” cried Starbuck, “that simply smote thee from blindest instinct! Madness! To be enraged with a dumb thing, Captain Ahab, seems blasphemous.”

** Le stokkul a donc toujours l'initiative et vise sa proie avant que celle-ci puisse percevoir sa présence. Cette représentation des communautés pré et protohistoriques est peut-être en rapport avec le réseau à grande échelle des cachalots combattants qui s'exprima à plein régime au XIXème siècle contre les baleiniers américains...

 

*** Pourtant le cachalot blanc est l'inverse exact d' une brute sans cervelle "that simply smote thee from blindest instinct" : un stratège méthodique. Lui et son réseau constituent un Stokkul sans oeillères, qui surgit d'où on ne l'attend pas et frappe avec une précision chirurgicale. Le livre de Melville est à ce titre une véritable Révélation (« Apocalypse ») incomprise par ses contemporains non d'abord pour des raisons intellectuelles mais en premier lieu pour des motifs psychologiques. La formule "dumb thing" de Starbuck en dit long sur le niveau d'aveuglement collectif de toute une communauté... "Blindest instinct"...

A titre d'exemple concernant les idées fausses à la vie dure en raison de leur ancienneté, un album sur « Mocha Dick « , publié en 2014, est sous-titré : « The Legend and Fury ». Par contre, un « Mocha Dick, The True Story » pourrait avoir comme sous-titre « The Legend of Fury »...

Brian Heinz (Auteur), Randall Enos (illustrateur). 2014. Mocha Dick. The Legend and Fury. Creative Editions, 19 août 2014. 32 pages.

 

 Disruption à l'époque moderne : Prise du pouvoir divin de vive force. 

1. « Codes légendaires » mensongers (Kevin Hayes. 1999. Melville's folk roots. Kent State. University Press) contre Victoire effective des « Polar Bulls »...

Un « fourre tout » de Cachalots Combattants (Hayes 1999, chapitre : « Moby-Dick , Legend in the Making », page 77) : « Any whaleman worth his salt knew the legend of Mocha Dick, the Great White Whale. One contemporary remarqued that every « old Jack-tar » was familiar with the story in one form or another. Those who have not heard of Mocha Dick at least had heard of Fightin' Joe, New Zealand Jack, Old Tom, Shy Jack, Spotted Bob, Spotted Tom, Timor Tom, Ugly Tom, or one of the other legendary whales which the Nantucket whaleman had sighted, at least in his mind's eye, since the South Pacific whaling industry had begun.

Page 78 : Melville would synthesize many legends before he finished his new book. Two of the legendary whales he would mention – Morquan, a whale which cruised off the coast of Japan, and Don Miguel, a « Chilean whale, marked like an old tortoise with mystic hieroglyphics upon the back » _ are not mentioned in his printed sources. If there are not Melville's own invention, they may reflect legends he had heard in the forecastle during his days as a whaleman.

Codes légendaires, figures imposées (Hayes 1999, chapitre : « Moby-Dick , Legend in the Making », page 78) : «  The various legends share many motifs.

Archetypal appearance : noticeably larger than the average sperm whale, unique coloring or distinguishing marks : more often white than any other color, with also some others (less numerous) dark colored with other unusual features.

Panoceanic range : often sighted in places far from their normal cruising grounds.

Wizards : Many legends tell how the great whale evaded capture. Encountering a legendary whale brought bad luck, immediately or later. La malignité surnaturelle est en continuité avec les codes médiévaux, les vertus combattantes avec l'image de l'animal dans sa posture héroïque magnifiée à la Renaissance par Pierre-Paul Rubens (voir « Le vent reprend ses tours » mis en ligne le 30 mars 2020) :

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/03/le-vent-reprend-ses-tours.html

Victory of brave captains, their honour and glory : Stories of legendary whales often involved a captain bound and determined to capture the whale. When an old whaling captain begins to tell « a marvelous yarn in relation to the capture of a white whale » in J. Ross Browne's Etchings of a whaling cruise**** for example, he makes it one episode in the life of a legendary captain.

Récits conventionnels sur la mort supposée des cachalots combattants claironnée sur tous les tons : Mocha Dick, or : the ambiguities.

Les cas de Timor Jack, New-Zealand Tom, Old Tom (nommé ultérieurement « Mocha Dick » par Jeremiah Reynolds), Le Balafré (nommé « Mocha Dick » par l'auteur de l'article du Chicago Tribune en 1892, en tout cas dans la version publiée de celui-ci).

 

Il n'y a, au fond, qu'une seule chose qui compte : vivre. Extrait d'un poème inuit.

 

Timor Jack, cachalot blanc du Triangle de Corail.

Affrontant résolument ses assaillants, invariablement avec succès, l'animal acquiert assez vite une aura d'invincibilité. Il n'est pas moins redouté par les baleiniers que ne l'étaient autrefois le Physeter-Maelstrom ou le Stokkul.

Les deux récits (Beale 1839, Bennett 1840) publiés évoquant sa mort ne datent celle-ci ni l'un ni l'autre. Ses modalités sont décrites selon deux versions différentes.

Beale indique que c'est en ayant disposé un baril à la ligne du harpon qui l'a touché et en même temps, distrait l'attention de l'animal entre plusieurs baleinières, qu'on parvint à en venir à bout. Les anciens scandinaves considéraient que le terrible Physeter-Maelstrom avait la peau trop dure pour qu'un harpon puisse le blesser. Confronté au monstre, il était recommandé de jeter des barils ou des bateaux de petite taille devant lui pour distraire son attention.

Bennett, pour sa part, donne la version suivante : on a jeté devant son museau des barils pour le déconcentrer, mais çà n'a pas vraiment marché, parce qu'il a fallu un combat particulièrement rude avant de venir à bout de lui, pendant lequel il a encore eu le temps de briser une baleinière avec sa mâchoire. Les anciens scandinaves estimaient que la meilleure formule pour échapper à un Stokkul était de le distraire avec un baril vide contre lequel il allait s'acharner jusqu'à épuisement. Même un chapeau pouvait faire l'affaire, comme les pêcheurs d'Eyjafirth en avaient fait l'expérience.

Beale (Thomas). 1839. The natural history of the sperm whale & South sea whaling voyage.

http://mysite.du.edu/~ttyler/ploughboy/bealenew.htm

 

Bennett (Frederick Debell). 1840. Narrative of a whaling voyage round the world through 1833 to 1836. Volume II. Richard Bentley, London.

https://archive.org/details/narrativeofwhali02bennrich/page/n9

New-Zealand Tom, cachalot à bosse blanche.

Bennett ne dit presque rien à propos de cet animal, indiquant simplement qu'il était célèbre pour ses ravages...

Alors que Beale offre un luxe de détails à propos de son exploit principal, qu'il date de l'année 1804, il ne date pas sa mort, et les modalités de celle-ci ne sont pas mentionnées. Tout au plus est-il indiqué qu'on retrouva dans son corps de très nombreux harpons, témoignages de ses rencontres conflictuelles avec de non moins nombreux navires auxquels il infligea des pertes matérielles et humaines considérables.

Melville évoque la capture de New-Zealand Tom en respectant strictement les codes légendaires : c'est un vaillant capitaine, ayant armé un navire spécialement pour abattre le grand cétacé, qui l'aurait finalement tué (« Moby-Dick », chapitre 45).

Old Tom, cachalot blanc du Sud-Est du Pacifique.

Dans son Journal, à la date du 19 février 1934, Ralph Waldo Emerson mentionne le témoignage d'un marin à propos d'un cachalot blanc connu pour endommager les navires, et que les baleiniers nomment Old Tom. Fidèle à la lettre aux codes légendaires en vigueur chez les baleiniers, celui-ci évoque un navire spécialement armé à New Bedford dans le but d'en finir avec le grand cétacé, le Winslow. Et l'animal aurait été finalement capturé au large du Pérou... Or, le capitaine du Winslow était Owen Chase, second à bord de l'ESSEX, particulièrement marqué par les circonstances de ce naufrage, et auteur d'un ouvrage sur le sujet dès son retour à la terre ferme :

Chase (Owen). 1821.  Narrative of the Most Extraordinary and Distressing Shipwreck of the Whale-Ship Essex ; which was attacked and finally destroyed by a large spermaceti-whale, in the Pacific ocean ; with an account of the unparalleled sufferings of the captain and crew during a space of ninety three days at sea, in open boats, in the years 1819 & 1820. W.B. Gilley, NY.

http://mysite.du.edu/~ttyler/ploughboy/1821%20-%20Owen%20Chase%20-%20Essex%20Narrative.htm

Voir aussi « Le mirage de l'ESSEX, ou : une chronique de la nuit des temps » mis en ligne le 20 novembre dernier.

... Si celui-ci s'est lancé dans une odyssée vengeresse, préfigurant ainsi le Achab de Melville, c'était, de toute évidence, à l'encontre du cachalot à peau sombre dont la vigoureuse initiative du 20 novembre 1820 avait entraîné des souffrances indicibles pour Chase et ses compagnons, et non pour persécuter un animal inconnu à peau claire... Et à l'issue de ses deux campagnes baleinières à la tête du Winslow, Owen Chase ne fit en aucune façon état d'une éventuelle capture du naufrageur de l'ESSEX, pas plus que celle d'un cachalot blanc (alors même que « Through countless retellings, the sinking of the ESSEX was ultimately attributed to Mocha Dick » (Kevin Hayes. 1980. Melville's folks roots, page 78. Kent State. University Press)..

Qui plus est, la première expédition du Winslow s'est déroulée entre le début du mois d'aout 1825 et le 20 juillet 1827 , et la seconde et dernière avec Owen Chase à son commandement entre juillet 1828 et l'été 1830 . Et c'est en mars 1830 que Samuel Lewis propose à Jeremiah Reynolds d'aller avec lui traquer l'animal ... En tout état de cause, c'est lui qui décèdera le 1er avril (et ce ne fut pas un poisson) (Garcin 2016). Jeremiah Reynolds rebaptisera « Old Tom » en le nommant « Mocha Dick », et le fera mourir sous les coups du même Samuel Lewis (Reynolds 1839).

Garcin (Ch). 2016. Les vies multiples de Jeremiah Reynolds. Editions Stock.

Reynolds ( J). 1839.  "Mocha Dick: Or The White Whale of the Pacific: A Leaf from a Manuscript Journal" . The Knickerbocker, or New-York Monthly Magazine. Vol. 13, No. 5, May 1839, pp. 377-392.

Voir aussi :

Reynolds (J). 2013. Mocha Dick ou la baleine blanche du Pacifique : fragment d'un journal manuscrit. Traduction et préface de Thierry Gillyboeuf, éditions du Sonneur.

 

​​​​​​​

« Mocha Dick » le balafré. Cachalot gris avec une balafre blanche (donc cicatrisée) de 2, 50m sur la hure. Pacifique Sud-Est (et ses environs immédiats dans l'océan austral et l'atlantique sud). Hors de sa « zone de confort », il réalisera son plus grand exploit (et le dernier répertorié en ce qui le concerne) au large des côtes orientales du Japon à l'automne 1842, victoire qui fera basculer la Première Guerre du Pacifique en faveur des cachalots  (voir le détail dans mon livre ) :

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/06/premiere-vague.html

Mort (une fable grimée en info) en août 1859 (juste un an après celle de Jeremiah Reynolds!) au large des côtes du Brésil.

Le 3 avril 1892, le « Chicago Tribune » publie un curieux article intitulé « Five wicked whales. A quintet of leviathans well known to all whalers » non signé.

Michel Sennepin, dans un mémoire sur les réalités du « dossier « Mocha Dick », non publié pour l'heure, a parfaitement établi le caractère structurellement dissonant de la conclusion par rapport au reste de l'article, mettant en évidence qu'il s'agit d'un ajout artificiel secondaire, sans doute contraint. De fait, l'auteur avait déjà conclu son texte AVANT d'ajouter ce curieux appendice : " From first to last, "Mocha Dick" had nineteen harpoons put into him. He stove fourteen boats and caused of over thirty men. He stove Three whaling vessels so badly that they were nearly lost, and ha attacked and sunk a french merchantman and an australian trader. He was encountered in ever ocean and on every feeding ground."

Une censure Beaufortienne à l'encontre d'un « vivid account of the career of Valparaiso Dick ».

L'industrie baleinière a fondé les Etats-Unis en tant que tels (voir à ce sujet mon livre déjà cité ) et son influence politique et sociale fut consubstantielle à la formation de cette Nation. En 1892, sur ce plan, la situation a fort peu évolué depuis le XVIIIème siècle. Qui plus est, conjoncturellement, après presque un demi-siècle de massacre des baleines franches géantes du pacifique Nord, jusqu'à l'extinction quasi-complète de ces dernières (dans le détroit de Béring, la mer d'Okhotsk, la mer des Tchouktches, puis la mer de Beaufort), les pêcheurs ont fini par remonter cette dernière jusqu'à l'estuaire du fleuve Mackenzie où, en 1889, ils découvrent « miraculeusement » une population florissante de ces géants [qui étaient évidemment venus, depuis des années, s'abriter de leurs agresseurs dans l'estuaire du gigantesque delta marécageux du grand fleuve, où les baleines blanches bélougas viennent aussi mettre au monde leurs enfants]... En 1892, le massacre (qui ne peut guère être comparé qu'à celui des baleines grises dans les lagons de Basse-Californie par Charles Melville Scammon et sa flotte quelques décennies auparavant) bat son plein dans le Delta (et ne s'arrêtera qu'en 1921). Et comme toujours depuis plus d'un siècle, l'activité baleinière du moment est magnifiée par les hauts parleurs politico-médiatiques, dont le tohu-bohu « patriotique » assourdissant rend « délicat » toute tentative dissonante...

Le chapeau de l'article est, lui aussi, « singulier » présentant  un « quintet » de cachalots méchants, vicieux et pervers (« wicked) qui furent en tête de liste des terreurs de l'Arctique [les cachalots combattants dont il est question ici ont opéré prioritairement dans le sud-est du Pacifique et dans l'océan austral... mais ma foi, quelle importance ? Honneur et Gloire à la présente pêche dans l'Arctique!]. Ce chapeau de curieuse facture comporte un cas particulier distinctif : « Mocha Dick off Valparaiso – Defending the body of a dead comrade »...

L'introduction n'est pas moins étrange que ce qui précède : Between the years 1840 and 1859 the whaling vessels encountered no less than five whales who became famous as terrors of the sea. They were « Mocha Dick », « Spotted Tom », « Shy Jack », « Ugly Jim » and « Fighting Joe ». These names were of course given them by the sailors, but they came to be known to whalers of all nations... La suite de l'article n'évoque plus que « Mocha Dick »...

Quant à la conclusion, son contenu constitue la pulvérisation (sans doute réactionnelle) des codes légendaires (décrépitude du cachalot : « Eight of his teeth ware broken off and all others badly worn down. », son immense balafre blanche frontale n'est pas mentionnée : « His big head was a mass of scars and he had apparently lost the sight of his right eye. » , navire non américain (suédois)*****, modalités de la capture : quasi euthanasie d'un vieillard cacochyme et valétudinaire, taille de l'animal « He was 110 feet long, his girth was 57 feet, his jaw was 25 feet 6 inches long » (soit un peu plus de 7,77m... Or, In "The book of whales" (1980) Richard Ellis mentions crew members of a whaleship that said the it took a sperm whale who had 8,5 meters jaw, the whale therefore would be 140 feet (43 meters) and would weigh 400 tons... .

http://www.unexplained-mysteries.com/forum/topic/42853-sperm-whale-versus-any-living-thing/

Selon les mêmes principes de proportion, l'animal prétendument tué par le baleinier suédois aurait dû mesurer plus de 38,8m et peser largement plus de 300t...

De ceci, il résulte que l'article du Chicago Tribune était originellement consacré exclusivement à l'épopée fantastique du cachalot balafré qui fit basculer le cours de la Première Guerre du Pacifique en faveur des cétacés.  L'article est d'ailleurs publié le même jour, exactement dans les mêmes termes, par le Detroit Free Press, pour des raisons dont nous ignorons tout pour l'heure, sous le titre « A vivid account of the sanguinary career of Mocha Dick »******...

 Chapeau, introduction et conclusion originelles étaient fort différentes de ce qu'elles sont devenues à la publication...

La mort, le 28 septembre 1891, à New York, d'Herman Melville, a peut être été à l'origine de l'intérêt de l'auteur pour ces questions, dont il ignorait tout auparavant, et l'a entraîné dans des recherches tous azimuts qui débouchèrent sur son article originel. Il semble par ailleurs éprouver au moins fascination et respect, si ce n'est un certain degré d'empathie pour celui «off Valparaiso- Defending the body of a dead comrade » qu'il met résolument en exergue dans un chapeau à la tonalité opposée pour des raisons indépendantes de ses choix propres.. Ceci rend douteux l'introduction dans le titre qu'il avait d'abord choisi de termes tels que « wicked » ou « sanguinary »...

Ainsi, en fonction des données (manifestement lacunaires) dont nous disposons sur cette affaire, on peut prudemment conjecturer un titre originel proche de : « A vivid account of the career of « Valparaiso Dick » », ou : « The vivid two years victory of the Great Whale « Valparaiso Dick » »...

Le journaliste fut finalement contraint de modifier radicalement la tonalité générale de son propos. Il parvint à sauver intégralement le contenu de son sujet, mais en noyant celui-ci dans des ajouts profondément disymétriques (chapeau, introduction, conclusion), ce qui décrédibilisa l'ensemble en produisant un effet pour le moins baroque.*******

Chicago Tribune. 1892 (April 3rd). Five wicked whales. A quintet of leviathans well known to all whalers.

Detroit Free Press. 1892 (April 3rd). A vivid account of the sanguinary career of « Mocha Dick ». Au début du mois de juillet 1902, soit 122 mois, quasiment jour pour jour, après ce mystère éditorial, un immense cachalot blanc (plus de 27m) était capturé dans l'océan atlantique, au sud de l'archipel des Açores, par le harponneur Amos Smalley à bord du navire Platina...

**** John. Ross Browne (february 11, 1821 – december 9, 1875 ) wrote Etchings of a Whaling Cruise (1846. Harpers & Brothers) to show what life was really like aboard a nineteenth-century whaling ship. The book contains the impressions of a sensitive, literate youth whose romantic preconceptions of life at sea were quickly destroyed by his experiences on a Yankee whaler. Etchings was particularly successful because of its graphic reporting, although Browne occasionally altered events and characterization for polemical effect. Inspired by Dana’s Two Years Before the Mast, Browne hoped that his book would improve the whaleman’s lot. Among reviewers who praised Browne’s accuracy was Herman Melville, who later availed himself of the Etchings for the materials of Moby Dick. An Introduction drawing on Browne’s manuscript journal of the cruise is provided by the editor.

https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Ross_Browne

 

***** C'est la période de l'Union Suède- Norvège, après que le Danemark ait cédé la Norvège à la Suède par le traité de Kiel le 14 janvier 1814. L'Union perdurera jusqu'en 1905.

 

****** Les données actuellement à notre disposition ne nous ont pas permis, pour l'heure, d'établir qui était vraiment l'auteur de cet article non signé (du moins dans sa version publiée), sa personnalité, ses motivations, son environnement. Or, ceci est évidemment central pour mieux comprendre cette énigme éditoriale.

Appartenait-il à la rédaction du Chicago Tribune, du Detroit Free Press, ou à aucune des deux ? Etait-il vraiment journaliste ? Avait-il proposé son travail à d'autres journaux, comme le New York Times, dans les colonnes duquel avait été publiée, à l'automne 1891, une notice nécrologique d'Hermann Melville (écornant au passage l'orthographe du nom du cachalot blanc héros du célèbre roman de ce dernier, devenu ainsi « Mobie Dick ») ?... Les recherches continuent.

******* La presse américaine était, semble t-il coutumière de ce type de légèreté. Le magazine Knickerbocker publie en 1839 le récit fictionnel de Jeremiah Reynolds racontant la capture du grand cachalot blanc, puis, 10 ans plus tard (mars 1849), il indique qu'on a retrouvé celui-ci (naturellement au mieux de sa forme) dans le Nord du Pacifique à l'automne 1848, et qu'il est incapturable par un navire de taille moyenne, du fait de son gigantisme... L'animal répertorié était bien sûr, en l'occurence, une baleine franche géante de l'Arctique (« Bowhead »)...

2. Transgression norvégienne .

Au début de cet article, nous avons noté que les anciens scandinaves considèrent que le grand rorqual bleu (steypireyður) ne doit être en aucune façon chassé ou blessé. C'est également vrai pour le rorqual commun, et des textes législatifs ont même été établi en ce sens dans la Norvège du XIIIème siècle.

A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, les grands rorquals commencent néanmoins à être chassés, mais leur rôle de partenaires des pêcheurs pour la pêche au hareng dans les fjords su Nord du pays entraînent d'importants conflits sociaux et des bouleversements politiques impliquant leur protection stricte au large des côtes du pays à partir de 1904 (ils le seront pendant deux décennies) :

http://www.vulkaner.no/t/tour2005/mehamn.html

Mais dans le même temps, les baleiniers norvégiens se livrent à un massacre gigantesque de grands rorquals dans le Pacifique du Sud-Est et l'océan austral, qui sera le thème principal du roman de Francisco Coloane « Le sillage de la baleine ».

Coloane (Francisco). 1962. El camino de la Ballena (édition originale). Edition française : « Le sillage de la baleine », éditions du Seuil, 2000.

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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 06:58

Le squelette d'un rorqual de Bryde qui vivait dans le golfe de Thaîlande il y a entre 3000 et 5000 ans a été découvert dans le district de Samut Sakhon (centre du pays), à 12 kms des côtes.  Il mesure 12 m de long, dont un crâne de 3m.

Voir le détail sur le site du "Bangkok Post", hier :

https://www.bangkokpost.com/thailand/general/2026875/ancient-whale-skeleton-found-in-samut-sakhon#:~:text=An%20almost%20perfectly%20preserved%20whale,the%20BBC%20reported%20on%20Friday.

Au début  de l'année 2018, un rorqual de Bryde fossile avait été découvert à Osaka (Japon). Il aurait vécu il y a entre 2000 et 6800 ans avant J.C., ce qui fait de lui l'individu fossile de cette espèce le plus ancien répertorié jusqu'à présent. Voir le détail sur le site du Japan Times, le 18 février 2018 :

https://www.japantimes.co.jp/news/2018/02/18/national/science-health/osaka-whale-fossil-believed-first-evidence-edens-whale/

Le rorqual de Bryde vit dans les eaux tropicales et subtropicales de l'Océan Mondial.

Un rorqual de Bryde au large des Açores, dans l'Atlantique:

 

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24 novembre 2020 2 24 /11 /novembre /2020 10:45

Après la mort de son frère Pavlik vers la fin de cet été, la tigresse Yelena est actuellement le seul grand félin sauvage présent dans la région administrative de l'Amour. En septembre dernier, Pavlik avait été tué par des braconniers dans le district de Svobodnensky, situé très au Nord de la réserve Khingansky où évolue sa soeur. Des personnes soupçonnées d'avoir tué le tigre ont été identifiées et sont actuellement en détention. L'enquête pénale relative au meurtre de Pavlik se poursuit. Bonne chasseuse (son spectre de proies va des blaireaux et chiens viverrins aux wapitis et aux ours), Yelena a une préférence marquée pour les chevreuils, qui sont ses principales captures de l'été et de cet automne.

 

Au mois d'octobre, une proie capturée par Yelena a été enterrée sous des végétaux. Ce n'est vraisemblablement pas l'oeuvre de la tigresse elle-même, ce type de comportement n'ayant pas été répertorié chez les grands félins. Les ours agissent ainsi, mais on n'en a retrouvé aucune trace sur les lieux et les environs immédiats. Peut-être est-ce l'oeuvre d'un lynx...

Yelena va arriver à maturité sexuelle cet hiver. Et des mâles présents en République autonome du Birobidjan, à la frontière sud de la réserve Khingansky, ont déjà effectué, à plusieurs reprises, des visites sur le territoire de la région de l'Amour, dûment enregistrées par des experts... Voir le détail sur le site du Centre de Réhabilitation et de Réintroduction du Tigre de l'Amour, hier :

http://amur-tiger.ru/ru/press_center/news/1516/

ТИГРИЦА ЕЛЕНА БЛАГОПОЛУЧНО ОБИТАЕТ В ХИНГАНСКОМ ЗАПОВЕДНИКЕ

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20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 05:59

EPOQUE GLACIAIRE : LA  FABRIQUE DU « HEROS ». Adaptation possible d'une société matriarcale à d'importants changements environnementaux.

Ceci fait suite à « Les vieux soldats ne meurent jamais », mis en ligne le 22 février 2017, et à « Courant Etabli », mis en ligne le 5 avril 2020.

http://europe-tigre.over-blog.com/2017/02/les-vieux-soldats-ne-meurent-jamais.html

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/04/courant-etabli.html

Voir aussi les vidéos de la chaine YouTube sur la Guerre Victorieuse des cachalots, réalisées, sonorisées et montées par MARC SENNEPIN :  

https://www.youtube.com/channel/UCIH9M8YL7iik51fjMYjO6kQ

Das Eismeer, oder : das Schiffswrack [La Mer de Glace, ou le Naufrage]. Caspar David Friedrich, 1823/1824.

 

RESUME. Il y a juste 200 ans aujourd'hui, le navire baleinier ESSEX était coulé dans le Pacifique central (« offshore ground ») par un grand cachalot mâle (d'environ 26m de long) qui s'efforçait de protéger sa communauté... J'ai déjà montré que cet événement constituait à la fois un mirage et un masque pour les communautés de Nouvelle-Angleterre, qui a dissimulé à leurs yeux une stratégie particulière des cachalots au cours du XIXème siècle destinée, avec succès, à échapper à leurs agresseurs et, parfois, à en finir avec ceux-ci.

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/06/premiere-vague.html

Le corps du sujet du présent article est consacré à la mise en lumière des origines possibles d'une telle capacité chez ces grands cétacés. Celles-ci remonteraient au dernier âge glaciaire. A cette époque, les conditions environnementales défavorables peuvent avoir poussé les cachalots à des changements sociaux et culturels, impliquant des modifications physiologiques et comportementales chez les mâles, offrant à ceux-ci un statut social rénové au sein de cette société matriarcale, sous une forme probablement unique dans le monde animal.

Désormais, compte-tenu de ce cadre interprétatif général, le Projet « Courant du Cachalot Blanc » (Première phase : 5 Avril 2020 – 26 Janvier 2062, Deuxième phase : prolongement jusqu'au 3 avril 2092) a pour objectif la reconstitution progressive de formes supergéantes, aussi bien chez les cachalots que les plus grands Mysticètes (Baleines franches du Pacifique Nord, rorquals bleu, commun, sei). Le rétablissement de telles clés de voute pour l'ensemble de l'architecture océanique peut constituer un moyen puissant de vigorisation de l'océan mondial, médicament efficace contre notre déclin culturel, nos désordres sociaux et nos risques géopolitiques.

 

SUMMARY. Exactly 200 years ago today, the whaleship ESSEX was sunk in central Pacific (« offshore ground ») by a big male sperm whale (85 feet in length -26 meters-) who tried to protect his community...We have already shown that this event was both a mirage and a mask for New-England communities, that has hidden an unthought strategy amongst spermwhales in XIXth century. We have named this strategy as well as its results « the First Pacific War » (April 5, 1820-January 26, 1862) in our book published in June 2020 (in french language) :

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/06/premiere-vague.html

We now add that the origin of this ability could have flowered during the last ice age. At this time, unfavorable environmental conditions could have pushed sperms to social and cultural changes, particularly implicating physiological and behavioral modifications in males, giving them a new social status in a matriarcal society, which is probably unique in animal kingdom.

Nowadays, taking into account this general interpretative framework, the « White Whale Stream » (WWS) Project » (First step : April 5, 2020 – January 26, 2062. Second step up to April 3, 2092)) aims to establish strong facilities for revival of supergiant forms both in sperms and largest whales (bowheads & blue, fin, sei whales). Putting such keystones into operation for the whole of oceanic architecture can constitute a powerful means of strengthening the global ocean, an effective medicine against our social disorders, cultural decline and geopolitical risks.

Il y a aujourd'hui 200 ans, le baleinier américain « Essex » était coulé par un grand cachalot protecteur de sa communauté. Cet événement « ne fut que le pic » d'une campagne calamiteuse de bout en bout. Sa dimension particulièrement cauchemardesque bouleversa toute la communauté baleinière, puis, à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, infusa jusqu'à nos jours dans les représentations collectives états-uniennes . En particulier, il était « difficile » d'admettre qu'un animal put infliger une défaite retentissante à une superpuissance montante : Nantucket affrétait 23 navires pour cette activité en 1815, 61 en 1819, 84 en 1821 :

Tower (Walter Sheldon). 1881. A history of the american whale fishery.

https://archive.org/details/ahistoryamerica02towegoog/page/n12/mode/2up

L'île était devenue la puissance dominante de l'océan mondial à la fin des années 1810 :

Herman Melville : «Moby-Dick », chapitre 14.

Le départ de l'ESSEX eut lieu le 12 août 1820. Le 14, un terrible coup de vent faillit couler le navire, et détruisit deux des cinq canots destinés à la chasse.

Le 16 novembre, la baleinière d'Owen Chase (second du navire et véritable homme fort du bord) fut pulvérisée par un cachalot avant que celui-ci puisse être harponné.

Le 20 Novembre, le grand mâle détruit le navire, et l'équipage commence un voyage dans l'immensité du Pacifique, dans 3 canots différents, qui durera (pour ceux qui survivront) plus de 90 jours (92 pour Chase, 94 pour Pollard, capitaine du navire).

Le 28 Novembre vers 11 heures du soir, le canot de Pollard est attaqué par une orque.

Dans les premières heures du 16 janvier 1821, en pleine nuit, c'est celui de Chase qui le sera par un énorme requin, presque aussi grand que l'orque.

Tenaillés par la fin, les hommes finirent par se livrer au cannibalisme. L'épisode le plus bouleversant de ce voyage (qui en compta tant et plus, plus effrayants et atroces les uns que les autres) fut celui où Owen Coffin, en oblat volontaire et surdéterminé, IMPOSA à son cousin et capitaine George Pollard de l'abattre et de le manger avec les survivants de l'équipage. Quand ce dernier fut finalement recueilli, il avait encore des os dans ses poches et continuait à sucer les restes de moelle... Genevieve Carlton. 2 Novembre 2020. « The Harrowing Story of the Whaleship « ESSEX »that inspired »Moby-Dick ».

https://allthatsinteresting.com/essex-ship?fbclid=IwAR0VWImVFpM1adltiePcrm4fB03WV3pIjXYS_Ib94MOfvkuuYHgAfPZI4Ww

Et pour une connaissance plus approfondie du sujet :                                                              Séminaire sur les conséquences écologiques, culturelles et littéraires de l'évènement, en juin dernier à Newberry :

https://www.newberry.org/06032020-stove-whale-essex-shipwreck-200#:~:text=Two%20centuries%20ago%2C%20on%20November,harrowing%20attempt%20to%20reach%20land.

Chase (Owen). 1821.  Narrative of the Most Extraordinary and Distressing Shipwreck of the Whale-Ship Essex ; which was attacked and finally destroyed by a large spermaceti-whale, in the Pacific ocean ; with an account of the unparalleled sufferings of the captain and crew during a space of ninety three days at sea, in open boats, in the years 1819 & 1820. W.B. Gilley, NY.

http://mysite.du.edu/~ttyler/ploughboy/1821%20-%20Owen%20Chase%20-%20Essex%20Narrative.htm

Philbrick (Nathaniel). 2000. In the heart of the sea. Harpers Colins Publishers. VF par Gérald Messadié. 2000. La véritable histoire de Moby Dick. JC Lattès.

 

Nous avons montré que cet épisode n'était que la pointe de la partie émergée d'un iceberg stratégique mis au point par les cachalots pour échapper à leurs agresseurs et, dans certains cas, d'en finir purement et simplement avec eux, dans notre livre paru en juin dernier aux éditions de l'Onde : « L'incroyable victoire des cachalots dans leur guerre contre les baleiniers au XIXème siècle » :

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/06/premiere-vague.html

Or, après avoir regroupé et mis en perspective une multiplicité d'indices recueillis dans la littérature scientifique, nous constatons que les origines de cette capacité particulière chez ce grand cétacé remontent à l'age glaciaire, et aux nécessités de faire face aux changements défavorables à la survie des populations que ce changement climatique induisait...

 

AVERTISSEMENT : Les incertitudes de la Paléontologie marine nous invitent à une extrême humilité. De fait, nous ne savons pas et ne saurons jamais, nous illusionnant parfois de ce que nous ressentirons comme des approximations vraisemblables, à tort ou à raison.

 

MIOCENE.

Une tentative désespérée pour éviter le pire. Dans une émission sur les grands animaux disparus (diffusée notamment sur la chaîne Arte il y a quelques mois) :

https://www.pointculture.be/mediatheque/documentaires/la-terre-des-geants-to54202

Shane Gero envisage que la disparition du grand requin Megalodon d'une part, et du grand cachalot prédateur Livyatan d'autre part, serait liée à des modifications physico-chimiques de l'Océan induisant des bouleversements au sein de la chaîne alimentaire, et privant ces prédateurs géants de leurs proies. A l'inverse, il émet l'hypothèse que d'autres cachalots, proches des ancêtres de Physeter et Kogia, seraient parvenus à se maintenir en allant chercher leur pitance à des profondeurs plus importantes, malgré toutes les difficultés et tous les dangers inhérents à ce choix novateur (les choses restent d'ailleurs compliquées encore à l'heure actuelle, pour Physeter lui-même) :

http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.1021.1621&rep=rep1&type=pdf

Les choix reproductifs des femelles peuvent s'être alors orientés vers une conformation foetale plus à même de visiter des profondeurs plus importantes, et pour un temps plus long, avec comme conséquence (parmi d'autres), l'expansion volumique du melon.

A ce stade, ceci n'induit aucune dissymétrie entre mâles et femelles, les deux sexes participant à une collecte de nourriture dans des eaux plus profondes qu'auparavant. De fait, Physeter (femelles incluses) possède un melon particulièrement « anomalique » par rapport à l'ensemble des Odontocètes, aussi bien vivants que fossiles. Les Odontocètes possèdent tous un melon, plus ou moins important selon les espèces, sans dissymétrie particulièrement accusée de cet organe entre mâles et femelles.

L'hypothèse de Shane Gero induit donc, selon moi, pour les ancêtres des cachalots actuels, une hypertélie du melon chez les deux sexes, dans des proportions uniques chez les odontocètes, mais sans dissymétrie entre les sexes.

PLIOCENE. Pas d'élément saillant répertorié, à ma connaissance.

 

PLEISTOCENE.

Eemien. Une « mondialisation mixte ». Ce stade « interglaciaire » (le dernier avant l'âge glaciaire qui a immédiatement précédé les temps « historiques ») commence il y a 130 000 ans, et atteint son pic de chaleur il y a 126 000 ans. A cette époque, le Sahara vert atteint des proportions encore plus gigantesques que celles qu'il atteindra à l'optimum néolithique, avec des mers intérieures (dont le lac Tchad) immenses. Dans de telles conditions, les zones recouvertes de glace, dans les zones polaires et dans les hautes montagnes, étaient beaucoup plus réduites qu'aujourd'hui, et les espaces océaniques d'eau libre encore nettement plus importants. La prospérité des cachalots est vraisemblablement importante, mâles et femelles évoluant de concert tout au long de l'année au sein de communautés florissantes. Au cours des 200 000 dernières années, c'est peut-être « l'époque/climax » pour des cachalots qui n'ont pas encore leurs caractéristiques actuelles.

Âge glaciaire le plus récent (80 000 – 14 000 -pic du froid entre 29 000 et 23 000-) :Vistulien ou Wurmien pour les européens, Valdai pour les russes, Wisconsin pour les Américains... Demondialisation, apparition des cultures modernes, réorientation sociale exigée pour la sauvegarde de l'espèce, en fixant une priorité absolue à la sécurisation des femelles et des jeunes par la« fabrique » de mâles à la physiologie et au comportement spécifiques : les « ICE BULLS ».

Comme on peut s'y attendre, le bouleversement climatique entraîne une péjoration des conditions de vie des cachalots. Leur démographie s'effondre, leurs zones d'activité se fragmentent et se réduisent drastiquement. A l'inverse de l'époque éémienne, l'eau libre océanique concerne des espaces bien plus faibles qu' aujourd'hui, la nourriture fait cruellement défaut, etc...

Une étude publiée en 2017 a montré dans le détail, à quel point les remaniements avaient sans doute étaient majeurs à cette époque, sur tous les plans essentiels de la vie sociale :

2017 Dec; 9(12): 3260–3264.

Published online 20Genome Biol Evol17 Sep 13. doi:  10.1093/gbe/evx187

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5726484/#evx187-B1

Les réorganisations géographiques à l'échelle planétaire poussent les cachalots à disparaître progressivement, leurs petits groupes isolés s'éteignant les uns après les autres, ou tenter de conquérir des failles océaniques dans les zones d'eau restées libres (actuellement équatoriales, tropicales, et subtropicales en tout ou partie), en s'enfonçant encore plus profondément vers le plancher océanique et peut-être même certaines zones de subduction... Tâche apparemment impossible à réaliser. 

Dans un premier temps, les effectifs de l'espèce se réduisent peut-être à 10 000 individus :

https://www.sciencemag.org/news/2018/05/something-killed-lot-sperm-whales-past-and-it-wasn-t-whalers

Morin (Phillip A.), Foote (Andrew D.), Baker (Charles Scott), Hancock-Hanser (Brittany L.), Kaschner (Kristin), Mate (Bruce R.), Mesnick (Sarah L.), Pease (Victoria L.), Rosel (Patricia E.), Alexander (Alana). 2018. Demography or selection on cultural traits or genes ? Investigating the driver of low mtDNA diversity in the sperm whale using complementary mitochondrial and nuclear genome analyses. Molecular Ecology 27 (11)-June 2018- , 2604-2619.

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/mec.14698

En étroite coordination avec les matriarches, les mâles les plus vigoureux vont alors tenter le tout pour le tout, comme prospecteurs et pionniers, et certains parviendront à revenir vivants des abysses, et porteurs d'informations précieuses sur ces lieux hostiles... Quelques communautés parviennent à se maintenir, au sein desquelles les choix reproductifs privilégient les embryons à melon particulièrement développé et à mâchoire « mutante » pour une meilleure préhension des grands calmars abyssaux... Génération après génération, les mâles à melon et organe à spermaceti hypertrophiés, ainsi qu' à mâchoire modifiée sont préférentiellement choisis par les femelles comme reproducteurs.  La production de spermaceti augmente sensiblement (l'organe le contenant peut alors représenter jusqu'à 40% de la taille de l'animal) chez un nombre croissant d'individus, renforçant leur capacité à moduler leur flottabilité et plus encore à vigoriser leur puissance d'écholocation, évènement évolutif probablement aussi important pour l'espèce que ne le fut, il y a des dizaines de millions d'années, l'acquisition du lait chez les femelles des mammifères...

https://core.ac.uk/download/pdf/78757341.pdf

Le phénomène inverse (division au moins par deux du volume de spermaceti au cours de l'évolution) a été mis en lumière pour les cachalots pygmées :

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0123909

https://www.sciencedaily.com/releases/2015/04/150429145405.htm

Au cours de cette période particulière où la nourriture était parfois extrêmement rare pour tous, le « ICE BULL » remontait-il parfois des grands calmars pour sa famille et le clan tout entier ? Les communautés isolées développent en tout état de cause des cultures spécifiques.

Est-ce à cette époque que se situe l'origine des « Gardiens » de secteurs particuliers (qui ont tant frappé les baleiniers au XIXème siècle) et qui correspond alors, simplement, à des espaces d'eau libre restreints, comme les petites îles orientales de la Sonde, mince chenal entre le continent Sahul (SuperAustralie) et le sous-continent Sunda (« archipel » indonésien actuel, d'un seul tenant en continuité terrestre à l'époque) :dynastie « Ikan Paus Puthi »/ « Timor Tom » , les fjörds de la côte Pacifique de l'Amérique du Sud : dynastie « Mocha Dick » des Chiloé à la Terre de Feu, dynastie « Spotted Bob » dans l'espace libre entre un Cap-Horn « chemisé glace » et un océan austral à la banquise expansée ?

« Ice Bull » fut sans doute le plus grand animal de son époque, les filtreurs les plus gigantesques de la période historique (bowhead, rorquals bleu, commun, sei) ne devenant des supergéants qu'à l'optimum néolithique, surnourris par la profusion planctonique de cette époque...

En résumé : LA TRIPLE FONCTION DU « ICE BULL ». Il est donc envisageable que l'instrument social de première importance que devient le cachalot mâle à cette époque s'exprime par une fonctionnalité triple : reproducteur, pourvoyeur, protecteur.

Le Reproducteur n'est pas « aveugle » dans sa fonction, il est aussi co-éducateur précoce de ses enfants dès le stade intra-utérin.

Le Pourvoyeur peut offrir une provende qu'il est seul en capacité de recueillir (comme une ouvrière géante de fourmi Atta ou Pheidologeton).

Le Protecteur est à la fois co-stratège pour l'organisation d'ensemble de mise à l'abri de la communauté, et combattant direct face à l'ennemi jusqu'au sacrifice de sa vie si nécessaire (comme un soldat géant de termite Hodotermopsis, Macrotermes ou Bellicositermes). S'il reste invaincu, il finit, dans son grand âge, par se retirer définitivement loin des siens ou, selon la formule de Francisco Coloane dans « Le sillage de la baleine », il « pourrit seul au milieu des glaces ».

 

Et notons aussi que les solutréens, couverts de graisse de grand pingouin de la tête aux pieds et le ventre plein de la viande de cet oiseau, arrivent sur les côtes atlantiques américaines juste au moment où les « têtes glacées » viennent d'apparaître sur la scène de l'Histoire...  D'autres communautés humaines colonisèrent la façade Pacifique du continent à la même époque (Science Advances, 29 juillet 2020), il y a occupation humaine de la grotte de Chiquihuite il y a 33 000 ans :

https://www.inverse.com/science/mexico-cave-finding-2020

Cette communauté avait développé une industrie lithique jusque là inconnue qui aurait duré pendant 20 000 ans.

42 autres sites répertoriés ont été datés entre 27000 et 19000 ans (pendant et immédiatement après le dernier maximum glaciaire).

Ces « premiers arrivants » se déplaçaient le long de la côte pacifique, leur arrivée semblant avoir coïncidé avec la disparition de la mégafaune nord-américaine lors d'un « court » interglaciaire inscrit dans le Wurm/Wisconsin/Valdai...

HOLOCENE.

Optimum néolithique. Remondialisation, avec ségrégation saisonnière. Le « POLAR BULL »*. Cette période est presque aussi chaude et humide que le fut l'Eémien. Il y a donc possibilité d'une remondialisation assez généralisée et limitée tout à la fois : elle permet des contacts réguliers entre les différentes cultures, entraînant l'effacement de certaines et l'évolution plus ou moins importante de toutes les autres, mais sans effacer la réalité de cultures distinctes pour autant.

Et cette remondialisation relative s'effectue désormais sur la base d'une ségrégation saisonnière entre mâles et femelles, résultant directement des transformations intervenues à l'âge glaciaire. Les « ICE BULLS », très différents de leurs ancêtres dans leur physiologie, comportement, représentations, ne peuvent tout simplement plus vivre comme ceux-ci au sein des communautés en permanence. Femelles et jeunes peuvent largement se nourrir, et l'équilibre social nécessite désormais la constitution « d'écoles -cohortes, théories- de mâles, dans des espaces qui leur sont plus appropriés, les zones polaires en saison estivale... Les plus vieux d'entre eux ne font d'ailleurs pas la migration hivernale, et restent « au milieu des glaces ».

L' « inflation » des filtreurs dans le gigantisme. Dans le même temps, d'autres animaux optent pour une stratégie très différente. Profitant de l'explosion de la vie planctonique, les filtreurs (« à fanons »), mysticètes et quelques requins, connaissent une prospérité inédite et une dérive prodigieuse vers un gigantisme jamais vu dans l'Histoire de la Terre, autant que l'on sache. Les baleines franches du Pacifique Nord, les rorquals bleus, la plupart des rorquals communs et certains rorquals sei dépassent alors en volume les « Polar Bulls »... Certains requins ayant opté pour une stratégie trophique similaire deviennent des géants (requin grande gueule) et même supergéants (requins pèlerin et baleine). Même les choix reproductifs semblent ne pas être si éloignés entre filtreurs, qu'ils soient baleines ou requins (naissances multiples pas si rares et parfois spectaculaires chez les grands rorquals notamment)**.

De nouvelles fluctuations interviennent avec la péjoration climatique de l'aride post néolithique, puis retour du balancier favorable à l'optimum médiéval (Groenland : pays vert).

Le petit âge glaciaire, la préparation éducationnelle précoce à la Première Guerre du Pacifique. A cette époque, tous les mécanismes sociaux et comportementaux sont donc en place pour faire face avec bonheur, le cas échéant (et c'est d'ailleurs ce qui va se produire) à une agression extérieure inédite.

En effet, à partir des observations et interprétations croisées de Whitehead, Gero, Sarano, Glotin (parmi d'autres), une Entité Sensorielle qui est aussi un groupe social dense, où tes paroles me touchent et tes yeux sont les miens, a probablement une puissante capacité d'anticipation et d'orientation du groupe (biologique et comportemental) en fonction des contextes.

Le cachalot, confronté à un contexte environnemental particulier, peut orienter non seulement les choix démographiques mais aussi éducatifs à un stade précoce : le dialogue mâle/femelle est complémenté par un dialogue femelle/foetus et mâle/foetus : le dialogue parents enfants au stade intra-utérin, du fait des spécificités communicationnelles du cachalot, est plus étoffé, plus charpenté et plus précis que dans l'espèce humaine par exemple. En particulier (comme ne l'exclut pas Whitehead), le père (mais aussi tous les membres du clan autre que la mère), VOIT le (ou les) enfant(s) à l'intérieur du ventre de leur mère...

On peut donc concevoir l'élaboration, entre mâles polygames et femelles matures, d'une stratégie à la fois bivalente et complémentaire pour la force et la capacité de résilience du groupe, de solidification démographique d'une part et d'orientation comportementale d'autre part, dès le stade intra-utérin (peut-être dès la conception, voire avant...).

L'aspect comportemental dans le contexte d'une préparation « aux aléas majeurs de l'existence peut éventuellement être simplifié à travers la conception de fœtus multiples monozygotes...

Des naissances multiples peuvent être, de plus, viabilisées par l'existence des nourrices et autres accompagnatrices même si « la truie n'a pas suffisamment de tétines »...

Processus biologiquement délicat chez toutes les espèces, les fœtus multiples comptent plus d'anomalies que les fœtus seuls. Mocha Dick, physiologiquement anomalique à plus d'un titre, répondait-il à ce cas de figure ?... Accessoirement, y aurait-il une capacité particulière à « diriger » des naissances multiples au sein des « clans blancs » ?

Le processus pourrait donc être qualifié d'anticipation générationnelle de moyen et long terme, par la constitution/favorisation de prototypes, puis d'écoles de ce qui deviendra des nœuds communicationnels au sein des Megasecteurs. Le « mâle Alpha » correspondrait à un individu ou un complexe fraterno-sororal (2 ou plusieurs individus du même sexe ou de sexes différents), fer de lance structurant d'un Megasecteur ou d'une portion de celui-ci...

La guerre des « vieux soldats » : un leurre. De ce point de vue, ce qui a profondément marqué les baleiniers au XIXème siècle, et qui a durablement marqué leurs communautés nationales (l'affrontement inattendu avec de grands cachalots « agressifs ») constitue le pic de la partie émergée de l'iceberg stratégique tel qu'il a été conçu et mis en place par les communautés cétacéennes. Et même ce pic, connu à travers diverses légendes orales, rapports historiques (Owen Chase sur le naufrage de l'Essex) ou productions littéraires (« Mocha Dick, la baleine blanche du Pacifique » de Jeremiah Reynolds, « Moby-Dick » d'Herman Melville) a été mal compris dans son essence.

Par contre, l'héroïsme dont ont fait preuve les « vieux soldats » dans ce contexte est en prolongement direct de celui que leurs ancêtres avaient déployé à l'âge glaciaire pour assurer la survie de leurs communautés dans un contexte déjà extraordinairement difficile (« La Mort en face »).

L'épisode de l'ESSEX n'est qu'un mirage...

 

Le réchauffement climatique actuel. Contrairement à ceux du passé, il n'offre pas de capacité d'expansion aux cachalots dans la mesure où il s'inscrit dans le cadre d'un affaiblissement de l'organisme « Gaïa » et de ses possibilités immunitaires du fait d'activité humaines en prolifération quantitative et péjoration qualitative. Des eaux plus chaudes finiront par favoriser les invertébrés (si la surpêche finit par décroître et donc leur laisse cette possibilité). Les cachalots seraient théoriquement bénéficiaires de cet état de fait dans un premier temps (avec, notamment, des calmars plus nombreux et plus volumineux), et peut – être perdants dans un deuxième temps (comme les morues confrontées à la prolifération de leurs proies, les méduses, qui deviennent prédatrices des alevins et interdisent du même coup la survie d'un nombre suffisant jusqu'à l'âge adulte, dans un processus de cercle vicieux...

 

Le « White Whale Stream » EST DONC EN PREMIER LIEU UN MANIFESTE POUR UNE RESURRECTION DES CETACES SUPERGEANTS, QUI FURENT ET PEUVENT REDEVENIR LES PILIERS DE NOTRE MONDE.

Le cœur du dispositif organisationnel de ce projet doit cibler cet impératif.

Les animaux immenses sont les piliers du Monde. Si celui-ci se défait aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont été enlevés. Il faut les reconstruire d'urgence pour rendre à nouveau notre Monde habitable. Refabriquer des Héros.

* A travers la personnalité singulière d'un combattant de la Première Guerre du Pacifique , nous illustrerons le 20 décembre prochain un cas archétypique de « Polar Bull », non compris comme tel par quiconque jusqu'à présent, dans un article intitulé « Un cœur qui bat : les vies multiples de « Mocha Dick » ».

 

* * REFERENCES à propos des naissances multiples.

Les baleines (comme les cachalots, mais sur des bases sociales totalement différentes) solidifient leurs populations à travers un pourcentage significatif de « Majors », très vieux et très grands. (Historiquement), si l'écrasante majorité des cachalots concernés sont des mâles, c'est exactement l'inverse chez les baleines.

Chez ces dernières, la stratégie de survie me semple plus « biodémographique » que sociale.

J'ai cru repérer en leur sein 2 modalités bien distinctes :

A. Bowheads. La femelle vit plusieurs centaines d'années, ce qui lui permet d'assurer dans de bonnes conditions le renouvellement des populations. Plus elle vieillit, plus elle grandit, et donc plus ses rejetons sont statistiquement viables et sains, éduqués par une « mère/bibliothèque ».

B. Baleinoptères géants. La femelle atteint progressivement (mais beaucoup plus vite qu'une bowhead) une taille gigantesque ; dès lors, elle se révèle apte, dans des cas représentant peut-être, environ, 0,5 à 1 % des naissances, à mettre au monde des jumeaux, et même des naissances multiples. Chez les baleines bleues, on connaît des cas rares de triplets, et même de quadruplets. Chez les rorquals communs, ont également été répertoriés des quintuplets et des sextuplets :

The twinning in southern fin whales. Seiji Kimura. 23 pages.

https://www.icrwhale.org/pdf/SC012103-125.pdf

[Pour Branch (Trevor A.). 2008. In the WWC database (for blue whales), 24560 single fetuses, 206 twins, 5 triplets and 1 quadruplet

https://www.researchgate.net/publication/214839287_Biologically_plausible_rates_of_increase_for_Antarctic_blue_whales]

Fin Whales (sur 39 947) : 328 twins, 13 triplets, 4 quadruplets, 1 quintuplet, 2 sextuplets

 

Seiji Kimura travaille dans les années 50 et 60 en lien direct avec l'industrie baleinière japonaise. Il publie des données uniques à ma connaissance sur la balance homozygotes / hétérozygotes au sein des naissances multiples des grands rorquals :

«I (Kimura) think that the determination of the differentiation of EZ (monozygotes) and TZ (hétérozygotes) is easier and more exact in whales than in man and domestic mammals. Because, when we catch a whale, it is dissected directly, its uterus is opened, and we can observe placenta. Further more, by the removed ovaries we can confirm the result of ovulation.

Fin whales : ¼ to 1/3 EZ, 2/3 to 3/4 TZ.

Photo de jumeaux monozygotes page 6 du document (108 sur papier)

Abortion and mortality rate after birth not clear.

The frequency of twins varies remarkably with their mother's age. And it increases in proportion with the mother's age. Slijper (1949) shows that the mode of size distribution of females which have twins and triplets is found at a greater length than the common pregnant females. Les mères sont plus grandes.

Monozygotic triplets (page 17/119 du document). Photo of trizygotic triplets.

Plus le nombre de fœtus augmente, plus il y a de mâles, à l'inverse de ce qui se passe chez l'être humain.

Pour le cas des quintuplets, ce sont tous des mâles.

Par contre pour les 2 cas de sextuplés, il y a : 5 femelles et 1 mâle dans un cas, 4 femelles et 2 mâles dans l'autre.

« …7 or more than 7 foetuses have not been reported yet.

The growth of twins is not inferior to the common foetuses. The difference of body length of two individuals in a couple of twins increases with the growth, and it will be 2 feet long when they are born. The difference of body length between two individuals of monozygotic twins is more than that of dizygotic twins.

The morphological studies of twins are important to the basal investigation of races in whales. We must catch the characters which are truly hereditary, and the precise investigation of monozygotic and dizygotic twins makes it clear. However, we have not had the morphological data of twins. This will be the important subject to survey in future. »

Voir aussi : Biological investigations on the whales caught by the Japanese Antarctic Whaling Fleets in the 1951-1952 season. Zenzo Kakuwa, Takehiko Kawakami, Ken'ichi Iguchi. Biological Research Section, Research Division, Fisheries Agency, Japanese Government. 68 pages.

https://www.icrwhale.org/pdf/SC008147-213.pdf

(Espèces concernés : Rorquals bleu et commun, baleine à bosse, et dans une moindre mesure, cachalot).

Et, pour le cachalot seul :

35 pages. Seiji (Kimura) Ohsumi. 1965. Reproduction of the sperm whale in North-west Pacific.

https://www.icrwhale.org/pdf/SC0191-35.pdf

Of the total of 446 sperm whales which were investigated their both ovaries and had corpora lutea in the ovaries, 442 whales (99.11 %) had only one corpus luteum, 3 whales (0.67%) had 2 corpora lutea and one whale (0.22%) had 3 corpora lutea in the ovaries. Therefore, the frequency of multiple ovulation is considered to be extremely low. A frequency of multiplets is also an indication

of multiple ovulations. However, the frequency of multiplets should be lower than that of multiple ovulation, because all ovulations do not always succeed to the fertilization. On the occurrence of twins in the sperm whales, Bennett (1840), Beneden & Gervais (1880), Matsuura ( 1936) and Matthews ( 1938) reported. And the frequency of twins is calculated as 0.66% from the data in the papers of the latter two authors. Using the records of foetuses of sperm whale in the International Whaling Statistics, of total 2,664 pregnant whales only 12 whales (0.45%) had twins. There is no record on the multiplets more than twin in the sperm whale. But, it is dangerous to connect the figures to the fertilization rate of ovums, because the sperm whales are usually flensed in land stations where equipments are often worse than those in factory ships, and it will be apt to miss the finding of foetuses in the flensing at land stations.

 

Des éléments additionnels intéressants peuvent aussi être trouvés dans les travaux d'Obla Paliza

 Obla Paliza (1968) notes : Female sperm whales in the Southeast Pacific may ovulate up to four and possibly five times during an oestrus.

Moreover : 12% of male foetuses and 7% of females showed one or other abnormality,

comprising notches in tail flukes or flippers, the head or lower jaw slightly

curved, a knot in the umbilical cord, an abnormally large clitoris or a folded caudal region...

"Mocha Dick" et ses multiples "anomalies", tel qu'il fut décrit oralement par Samuel Lewis en mars 1830...

 

 

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17 novembre 2020 2 17 /11 /novembre /2020 10:45

Le livre le plus complet jamais écrit sur le Tigre de l'Amour vient de paraître.  "Le tigre de l'Amour : Roi sans couronne de la Taiga", coécrit par Yuri Mifodievich Dunishenko* et Sergei Vladimirovich Aramilev (Directeur du Centre du Tigre de l'Amour), est publié par le Centre. Son éditeur scientifique est Mikhail Tiunov, docteur en sciences biologiques, chercheur au laboratoire de thérapie du Centre fédéral de recherche sur la biodiversité de la branche extrême-orientale de l'Académie russe des sciences.

Il est illustré par les meilleures photos prises par des photographes professionnels d'une part, par des appareils photos automatiques ("caméras-pièges") d'autre part, ainsi que par les dessins de l'illustratrice Diana Makarova.

La présentation du livre avec la participation des auteurs est prévue à Vladivostok pour la fin de l'année 2020 ou le début 2021.

* Dunishenko Yuri Mifodievich -  Biologiste de la chasse, travailleur honoré de l'économie de la chasse de la Fédération de Russie, membre de la Société géographique russe depuis 1973. Spécialiste reconnu dans le domaine de l'écologie du tigre de l'Amour et  vulgarisateur talentueux des connaissances scientifiques. Il a à son actif plus de 220 articles scientifiques, dont ceux sur le tigre de l'Amour. Pour sa contribution à la préservation de ce prédateur rare, il a reçu l'ordre d'honneur et le certificat d'honneur du président de Russie. 

Voir le détail sur le site du Centre du Tigre de l'Amour, aujourd'hui 17 novembre.

http://amur-tiger.ru/ru/press_center/news/1515/

КНИГА "АМУРСКИЙ ТИГР: НЕКОРОНОВАННЫЙ ВЛАСТЕЛИН ТАЙГИ"

Une formule PDF intégrale de l'ouvrage est disponible :

http://amur-tiger.ru/data/files/files/amur_tiger_book_compressed.pdf

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17 novembre 2020 2 17 /11 /novembre /2020 10:17

Ceci fait suite à "Triangle d'attaque" mis en ligne le 9 octobre dernier :

http://europe-tigre.over-blog.com/2020/10/triangle-d-attaque.html

Les attaques d'orques contre les bateaux au large de la péninsule ibérique se poursuivent. Le samedi 14 novembre, un voilier français a eu son gouvernail endommagé au large de Sines (lieu où la plupart des attaques se sont produite). La veille, consigne officielle avait été transmise à tous les marins de faire preuve de la plus grande prudence si des orques s'approchaient des navires, de couper les moteurs et d'immobiliser le gouvernail...

Pour Ruth Esteban, une biologiste du Museum de Madère, les jeunes animaux qui adoptent ce comportement ne sont pas véritablement en mode agressif, mais plutôt ludique... Son collègue Elio Vicente, à l'inverse, est convaincu que ce à quoi nous assistons depuis des mois est très anomalique, aucune interaction négative entre orques et êtres humains n'ayant  été répertoriée jusqu'à cette année... Voir le détail dans l'article de Michael Bruxo publié hier par le site "Resident" (Portugal) :

https://www.portugalresident.com/authorities-advise-caution-as-string-of-orca-attacks-continues/ 

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16 novembre 2020 1 16 /11 /novembre /2020 08:50

Il y a 3 jours, deux tigreaux sont venus à la rencontre d'automobilistes sur une autoroute d'un district septentrional de Primorsky Krai. Puis ils ont disparu dans la forêt et les témoins ont prévenu les agents de surveillance de la chasse.

 

Après avoir inspecté le lieu indiqué, ceux-ci ont constaté que ce comportement des jeunes était dû à une simple tendance à la curiosité et que leur mère n'était pas loin du lieu de rencontre. Les mères d'enfants au tempérament vivement investigateur ont tendance à observer ce qui se passe sans se montrer, en veillant sur la sécurité de leur progéniture en cas de besoin. Celle-ci a pris soin d'attendre la fin de la rencontre, puis a récupéré ses enfants derrière le rideau d'arbres et les a emmenés ensuite dans un lieu sécurisé.

La rencontre avec des tigres sur des autoroutes qui traversent la taiga n'est pas quelque chose de rare dans le Primorsky Krai.  Or, ces animaux n'étant guère farouches, les observations peuvent facilement durer plusieurs minutes. Voir le détail sur le site du Centre de Réhabilitation et de Réintroduction du Tigre de l"Amour, article publié aujourd'hui 16 novembre.

 http://amur-tiger.ru/ru/press_center/news/1514/

 НЕРАВНОДУШИЕ ГРАЖДАН ПОМОГЛО ОБЕСПЕЧИТЬ БЕЗОПАСНОСТЬ ТИГРИНОЙ СЕМЬИ В ПРИМОРЬЕ

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